Apraxie


Rédigé par Charline D. et publié le 17 juillet 2019

apraxie

L’apraxie est un trouble isolé et peu fréquent de la gestuelle. Cette anomalie peu fréquente résulte d’une atteinte cérébrale qui peut avoir diverses origines (traumatique, infectieuse, etc.). Les patients atteints d’apraxie ont des difficultés pour mémoriser ou accomplir un ensemble de mouvements nécessaires à la réalisation de tâches simples ou complexes, malgré une capacité physique intacte. Le diagnostic de l’apraxie est essentiellement clinique, mais il peut être confirmé par des tests neuropsychologiques, et sa cause précisée grâce à des examens d’imagerie. Il n’existe aucun traitement permettant de guérir l’apraxie. Une prise en charge par kinésithérapie et ergothérapie permet d’adapter l’environnement du patient et faciliter son quotidien.

Définition et symptômes

Qu’est-ce que l’apraxie ?

geste mainLe terme apraxie dérive du mot « praxie » qui désigne la capacité que tout être humain possède à réaliser des gestes. Ces derniers, plus ou moins complexes, peuvent être effectués avec ou sans objet et être associés ou non à une action. L’apraxie est donc caractérisée par une difficulté à réaliser un enchaînement de gestes.

Il existe diverses formes d’apraxie selon la partie du cerveau lésée dont l’apraxie idéomotrice en cas d’atteinte du lobe pariétal et l’apraxie idéatoire ou constructive en cas d’atteinte du carrefour pariéto-temporo-occipital.

A noter que l’agraphie (impossibilité à écrire) et l’aphasie d’expression (atteinte de la parole) sont également des formes d’apraxie.

En général, l’apraxie est engendrée par une lésion au niveau du cerveau, plus précisément des lobes pariétaux, ou de ses voies nerveuses. Les aires cérébrales affectées sont responsables de la mémorisation des séquences apprises des mouvements. Ces lésions peuvent être en lien avec une tumeur, une blessure, une infection, une pathologie vasculaire (AVC) ou une démence.

Quels sont les symptômes ?

Les patients souffrants d’apraxie n’arrivent plus à mémoriser ou accomplir une séquence de mouvement en vue de réaliser des tâches plus ou moins complexe. Par exemple, il leur est difficile d’appuyer sur un bouton, même si les mains sont physiquement capables de le faire.

L’apraxie idéomotrice se traduit par une incapacité à exécuter un geste sur commande verbale alors que l’activité spontanée et les réflexes sont intacts. Par exemple, le patient est incapable de faire un signe de croix si on lui demande, tandis qu’il sera capable de le faire spontanément en entrant dans une église. A noter que ce type d’apraxie est associé à une aphasie.

À savoir! L’aphasie est le terme médical qui désigne chez l’individu, une perte partielle ou totale de la capacité à s’exprimer ou à comprendre le langage écrit et parlé.

L’apraxie idéatoire implique une perturbation dans la coordination des mouvements lorsqu’une action requiert l’utilisation d’un objet comme s’habiller ou allumer une bougie, par exemple. Les gestes sont saccadés et confus. Il est compliqué pour le patient de suivre un plan d’action déterminé. Ce type d’apraxie est souvent associé à une aphasie de Wernicke et à une hémianopsie latérale homonyme (perte du côté droit ou gauche du champ de vision).

À savoir ! L’aphasie de Wernicke est également connue sous le nom d’aphasie réceptive ou sensorielle. Le patient est capable de s’exprimer, mais les mots choisis sont inappropriés, la construction de la phrase illogique et le débit trop important, ce qui rend son discours incompréhensible.

L’apraxie constructive se manifeste par une difficulté à appréhender les relations spatiales d’objets. Il est, par exemple, difficile pour les patients de reproduire graphiquement des figures simples ou complexes. Cette apraxie peut parfois être associée à une aphasie de Wernicke.

L’apraxie dynamique est caractérisée par une incapacité à réaliser sur demande une séquence de mouvements rapides selon un programme établi. Par exemple, le patient ne peut pas présenter successivement et rapidement son poing puis sa paume de main et enfin la tranche de sa main.

Il existe aussi :

  • L’apraxie de l’habillage qui empêche le patient de réaliser des gestes considérés comme simples ou de routines comme faire ses lacets ou boutonner sa chemise ;
  • L’apraxie bucco-faciale qui se manifeste par une difficulté à réaliser des mouvements avec le visage tels que siffler ou tirer la langue.

Les individus qui sont atteints d’apraxie de la parole sont incapables de produire les sons fondamentaux à l’expression verbale. En effet, les patients ne parviennent pas à initier, coordonner ou réaliser les mouvements musculaires indispensables à la parole.

Enfin, certaines formes d’apraxie peuvent n’affecter que l’exécution de quelques tâches très spécifiques comme boutonner sa chemise, faire ses lacets ou encore décrocher un téléphone.

D’une manière générale, les patients apraxiques souffrent d’une perte de leur autonomie dans les tâches du quotidien. A noter que l’apraxie engendrée par un accident vasculaire cérébral (AVC) évolue de façon plus stable, voire bénéficie d’une amélioration de ses symptômes.

