Diabète gestationnel : conseils et idées de repas équilibrés

Selon l’enquête périnatale menée en France en 2021, la fréquence du diabète gestationnel serait de 16,4 %. Dans la grande majorité des cas, le recours à l’insuline n’est pas indispensable et les femmes enceintes peuvent parvenir à réguler leur glycémie en respectant des conseils alimentaires et une bonne hygiène de vie. Comment bien se nourrir avec le diabète gestationnel ? Faut-il éviter certains aliments ? Comment composer ses menus ? Santé Sur le Net vous apporte des réponses à ces questions.

Le diabète gestationnel, qu’est-ce que c’est ?

Dans les diabètes sucrés comme le diabète de type 2, le diabète gestationnel fait figure d’exception. En effet, ce diabète est transitoire, car il se développe au cours de la grossesse (souvent vers le 2ème trimestre) et disparaît dans les semaines qui suivent l’accouchement.

D’où vient le diabète gestationnel ?

Le diabète gestationnel est caractérisé par une augmentation de la glycémie, l’hyperglycémie. Il est lié à une baisse de la tolérance au glucose, physiologique pendant la grossesse. Les tissus de l’organisme de la femme enceinte deviennent plus résistants à l’action de l’insuline, ce qui nécessite que le pancréas sécrète davantage d’insuline pour réguler la glycémie. Chez la plupart des femmes, le pancréas produit suffisamment d’insuline pour abaisser la glycémie, mais chez les femmes atteintes d’un diabète gestationnel, le pancréas ne sécrète pas suffisamment d’insuline et les hyperglycémies se multiplient provoquant le diabète gestationnel. Certaines femmes sont plus à risque de développer un diabète gestationnel :

• Les femmes en surpoids ou obèses ;
• Les antécédents de diabète ;
• Un âge maternel supérieur à 35 ans ;
• Le syndrome des ovaires polykystiques ;
• Un enfant né avec un poids supérieur à 4 kg (macrosomie fœtale).

Le diabète gestationnel peut-il disparaître pendant la grossesse ?

Même en respectant scrupuleusement les règles hygiéno-diététiques et éventuellement le traitement par insuline, le diabète gestationnel, une fois apparu au cours de la grossesse, persiste jusqu’à l’accouchement et souvent quelques semaines après. De plus, le risque est majoré de développer un diabète gestationnel lors des grossesses ultérieures et de développer un diabète de type 2, parfois des décennies plus tard. Adopter et suivre les règles alimentaires restent essentielles, car si elles ne font pas disparaître le diabète gestationnel, elles permettent de réguler la glycémie, de limiter le nombre d’hyperglycémies et donc de réduire au maximum les risques de complications pour la mère et l’enfant (complications de la grossesse, accouchement prématuré, retard de croissance du fœtus, macrosomie fœtale, …).

Diabète gestationnel, que manger pendant la grossesse ?

Dans la grande majorité des cas, la prise en charge du diabète gestationnel repose uniquement sur des conseils et des règles hygiéno-diététiques. Le recours à l’insuline n’est envisagé que lorsque le respect de ces règles ne suffit plus à réguler la glycémie. Les règles hygiéno-diététiques reposent principalement sur des règles alimentaires, finalement peu différentes des recommandations habituelles sur l’alimentation de la femme enceinte. L’alimentation avec le diabète gestationnel est une alimentation équilibrée avec un apport calorique, déterminé en fonction de plusieurs paramètres :

• L’indice de masse corporelle (IMC) ;
• La prise de poids au cours de la grossesse ;
• Les habitudes alimentaires.

Le régime « diabète gestationnel » n’existe pas. Il faut manger sain, équilibré et diversifié. Il ne faut pas non plus essayer de perdre du poids.
L’objectif des conseils diététiques est double :
• Réguler la glycémie en évitant les hyperglycémies répétées et
• Limiter la prise de poids pendant la grossesse.

Le régime du diabète gestationnel : quels aliments éviter en cas de diabète gestationnel ?

Sur le principe, aucun aliment n’est strictement interdit, mais certains aliments sont à privilégier et d’autres à éviter. Les règles à suivre sont précisées par l’équipe médicale qui suit la femme enceinte pendant sa grossesse :

• La sage-femme ;
• Le médecin traitant ;
• Le gynécologue-obstétricien.

Si possible, un suivi diététique spécifique peut être très utile, en particulier pour éviter tout risque de carence nutritionnelle.

Il est important que toutes les familles d’aliments soient représentées dans l’assiette au cours des repas principaux, mais les proportions ne sont pas les mêmes pour chaque catégorie d’aliment. Par exemple, il ne faut pas manger deux types de féculents lors du même repas, mais associer un féculent et une source de protéines (viande, poisson ou œuf).
Pour connaître les familles d’aliments essentiels, une pyramide des aliments a été développée :

