Impacts du réchauffement climatique sur la santé humaine

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Rédigé par Isabelle V. et publié le 26 juin 2019

Le « Lancet Countdown » (ou compte-à-rebours), composé de 24 institutions internationales, s’est donné pour mission d’étudier les impacts des bouleversements du climat sur la santé humaine. En 2015, la « Lancet Commission» alertait déjà : le réchauffement climatique pourrait réduire à néant 50 ans de progrès en santé publique ! En 2017, le « Lancet Countdown » enfonce le clou…

réchauffement climatique

Quels types d’impact sur la santé humaine ?

Le « Lancet Countdown » est constitué de nombreux professionnels (chercheurs, ingénieurs, médecins, politiques…). Ces experts mesurent dans leur pays différents indicateurs, répartis en 5 sections. La première s’intitule « Impacts du changement climatique, expositions et vulnérabilité » et est dédiée à l’étude de l’exposition des personnes au réchauffement climatique, à leur vulnérabilité à ce changement et à la mesure des répercussions sur leur santé.

Le changement climatique affecte la santé des humains selon 3 procédés :

  • Directement, par exemple par l’intermédiaire de vagues de chaleur et leur conséquence sur la santé. Entrent aussi en ligne de compte les inondations ou tempêtes qui peuvent provoquer blessures et décès.
  • Par le bouleversement des écosystèmes favorisant certains vecteurs de maladie comme les moustiques ou diminuant les ressources alimentaires ;
  • Par perturbation des activités humaines, comme l’impact sur l’agriculture ou la survenue de migrations dues à la montée des océans.

A savoir ! Toutes causes confondues, le nombre de décès liés aux aléas de la météo a bondi de 46 % de 2007 à 2016. L’Asie paye le plus lourd tribu aux désordres climatiques que sont sécheresses, incendies, inondations et ouragans. La fréquence de ces événements a également augmenté de 46 % sur la même période.

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Un réchauffement climatique néfaste pour la santé humaine

Entre 2000 et 2016, 125 millions d’adultes en plus ont été exposés à des vagues de chaleurs.

L’augmentation de la température est problématique pour les personnes fragiles, souffrant par exemple de maladies cardiovasculaires ou rénales. Des températures extrêmes entraînent une augmentation du taux d’infarctus du myocarde et d’insuffisance rénale aiguë par déshydratation dans ces populations vulnérables et chez les personnes âgées ou les enfants.

A savoir ! Le syndicat des urgentistes de France chiffrent à 25 000 le nombre de décès dus à la canicule de 2003.

Induit par les rayons UV du soleil, le mélanome est un exemple de maladie non transmissible favorisée par le changement climatique. Le nombre de morts liés à ce cancer augmente régulièrement malgré les progrès dans le dépistage et le traitement.

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Des maladies infectieuses climat-dépendantes en recrudescence

L’inquiétude se focalise surtout sur les maladies vectorielles, c’est-à-dire transmises par un vecteur, souvent un moustique. Le nombre annuel des cas de Dengue (une fièvre transmise par Aedes aegypti) a doublé à chaque décade depuis 1990, pour atteindre plus de 58 millions de malades en 2013. Une augmentation de la capacité des vecteurs à transmettre les germes a également été constatée.

En ce qui concerne l’émergence ou la recrudescence de maladies,  le « Lancet Countdown » craint un impact fort sur la mortalité humaine si aucune conséquence n’est tirée des précédentes épidémies de virus Ebola, Zika ou encore de Sida.

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Sous-nutrition et migration

Une augmentation de température de 1°C réduit la production de blé de 6 %. Le riz, lui, est surtout sensible à la température nocturne ; une élévation de 1°C diminue son rendement de 10 %. Les populations les plus vulnérables à ces pertes agricoles se trouvent dans les pays où les habitants sont déjà en légère sous-nutrition et dépendent entièrement des récoltes pour leur subsistance. C’est par exemple le cas d’un pays comme le Kenya.

A savoir ! Le changement climatique affecte préférentiellement les habitants des pays à faible ou moyen revenu, accentuant les inégalités sociales et économiques. Les fortes températures diminuent également la capacité de travail des fermiers, entraînant un manque à gagner ; elle aurait chuté de 5 % entre 2000 et 2016.  Cette même année, les pertes économiques relatives au réchauffement climatiques ont été estimées à 129 billions.

Le nombre de migrants climatiques stricts est aujourd’hui évalué à 4 400 personnes, mais pourrait atteindre le billion d’ici la fin du siècle. Les migrations entraînent de nombreux problèmes sanitaires et ont aussi un impact sur la santé mentale.

Malgré des indicateurs au rouge, les mesures prises pour contrecarrer le réchauffement ne sont pas à la hauteur, déplore le «Lancet Countdown» ; la preuve en est que les émissions de CO2 et la température continuent à grimper. Même si une amélioration s’est fait sentir dans quelques grandes villes, la présence de particules fines reste un problème majeur de santé avec une augmentation globale de 11 % de ce type de pollution… L’avenir de la santé des générations à venir n’est pas rose.

Isabelle V., journaliste scientifique

– The Lancet Countdown on health and climate change: from 25 years of inaction to a global transformation for public health – Nick Watts and al. The Lancet. DOI: http://dx.doi.org/10.1016/S0140-6736(17)32464-9. 30 octobre 2017.
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