Cancer du sein : le chien, meilleur ami de la femme à 100 %

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Rédigé par Isabelle V. et publié le 14 mars 2017

Chien cancer du sein

Depuis longtemps, les hommes ont utilisé le flair du chien. Que ce soit pour la chasse, la recherche de personnes ou la détection d’explosifs ou de drogue, les exemples ne manquent pas. Mais il est sans doute un domaine où l’on n’attendait pas notre ami à quatre pattes : la médecine, et plus particulièrement, le dépistage de certains cancers, dont celui du cancer du sein.

Un flair hors pair contre le cancer du sein

Les chiens ont un odorat 10 000 à 20 000 fois plus développé que celui de l’homme. Le nombre de cellules olfactives d’un Berger allemand est évalué à 200 millions (contre 5 millions chez l’humain). Les chiens peuvent distinguer une infinité d’odeurs différentes. De plus, leur flair est très fiable comme l’a prouvé une enquête menée par le Centre de recherche en neurosciences de Lyon sur des chiens de police scientifique. Après un entraînement de 2 ans, les canidés sont parvenus à reconnaître l’odeur d’une même personne dans 80 à 90 % des cas. Et ils ne confondaient jamais l’odeur de deux personnes différentes.

Or, certaines cellules cancéreuses émettent des substances odorantes, imperceptibles pour l’homme, mais pas pour notre meilleur ami. Des études prometteuses ont déjà été menées sur l’haleine de patients souffrant de cancer du poumon, ou l’urine de personnes affectées d’un cancer de la prostate ou de la vessie.

Mais, qu’en est-il pour des cancers « fermés », comme celui du sein ? Là encore, des chiens dressés ont été capables de reconnaître des cultures de cellules malignes. De même, une étude américaine a démontré que des chiens dressés détectaient le cancer de la thyroïde avec un taux de réussite de 88 %.

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Le projet Kdog : dépister précocement le cancer du sein

Fort de ces résultats, l’institut Curie a lancé une étude sur le dépistage du cancer du sein par des chiens : c’est le projet Kdog. Deux Malinois de l’armée de l’air, entraînés à la détection d’explosifs ou de stupéfiants, ont été recrutés. Grâce à leur dresseur, ils ont appris à détecter les cellules cancéreuses sur des prélèvements de tissus malades, mais aussi sur des lingettes ayant été en contact avec les seins pendant une nuit. Cette première étape a permis de s’assurer que l’on retrouvait sur les lingettes, les COV (composés organiques volatiles) secrétés par les cellules cancéreuses. Les chiens ont ensuite été soumis à des tests en aveugle : ils devaient reconnaître si le prélèvement fourni provient d’une patiente cancéreuse ou non.

Chaque session était filmée et un expert cynophile était chargé de décrypter le comportement des chiens. Les deux malinois ont validé cette étape en reconnaissant les lingettes des patientes souffrant d’un cancer du sein avec un taux de réussite de 100 %.

Suite à ce premier succès, une grande étude clinique va être lancée par l’Institut Curie en 2018.

Un intérêt humanitaire

Pour la biologiste en charge du projet Kdog, la détection par les chiens serait une formidable avancée dans le dépistage du cancer du sein. En effet, utiliser le flair du chien est non invasif et relativement peu couteux par rapport au moyen d’investigations traditionnels (la mammographie essentiellement). Et les chiens peuvent se déplacer facilement. Cela permettrait de développer le dépistage du cancer du sein dans des pays où les infrastructures sont déficientes.

A noter ! Le projet Kdog a été financé par un appel à fonds privés sur internet : 100 000 euros ont été récoltés.

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Isabelle V., Journaliste scientifique


Sources :
Olfaction chez le chien : acuité olfactive, Vetopsy, Consulté le 17 février 2017
KDOG,  Un projet original pour détecter le cancer, Consulté le 20 février 2016 

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