Comment le manque d’activité physique altère-t-il notre cerveau ?

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Rédigé par Julie P. et publié le 8 septembre 2017

Travail, transports, spectacles, télévision, tablettes… Le temps passé en position assise atteint désormais en moyenne, les 9 à 10 heures par jour. Ce comportement sédentaire favorise la survenue de maladies cardio-vasculaires et de diabète, mais quel est son impact sur notre santé mentale ? Une étude australienne, publiée dans la revue Alzheimer and Dementia : translational research and clinical interventions, vient de révéler comment le manque d’activité physique affecte notre cerveau et notre santé mentale.

Influence de la sédendarité sur le déclin cognitif de la population

Un approvisionnement du cerveau en glucose trop variable

Pour les chercheurs, de l’université Western Australia de Perth et de l’institut de recherche Baker sur le diabète et le coeur de Melbourne, la sédentarité excessive entraîne une dérégulation du taux de glucose dans l’organisme qui augmente les risques d’apparition de démence.

A savoir ! La régulation de la glycémie (concentration du glucose dans le sang) est un système autorégulé qui permet de maintenir un équilibre du taux de glucose dans le sang en dépit des perturbations extérieures comme les repas, l’intensité des efforts physiques ou encore, le jeûne. En fonction de ces facteurs externes, des capteurs de glycémie et des organes effecteurs (pancréas, fois, muscle, tissu adipeux) libèrent ou stockent du glucose pour conserver une glycémie comprise entre 0,7 et 1,1g/L.

Des taux de glucose trop faibles ou trop élevés dans le sang sont susceptibles d’endommager les cellules du cerveau, qui utilisent comme substrat énergétique essentiellement le glucose, et d’engendrer, au fil du temps, une baisse des capacités cognitives. Autrement dit, une performance moins importante dans les processus de mémorisation, d’apprentissage, de comportement et de réflexion. Ces troubles de la cognition sont à l’origine des démences, comme la maladie d’Alzheimer.

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Trop de sucre ou pas assez : quels effets sur le cerveau ?

A la lumière des études précédentes, les chercheurs ont mis en évidence chez des sujets sains les constats suivants :

  1. Une hyperglycémie récurrente freine le métabolisme du glucose dans le cerveau avec un risque de léser les neurones et les cellules gliales (cellules de soutien et de protection du système nerveux).
  2. Une hypoglycémie répétée favorise l’apoptose (ou mort cellulaire programmée) des neurones.
  3. Le débit sanguin cérébral, en lien direct avec l’approvisionnement du glucose dans le cerveau, est également un paramètre à considérer. Sa variation, à la hausse ou à la baisse, peut avoir des effets sur la santé des cellules cérébrales.

A savoir ! Chez le sujet sain, l’hyperglycémie se caractérise par un taux de sure dans le sang supérieur à 1,1 g/L. L’hypoglycémie se caractérise par un taux de sucre dans le sang inférieur à 0,6 g/L.

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Comportement sédentaire : des solutions à mettre en œuvre pour corriger la tendance

Selon les recommandations des instituts de santé publique américains et toujours dans l’objectif de préserver ses capacités cognitives, il est conseillé aux adultes, y compris les personnes âgées de plus de 65 ans, de pratiquer, au minimum, un exercice physique modéré ou intense, à raison de 150 minutes par semaine. Cependant, 30% des adultes dans le monde et 55 à 70% des aînés ne respectent pas ce programme d’activité physique de base.

Pour les chercheurs, il faut aussi considérer le temps consacré à la réalisation des activités physiques d’intensité plus faible comme la marche ou une balade en vélo. En effet, ces habitudes peuvent avoir un impact positif sur la régulation de la glycémie et donc, de la santé cérébrale.

Cependant, d’autres études sont encore nécessaires pour montrer dans quelles mesures ces périodes d’activité physique modérée influencent le métabolisme du glucose dans le cerveau.

De nombreuses études ont montré les bienfaits d’une marche modérée, en particulier après les repas, sur le contrôle du glucose. Grâce à la dépense physique, le taux de glucose ne fluctue ni trop haut ni trop bas. En effet, en consommant une partie de ce glucose pour leur fonctionnement, les muscles évitent une variation trop importante de son taux dans le sang.

Représentation schématique de la régulation de la glycémie selon l'hygiène de vie des individus

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Julie P., Journaliste scientifique

Sources
– Sedentary behavior as a risk factor for cognitive decline? A focus on theinfluence of glycemic control in brain health. alz-journals.onlinelibrary.wiley.com.
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