Siphonner du carburant, un risque d’intoxication !

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Rédigé par Estelle B. et publié le 18 novembre 2022

Avec des prix qui s’envolent à la pompe et une pénurie de carburant ces dernières semaines, le nombre de siphonnage est en hausse en France. Au-delà de l’illégalité de cette pratique, siphonner du carburant expose les personnes à un risque d’intoxication, parfois grave, aux hydrocarbures. Explications.

Intoxication carburant

Du siphonnage de carburant à l’intoxication aux hydrocarbures

Le siphonnage du carburant est une pratique qui expose les personnes à un risque élevé d’intoxication aux hydrocarbures par deux modes d’exposition :

  • L’inhalation du carburant, avec une exposition beaucoup plus forte qu’au moment de faire le plein de son réservoir à la pompe ;
  • L’ingestion de carburant, au moment d’initier le siphonnage.

L’inhalation ou l’ingestion des hydrocarbures du carburant peut provoquer différents symptômes :

  • Une irritation des poumons ;
  • Une toux ;
  • Une suffocation ;
  • Des brûlures gastriques et/ou des vomissements ;
  • Un essoufflement ;
  • Des troubles de la fréquence cardiaque ;
  • Des problèmes neurologiques (vertiges, troubles de la coordination, stupeur, épilepsie, voire un coma).

Des siphonnages multipliés par cinq sur le mois d’octobre 2022

D’après l’ANSES et les centres antipoison, au cours du mois d’octobre 2022, le nombre d’intoxications liées au siphonnage du carburant a été multiplié par cinq en France. Tous les types de carburant sont concernés, avec des pratiques de siphonnage sur différents types de véhicules. Les autorités de santé publique alertent sur les risques d’intoxication liés à cette pratique. Au cours des dernières semaines, les personnes intoxiquées ont notamment présenté :

  • Des atteintes bronchiques pouvant nécessiter une hospitalisation ;
  • Des problèmes digestifs ;
  • Des atteintes neurologiques.

Pour éviter de telles situations, l’ANSES recommande en priorité d’éviter le siphonnage des carburants par la bouche, qui expose à un risque majeur d’ingestion de carburant et de fausse route, avec un passage du carburant vers les voies respiratoires. Les règles à suivre en cas d’ingestion de carburant sont les suivantes :

  • Rincer la bouche à l’eau, ne pas boire et ne pas se faire vomir (le carburant peut alors passer dans les voies respiratoires et toucher les poumons) ;
  • Ne pas conduire ou utiliser de machines, à cause d’une baisse de la vigilance ;
  • Surveiller les symptômes respiratoires.

Une atteinte pulmonaire pouvant nécessiter la mise sous respirateur artificiel

Si le carburant est en contact avec la peau, il faut laver la zone touchée avec du savon et bien la rincer. Dans tous les cas, il est conseillé de contacter le centre antipoison le plus proche et de consulter un médecin pour avis médical. En cas d’urgence, il faut appeler les services de secours.

Le traitement de l’intoxication par le carburant dépend du mode d’exposition (contact cutané, inhalation ou ingestion), de la nature et de la quantité de carburant en cause. Une oxygénothérapie (parfois une ventilation artificielle) peut être nécessaire en cas d’atteinte respiratoire et neurologique. L’inhalation peut provoquer une pathologie respiratoire, nécessitant un traitement antibiotique. Face à de tels risques pour la santé, il est donc fortement conseillé d’éviter de siphonner du carburant.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources

– Siphonnage de carburant : attention au risque d’intoxication. ANSES.Consulté le 11 novembre 2022
– Intoxication par les hydrocarbures.Gerald F.O’Malley and Rika O’Malley. MSD Manual.Consulté le 11 novembre