Electroencéphalographie (EEG)


Rédigé par Charline D. et publié le 22 février 2019

electroencephalogrammeUne électroencéphalographie ou EEG est un examen basé sur l’étude de l’activité électrique cérébrale. En effet, les cellules du cerveau se servent d’électricité pour communiquer entre elles. Ainsi, les tests électrophysiologiques, dont l’EEG, qui utilisent un équipement spécial, permettent d’analyser les ondes électriques émises par le cerveau. L’objectif de cet examen est de mettre en évidence des dysfonctionnements au niveau des connexions cérébrales. Le tracé obtenu change de forme en cas de problème comme une crise d’épilepsie, par exemple.

Définition et objectif de l’EEG

Une électroencéphalographie ou EEG est un examen médical simple et sans danger. Il consiste à enregistrer l’activité électrique des neurones au niveau cérébral à travers le crâne. On parle d’électroencéphalogramme pour désigner le tracé obtenu. Cet examen est très courant, il se pratique tant sur les adultes que sur les enfants et les nourrissons. Il est totalement indolore.

Les principales indications de l’EEG sont l’épilepsie et les troubles du sommeil. Dans le premier cas, l’électroencéphalographie est à la fois un examen diagnostic et un moyen de suivi de la pathologie. L’EEG peut aussi être utilisée pour diagnostiquer une encéphalite ou une méningo-encéphalite, ou bien pour déterminer l’origine d’un syndrome confusionnel qui se traduit par des troubles de la mémoire, une désorientation dans le temps et l’espace, une agitation et des difficultés de compréhension. Cet examen a également sa place dans le diagnostic de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Chez l’enfant, l’EEG est aussi indiqué dans les retards mentaux et les troubles du langage (particulièrement en cas de perte ou de régression des acquisitions psychomotrices).

L’enregistrement est effectué via des électrodes placées sur le cuir chevelu préalablement nettoyé à l’aide d’une pâte conductrice. Les électrodes peuvent être maintenues en place par un casque ou bien collées lorsque l’enregistrement est prolongé. Elles sont reliées à l’appareil d’EEG par des câbles électriques.

Préparation

Peu de mesures sont à prendre avant de se rendre à l’examen :

  • Se laver les cheveux ;
  • Eviter tous produits coiffants sur les cheveux.

Il n’existe pas de contre-indication pour l’électroencéphalographie. En revanche, la collaboration du patient est requise. L’EEG est adaptée à chaque patient. Le médecin choisit les modalités d’enregistrement en fonction de l’indication. Les patients (ou les parents des petits patients) sont sollicités pour donner un maximum de précisions sur les symptômes afin d’adapter l’examen aux réponses recherchées.

À savoir ! Les traitements habituels ne doivent pas être interrompus. Toute allergie doit être signalée à l’équipe médicale

Chez les enfants de moins de 5 ans, l’EEG comporte systématiquement un enregistrement de sommeil spontané. Ainsi, l’examen doit être programmé en fonction des horaires physiologiques de sommeil de l’enfant. La sieste du matin est préconisée chez les moins d’un an, et la sieste de l’après-midi chez les plus de un an. Après 4 ans, il est demandé aux parents de coucher l’enfant tard (vers minuit) et de le lever tôt (vers 5h). En effet, pour cet examen la privation de sommeil est indispensable. Le patient ne doit pas s’endormir ni dans les transports ni dans la salle d’attente. L’enfant doit manger normalement, il ne doit pas être à jeun. Juste avant l’examen, il est conseillé de lui donner une collation (par exemple son biberon dans la salle d’attente) mais sans excitant afin de favoriser naturellement le sommeil. Si malgré cette préparation, l’endormissement est difficile à obtenir (souvent le cas chez les plus de 4 ans ou les patients anxieux), une prémédication par mélatonine peut être prescrite. Entre 2 et 5 mg, 30 minutes avant l’examen suffisent pour obtenir l’endormissement nécessaire à l’examen. Il est demandé aux parents d’apporter tous objets (sucette, doudou, etc.) susceptibles de favoriser l’endormissement de l’enfant et d’éviter que l’enfant ne s’endorme avant l’examen.

