Changement climatique : Les températures extrêmes impactent directement notre santé

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Rédigé par Alexia F. et publié le 20 février 2022

Les expositions à des températures extrêmement chaudes ou froides impactent directement notre santé, en termes de mortalité et de recours aux soins. Face au changement climatique et aux variations considérables de températures que connait la France, l’étude de l’évolution des températures et du nombre de décès associés s’est imposée. Dans son rapport, Santé Publique France démontre que les changements de température ayant eu lieu ces 45 dernières années résultent en une acclimatation globale de la population vers un nouveau climat. Il demeure cependant un impact important des fortes chaleurs sur la mortalité.

Changement climatique et mortalité

Changement climatique et mortalité

Une exposition à des températures inhabituellement chaudes ou froides augmente le risque de mortalité. Cela s’explique par le fait qu’après une exposition, par exemple à une chaleur extrême de l’ordre de 30°C, l’organisme fournit des efforts considérables afin de maintenir une température corporelle stable (à 37°C). Il s’agit d’une sollicitation forte des organes qui, chez les personnes vulnérables, peut induire des défaillances cardiaques ou respiratoires. En France, entre 2000 et 2010, 13 855 décès ont été causés par de fortes chaleurs.

Dans un rapport publié récemment, Santé Publique France rapporte les résultats de son étude menée entre 1970 et 2015 sur l’évolution de la relation entre les changements de température et la mortalité. Pour cela, les auteurs du rapport se sont basés sur les données de température et de mortalité recueillies quotidiennement dans 18 zones urbaines de France métropolitaine sur une période de 45 ans.

Les décès attribuables aux températures extrêmement chaudes ont doublé en 45 ans

Les résultats obtenus mettent en avant des évolutions contrastées des risques de mortalité selon les niveaux de températures :

  • Pour des températures moyennes extrêmement froides (-7°C), le risque de décès était plus faible dans les années 70 par rapport aux années 2010 ;
  • Pour des températures moyennes extrêmement chaudes (28°C), le risque de décès associé était plus fort dans les années 70 par rapport aux années 2010 ;
  • Pour des températures non extrêmes, les risques de mortalité associés sont restés stables au cours des 45 dernières années.

Cependant, les évolutions constatées en termes de risques ne se retrouvent pas sur le nombre de décès constatés. En effet :

  • Les décès attribuables aux températures les plus froides sont restés stables depuis les années 70. Ils constituent 0,6% de la mortalité totale annuelle ;
  • Les décès attribuables aux températures les plus chaudes ont doublé depuis 1970, passant de 0,11% à 0,23% de la mortalité totale en 2010. Cela s’explique par le fait que, bien que le risque de décès lié aux températures chaudes diminue, le nombre de jours où ces températures extrêmement chaudes sont observées augmente. Ainsi, la diminution du risque ne compense pas l’exposition accrue aux fortes chaleurs.

Une prévention à poursuivre et à renforcer

Le rapport de Santé Publique France démontre une possible acclimatation de la population vers un nouveau climat. Cette acclimatation peut s’expliquer de différentes façons. Elle peut être liée à une amélioration des conditions socio-économiques (améliorations des conditions de travail, accès démocratisé aux systèmes de climatisation…) et médicales. L’instauration du plan national canicule en 2004 ne marque pas une fracture dans le nombre de décès liés aux températures très chaudes mais a pu contribuer.

Il est néanmoins primordial de poursuivre les efforts afin de diminuer l’impact des températures froides et chaudes sur la mortalité. En effet, le changement climatique induit une augmentation des valeurs de températures ainsi qu’une plus grande variabilité. L’adaptation à ces changements rapides de température représente un enjeu de santé publique majeur. Il est estimé que 30% de la mortalité attribuable aux fortes chaleurs entre 1990 et 2018 seraient imputables au changement climatique.

Santé publique France propose 3 axes de prévention des températures extrêmes et d’adaptation au climat :

  • L’amélioration de l’état de santé global de la population afin d’améliorer sa capacité de thermorégulation ;
  • L’action sur les cadres de vie et les organisations de travail pour limiter les expositions aux températures extrêmes ;
  • La poursuite de l’organisation d’une réponse coordonnée face aux évènements les plus extrêmes.

Alexia F., Docteure en Neurosciences

Sources
– Climat et santé : l’évolution des températures a-t-elle un impact sur la mortalité en France. santepubliquefrance.fr. Consulté le 15 février 2022.
– Évolution de la relation température-mortalité en France depuis 1970. santepubliquefrance.fr. Consulté le 15 février 2022.