• Les fruits et les légumes sont indispensables pour couvrir les besoins nutritionnels en vitamines et en minéraux. De plus, ils apportent des fibres alimentaires, bien utiles pour réguler le transit intestinal. Ils doivent être présents à tous les repas et aux collations, et consommés si possible frais. Cependant, avec le diabète gestationnel, il est préférable de privilégier les légumes aux fruits et de limiter les fruits contenant de grandes quantités de sucres, comme les cerises.
• Les féculents et les légumineuses sont tout aussi essentiels car ils apportent des fibres, des vitamines, des minéraux et des protéines d’origine végétale. Il faut privilégier autant que possible les céréales complètes et semi-complètes et limiter les farines raffinées, très présentes dans les aliments transformés. Les légumineuses (lentilles, pois, haricots) sont riches en protéines végétales et constitue une alternative intéressante aux protéines d’origine animale. Pour le pain, le choisir de préférence complet ou semi-complet et éviter les pains à base de farines blanches. Si des féculents sont déjà présents dans le menu, il est préférable de ne pas prendre du pain en plus !
• Les produits laitiers sont indispensables pendant la grossesse pour couvrir les besoins en calcium du fœtus. Plus la grossesse avance, plus les besoins sont importants et il faut consommer entre 3 et 4 produits laitiers par jour.
• Le fœtus grandit et pour assurer sa croissance, il lui faut des protéines. Les apports en protéines, et notamment en protéines d’origine animale, sont essentiels. Côté viande, il est préférable de privilégier les viandes blanches, peu grasses, aux viandes rouges. Côté poisson, il faut penser régulièrement à manger du poisson gras (sardine, maquereau, thon, …) riche en acides gras oméga-3.
• Les matières grasses, de préférence d’origine végétale, doivent être consommées avec modération, mais elles sont nécessaires, pour assurer les besoins nutritionnels du fœtus.
• Enfin, les produits sucrés, source de sucres rapides, sont à limiter autant que possible dans le diabète gestationnel. Comme ils ne sont pas indispensables, il est possible de les supprimer temporairement, mais s’ils sont source de plaisir, autant les garder pour des petits plaisirs de temps en temps.
• Parallèlement aux aliments, il ne faut pas oublier les boissons. Toutes les boissons sucrées et même édulcorées doivent être évitées et si possible supprimées. Par contre, il faut boire suffisamment pendant la grossesse, entre 1,5 et 2 litres par jour. Et comme pour toute grossesse, il faut respecter le « zéro alcool pendant la grossesse » !

Puis-je pratiquer une activité physique ?

En parallèle de l’alimentation, l’autre règle hygiéno-diététique phare est la pratique régulière d’une activité physique. En l’absence de contre-indications liées à la grossesse ou à l’état de santé de la femme enceinte, il est conseillé d’exercer une activité physique régulière, à raison d’environ 30 minutes d’activité modérée par jour, 3 à 5 fois par semaine. La pratique de l’activité physique contribue avec l’alimentation à réguler la glycémie et donc à contrôler le diabète gestationnel.

Quelques idées de menus pour le diabète gestationnel

Même avec toutes ces explications, pas facile de savoir comment préparer ses menus, voici donc quelques idées sur une semaine. Les fromages, les fruits, les viandes, … peuvent être adaptés en fonction des goûts de chacune !

Et pour celles qui sont en manque d’inspiration, il existe des sites internet qui proposent des menus pour respecter une alimentation saine et diversifiée.

Quel petit-déjeuner pour le diabète gestationnel ? Quelles collations, quels desserts, quels goûters ?

Avec le diabète gestationnel et pour mieux réguler la glycémie sur 24 heures, il faut correctement répartir les repas. Pour cela, il ne faut pas sauter de repas et s’organiser pour répartir les apports nutritionnels sur 3 repas principaux (petit-déjeuner, déjeuner et diner) et 2 collations (une dans la matinée et une l’après-midi).

A chaque repas, toutes les familles d’aliments sauf les produits sucrés qui ne sont pas indispensables doivent être présentes mais en quantités différentes, comme indiqué sur la pyramide des aliments.

Pour les collations, il est conseillé d’associer un produit laitier et un fruit ou un produit céréalier et un fruit.
Pour le petit déjeuner, premier repas de la journée après plusieurs heures de jeûne, l’idéal est d’adopter un petit déjeuner riche en protéines et en fibres. Il faut laisser le croissant ou la brioche de côté pour opter pour un bol de céréales complètes avec du lait ou du pain semi-complet avec une tranche de jambon !

Recette pour le diabète gestationnel : comment se faire plaisir quand on a du diabète gestationnel ?

Pour se faire plaisir avec le diabète gestationnel, l’idéal est de varier les aliments au sein d’une même famille d’aliments, ou encore de changer les textures, les modes de cuisson, les assaisonnements ! La courgette par exemple peut se décliner de multiples façons, en gratin, en tajine, grillée, ou encore en salade ou râpée…

Pour celles qui aiment les aliments sucrés, il faut garder quelques occasions d’insérer un petit plaisir dans le menu, comme des biscuits ou un carré de chocolat. Attention à certains étiquetages qui peuvent s’avérer trompeurs. Certains gâteaux affichés comme sans sucre ou avec une teneur en sucres réduite peuvent en réalité contenir des ingrédients sucrés (dérivés d’amidon par exemple) ou des édulcorants qui sont à évités pendant la grossesse. Autant opter pour des biscuits ou une tarte faits maison, plutôt en fin de repas, pour réduire leur impact sur la glycémie.

Le diabète gestationnel peut être l’occasion de revoir ses habitudes alimentaires et d’améliorer la qualité de son alimentation quotidienne. De bons réflexes à conserver après l’accouchement et le diabète gestationnel pour la santé de la mère, mais aussi pour celle de toute la famille !

Publié le 29 avril 2021 par Charline Docteur en pharmacie. Mis à jour par Estelle B., Docteur en Pharmacie, le 27 juillet 2023.