Déroulement de l’examen

L’examen peut être réalisé dans un cabinet médical ou à l’hôpital. Aucune hospitalisation n’est nécessaire. Il dure en moyenne 20 à 30 minutes, généralement les yeux fermés.

L’électroencéphalographie se déroule dans une pièce calme où le patient est installé sur un fauteuil ou dans un lit. L’équipe médicale dispose sur l’ensemble de son cuir chevelu entre 10 et 20 électrodes (petites plaques métalliques reliées à l’appareil enregistreur). L’appareil auquel les électrodes sont reliées permet de mesurer le potentiel électrique de chacune des électrodes. Ce dernier est également capable de comparer les électrodes deux à deux. Chaque comparaison se traduit par un tracé que l’on appelle dérivation.  Toutes les dérivations figurent les unes au-dessous des autres (entre 5 et 10 par enregistrement). Chacune d’entre elles est formée d’une succession d’ondes caractérisées par leur fréquence (nombre d’ondes par seconde), leur forme, leur amplitude (ou hauteur) et leur réactivité aux diverses stimulations.

En pédiatrie, un enregistrement de sommeil pendant une EEG est souvent nécessaire. Il est systématique pour les moins de 5 ans.  Dans la salle d’examen, une fois les électrodes mises en place, les enfants sont couchés avec une lumière tamisée et une musique douce.

Pendant l’examen, il est demandé au patient d’effectuer quelques exercices simples comme ouvrir les yeux, respirer lentement et amplement. Des stimulations lumineuses peuvent aussi être utilisées. Ces petites épreuves permettent d’évaluer la réactivité électroencéphalographique. L’étude des tracés permet de distinguer plusieurs types d’ondes en fonction de la fréquence : les delta (fréquence inférieure à 3,5Hz), les thêta (fréquence comprise entre 4 et 7,5 Hz), les alpha (fréquence comprise entre 8 et 13 Hz) et les bêta (fréquence supérieure à 13 Hz). Un individu en bonne santé et éveillé est caractérisé par une prédominance des ondes bêta et alpha.

À savoir ! Dans le cadre de l’épilepsie, il existe une variante de l’examen. L’enregistrement a lieu sur 24 à 48 heures à l’aide d’un petit appareil portable. Cette technique permet d’augmenter la probabilité d’enregistrer une crise d’épilepsie

Parfois, l’électroencéphalographie est pratiquée la nuit dans un centre spécialisé. De plus, au cours des examens polysomnographiques, l’EEG est très souvent couplée à d’autres enregistrements dont celui des mouvements respiratoires, des mouvements oculaires, d’un électrocardiogramme, de l’activité musculaire et du taux d’oxygénation du sang.

Suites de l’examen

L’électroencéphalographie est un examen non invasif qui n’entraîne aucune douleur ou effet indésirable. Après l’examen les cheveux peuvent être un peu collants. Un simple shampooing sera suffisant pour éliminer les résidus de pâte conductrice.

À savoir ! Un électroencéphalogramme normal ne permet pas de conclure à une absence de pathologie. Il est donc nécessaire de renouveler l’examen. En effet, bien souvent, un patient souffrant d’épilepsie aura un EEG normal entre les crises. Dans d’autres cas, le patient a un EEG anormal aussi en dehors.

Dans de rares cas où l’administration de sédatif est nécessaire, les heures (4 à 6 heures) qui suivent le réveil peuvent être désagréables : somnolence, humeur instable. Il est alors nécessaire de surveiller le patient de près pendant cette période. Après 6 heures, le patient peut reprendre ses activités habituelles et manger normalement.

Charline D., Docteur en pharmacie

– Electroencéphalographie. Larousse. Consulté le 5 février 2019.
– Electroencéphalogramme. Fédération française de neurologie.Consulté le 5 février 2019.
– Encéphalogramme : quelles sont les bonnes indications ? E Lopez Hernandez. Réalités pédiatriques. Septembre 2016.
– EEG. Document d’information sur l’épilepsie.Etincelle. Consulté le 5 février 2019.

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