L’activité physique rime-t-elle toujours avec la santé cardiaque ?

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Rédigé par Juliette S. et publié le 6 décembre 2019

Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde, la deuxième en France. Malgré une prévention et des thérapies en progrès, elles restent responsables de plus de 140 000 décès par an. Une manière de lutter contre les maladies cardiovasculaires est l’activité physique. Mais de quel genre ? Une récente étude s’est penchée sur les différents types d’activités physiques capables d’avoir un effet plus ou moins bénéfique sur la santé.

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Trois contextes d’activité physique

Les recommandations internationales s’accordent à dire que, pour diminuer un risque cardiovasculaire, il est nécessaire de bouger et de pratiquer une activité physique. Cela permet en effet une réduction de la fréquence cardiaque au repos, une réduction de la fréquence cardiaque à l’effort, une amélioration de la contraction cardiaque. Concrètement, marcher, tondre sa pelouse ou faire le ménage sont des activités physiques. C’est tout ce qui fait bouger notre corps. En pratique, ce sont des activités cardiovasculaires qui sont conseillées comme la marche rapide, la course à pied, la natation, à un certain rythme, à une certaine intensité.

Souvent, le concept d’activité physique reste au sens large. Cette étude en distingue trois :

  • Une activité sportive, comme la marche rapide, la natation, le vélo
  • Une activité physique professionnelle relevant de la manutention comme porter des charges lourdes
  • Une activité physique de loisir comme le jardinage

Les participants à l’étude, plus de 10 000, âgés entre 50 à 75 ans ont donc rempli un questionnaire précisant  le type d’activité qu’ils pratiquent le plus dans leur quotidien.

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Deux composantes de la variation de la pression artérielle

Afin de comprendre en profondeur l’effet d’une activité physique sur la santé cardiaque, les chercheurs ont évalué la qualité des artères carotides, qui vascularisent la plus grande partie de la tête et une partie du cou. Cette étude permet de quantifier la sensibilité d’un réflexe, appelé « baroréfexe», à l’origine du maintien de la pression artérielle.

Il existe deux composantes de la variation de la pression artérielle :

  • Un réflexe mécanique, stimulé lors de changements de pression sanguine
  • Un réflexe neural, qui correspond à la sensibilité des récepteurs présents sur les artères

Ce sont les altérations de ces deux types de baroréflexe qui entraînent des pathologies cardio-vasculaires.

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Une action sur la santé cardiaque différente selon les activités physiques

Toute l’innovation de cette étude est de mettre en valeur le type d’activité physique bénéfique pour la santé cardiaque. Car en effet, elles ne se valent pas toutes et entraîneraient même des résultats opposés à ceux attendus.

  • L’activité physique sportive améliorerait le réflexe neural,
  • L’activité physique professionnelle entraînerait une détérioration du réflexe mécanique qui, à long terme, pourrait être responsable de maladies cardio-vasculaires.

Cette étude ne donne en revanche pas de conclusions pour l’activité physique de loisir.

Il est important de retenir que les résultats n’ont pas vocation à dire que toute activité au travail est délétère. Cependant, répéter des gestes quotidiennement comme le port de charges lourdes pourraient, à long terme, plus abîmer les artères que les entretenir. C’est donc toute la problématique de la pénibilité au travail qui se pose, relevant principalement de la santé publique.

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Juliette S., Rédactrice scientifique

– Toute activité physique est-elle bonne pour le cœur ? INSERM. Consulté le 28 novembre.