Urticaire chronique et allergie : Quelles différences ?

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Rédigé par Deborah L. et publié le 2 novembre 2022

Souvent confondue avec une réaction allergique, l’urticaire chronique peut faire l’objet d’une prise en charge inadaptée.  Santé sur le Net fait le point sur les différentes caractéristiques et les spécificités entre l’urticaire chronique et allergie.

Urticaire chronique et allergie reconnaître la différence

Qu’est-ce que l’urticaire chronique ?

L’urticaire chronique désigne une maladie inflammatoire chronique de la peau ou des muqueuses. Elle concerne près de 2 % de la population générale (dont deux tiers de femmes) et peut se manifester de différentes façons :

  • des plaques de démangeaison : semblables à des piqûres d’orties, elles peuvent s’observer sur tout le corps mais chaque plaque persiste moins de 24h.
  • des œdèmes ou « gonflements transitoires » également appelés angioœdèmes. Même au niveau du visage, ils ne revêtent aucun caractère de gravité et persistent moins de 72h.
  • Ou par la présence simultanée de plaques et d’œdèmes.

L’urticaire chronique est provoquée par l’activation de certains globules blancs du système immunitaire appelés « mastocytes ». Présents au niveau de la peau et des muqueuses, ces mastocytes contiennent de l’histamine, une molécule impliquée dans le déclenchement des réactions inflammatoires.

À savoir ! L’activation de ces mastocytes peut être spontanée ou inductible c’est-à-dire causée par des facteurs physiques tels que des frottements, le froid, le stress etc…

On parle d’urticaire chronique lorsque les crises se répètent plusieurs fois par semaine pendant plus de six semaines. Avec le temps, l’urticaire chronique a tendance à s’atténuer puis disparaître.  Malheureusement, il n’existe à ce jour aucun traitement permettant de guérir définitivement de l’urticaire et des rechutes sont toujours possibles.

À savoir ! Il faut différencier l’urticaire chronique de l’urticaire aiguë. Cette dernière peut toucher 1 français sur 5 au moins une fois au cours de sa vie. Elle est liée le plus souvent à̀ une libération d’histamine non spécifique.

Urticaire chronique et allergie : quelles différences ?

Les causes de l’urticaire chronique sont souvent attribuées à tort à une allergie alors qu’il s’agit en réalité d’une maladie inflammatoire chronique de la peau. Aucun test allergologique n’est donc nécessaire dans le cadre d’une urticaire chronique typique. Néanmoins, l’urticaire chronique peut survenir sur un terrain favorisant et atopique (eczéma, asthme et rhinoconjonctivite allergique).

À savoir ! L’urticaire aiguë évoluant en moins de six semaines est parfois d’origine allergique. Dans ce cas, elle n’est généralement pas le seul symptôme et d’autres signes apparaissent en dehors des gonflements de la peau et des muqueuses.

Quant à « l’urticaire chronique intermittente », elle est la seule forme d’urticaire qui nécessite un bilan allergologique pour rechercher une exposition ponctuelle à des facteurs déclenchants.

Surveillance et contrôle

Bien qu’impressionnante et invalidante à cause des démangeaisons et des œdèmes qu’elle provoque, l’urticaire chronique n’impose aucun régime alimentaire particulier. Au contraire, les régimes stricts qui représentent une source d’anxiété pour le patient se révéleraient contre-productifs. Une bonne hygiène de vie, avec une alimentation variée et équilibrée et un sommeil de qualité sont donc naturellement recommandés.

En revanche, il faut savoir que presque tous les médicaments, même les plus courants, peuvent contribuer à aggraver les symptômes de l’urticaire chronique. Citons par exemple les anti-inflammatoires non stéroïdiens, l’aspirine, et les antibiotiques. Pour autant, aucun médicament ne fait l’objet d’une interdiction stricte.

Quant à la stratégie thérapeutique, elle repose sur la prise d’antihistaminiques. Ce traitement de référence permet de contrôler la maladie à condition d’être pris quotidiennement, qu’il y ait des symptômes ou non. Ce traitement par antihistaminiques n’étant efficace que pendant la durée de la prise, il doit souvent être poursuivi pendant plusieurs mois ou plusieurs années avant de pouvoir être arrêté.

À savoir ! L’urticaire chronique ne doit pas faire l’objet d’un traitement par cortisone en raison du risque d’aggravation de la maladie et de résistance aux antihistaminiques.

Déborah L., Docteur en Pharmacie

Sources
– Histoire de peau : L’urticaire chronique, une maladie de la peau impressionnante mais jamais dangereuse. sfdermato.org. Consulté le 14 octobre 2022.
– Reconnaître l’urticaire. ameli.fr. Consulté le 14 octobre 2022.