Diagnostic et traitement

Quel diagnostic ?

En premier, le diagnostic de l’apraxie repose sur l’examen clinique du patient, à savoir l’étude de ses symptômes.

Des tests neuropsychologiques permettent d’évaluer la fonction cérébrale du patient pour compléter le diagnostic clinique. Le médecin demande à son patient de réaliser ou d’imiter certaines tâches apprises et fréquemment exécutées comme utiliser des ciseaux ou une brosse à dents.

L’étude des symptômes et l’exécution de simples tests permettent d’écarter d’autres troubles aux manifestations similaires. Ainsi, le diagnostic d’apraxie n’est certain qu’une fois l’absence de déficits moteurs, de troubles de la coordination, de troubles du tonus musculaires ou de déficits sensoriels certifiée.

Des examens d’imagerie, par exemple, la tomodensitométrie (TDM) ou l’imagerie par résonance magnétique (IRM) peuvent être prescrit afin de déterminer l’origine de la lésion cérébrale.

Quel traitement ?

Lorsqu’il est possible, le traitement de l’apraxie nécessite le traitement de sa cause. Sinon, l’apraxie ne dispose d’aucun traitement médical spécifique permettant de soigner ce trouble ou même d’en ralentir la progression. En effet, souvent l’apraxie est secondaire à des pathologies dont le traitement est encore inconnu, par exemple les démences (dont la maladie d’Alzheimer). Dans certains cas, le dysfonctionnement cérébral est curable, notamment en cas d’exposition à des toxiques qu’il suffit alors de cesser.

Une prise en charge par une équipe de kinésithérapeutes et d’ergothérapeutes permet au patient d’apprendre à pallier ses déficits. Elle permet également de rendre l’environnement de la personne apraxique plus sûr et plus adaptés à ses besoins grâce à la mise en place de dispositifs spécifiques. Une rééducation peut être efficace sur l’apraxie lorsque cette dernière est secondaire à un accident vasculaire cérébral. Les résultats dépendent cependant de l’importance de la lésion et son ancienneté.

Un suivit par un orthophoniste peut aussi être utile pour les patients atteints d’apraxie verbale. Il leur est demandé au cours des séances de s’entraîner à produire certains sons. En cas d’apraxie trop sévère, il peut être enseigné au patient à communiquer grâce à l’utilisation d’un tableau de lettres ou d’images, ou via un dispositif électronique.

Charline D., Docteur en pharmacie

– Apraxie. Larousse.Consulté le 9 juillet 2019.
– Apraxie. MSD Manuel.Consulté le 9 juillet 2019.

Diagnostic et traitement

Quel diagnostic ?

En premier, le diagnostic de l’apraxie repose sur l’examen clinique du patient, à savoir l’étude de ses symptômes.

Des tests neuropsychologiques permettent d’évaluer la fonction cérébrale du patient pour compléter le diagnostic clinique. Le médecin demande à son patient de réaliser ou d’imiter certaines tâches apprises et fréquemment exécutées comme utiliser des ciseaux ou une brosse à dents.

L’étude des symptômes et l’exécution de simples tests permettent d’écarter d’autres troubles aux manifestations similaires. Ainsi, le diagnostic d’apraxie n’est certain qu’une fois l’absence de déficits moteurs, de troubles de la coordination, de troubles du tonus musculaires ou de déficits sensoriels certifiée.

Des examens d’imagerie, par exemple, la tomodensitométrie (TDM) ou l’imagerie par résonance magnétique (IRM) peuvent être prescrit afin de déterminer l’origine de la lésion cérébrale.

Quel traitement ?

Lorsqu’il est possible, le traitement de l’apraxie nécessite le traitement de sa cause. Sinon, l’apraxie ne dispose d’aucun traitement médical spécifique permettant de soigner ce trouble ou même d’en ralentir la progression. En effet, souvent l’apraxie est secondaire à des pathologies dont le traitement est encore inconnu, par exemple les démences (dont la maladie d’Alzheimer). Dans certains cas, le dysfonctionnement cérébral est curable, notamment en cas d’exposition à des toxiques qu’il suffit alors de cesser.

Une prise en charge par une équipe de kinésithérapeutes et d’ergothérapeutes permet au patient d’apprendre à pallier ses déficits. Elle permet également de rendre l’environnement de la personne apraxique plus sûr et plus adaptés à ses besoins grâce à la mise en place de dispositifs spécifiques. Une rééducation peut être efficace sur l’apraxie lorsque cette dernière est secondaire à un accident vasculaire cérébral. Les résultats dépendent cependant de l’importance de la lésion et son ancienneté.

Un suivit par un orthophoniste peut aussi être utile pour les patients atteints d’apraxie verbale. Il leur est demandé au cours des séances de s’entraîner à produire certains sons. En cas d’apraxie trop sévère, il peut être enseigné au patient à communiquer grâce à l’utilisation d’un tableau de lettres ou d’images, ou via un dispositif électronique.

Charline D., Docteur en pharmacie

– Apraxie. Larousse.Consulté le 9 juillet 2019.
– Apraxie. MSD Manuel.Consulté le 9 juillet 2019.

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