Chaque année en France, plus de 40 000 arrêts cardiaques surviennent en dehors du contexte hospitalier et moins de 10 % des victimes survivent. Face à un tel constat, l’éducation de la population aux gestes qui sauvent est fondamentale, mais pourrait être améliorée. L’Académie Nationale de Médecine a récemment publié un rapport en ce sens, avec quelques recommandations pour que le grand public soit mieux formé aux gestes de premiers secours.
Des Français peu formés aux gestes qui sauvent
L’arrêt cardiaque en dehors de l’hôpital est fatal pour plus de 9 personnes sur 10 ! Un taux de décès très important, qui s’explique en partie par la nécessité d’une prise en charge adaptée, dès les premières minutes qui suivent l’arrêt. Avant l’arrivée des premiers secours, les témoins de l’accident cardiaque peuvent jouer un rôle essentiel pour la survie de la victime, grâce à :
- Des massages cardiaques externes ;
- L’usage d’un défibrillateur.
Depuis 2007, la mise à disposition de tous de défibrillateurs automatisés externes (DAE) dans différents lieux publics a permis d’améliorer la survie après un arrêt cardiaque, mais les Français apparaissent encore mal ou peu formés à l’ensemble des actions qui sauvent. Actuellement, moins d’un tiers des Français est formé aux gestes de premiers secours. Ce chiffre s’élève à 55 % chez les collégiens, alors qu’une initiation aux gestes qui sauvent est obligatoire au collège depuis 2004.
Mieux former la population aux gestes qui sauvent constitue donc un enjeu majeur de santé publique. Récemment, l’Académie Nationale de Médecine s’est penchée sur ce problème et vient de publier un rapport définissant une stratégie, pour mieux éduquer la population aux gestes de premiers secours.
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Une chaîne de survie commençant par les témoins
La prise en charge de l’arrêt cardiaque est basée sur un concept décrit en 1991, la « chaîne de survie ». Cette chaîne repose sur un certain nombre de maillons, tous essentiels :
- L’appel des services de secours, après la reconnaissance de l’arrêt cardiaque par un témoin ;
- La réanimation cardio-pulmonaire de base (RCP), avec le massage cardiaque externe (une ventilation artificielle associée n’est plus recommandée) ;
- La défibrillation par un DAE, qui doit être utilisé dès que possible ;
- L’arrivée des secours médicalisés, avec la mise en œuvre de techniques spécifiques et la médicalisation de la victime.
À savoir ! Une personne inconsciente, qui ne répond pas à la stimulation, ne respire pas ou présente des mouvements respiratoires anormaux, est considérée comme en arrêt cardiaque. La recherche d’un pouls n’est aujourd’hui plus recommandée pour le grand public.
La réalisation d’un massage cardiaque externe et l’utilisation d’un DAE peuvent permettre d’améliorer très nettement la survie après un arrêt cardiaque. Le taux de survie peut ainsi dépasser les 50 %. La formation du grand public l’ensemble des actions qui sauvent semble un élément capital, qui explique les importantes différences de survie après un arrêt cardiaque entre :
- La France et des pays où les gestes de premiers secours sont systématiquement enseignés ;
- Différents départements français, en fonction des inégalités territoriales de formation aux gestes qui sauvent.
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4 mesures pour améliorer la survie
A l’issue de ces constats, l’Académie Nationale de Médecine formule plusieurs recommandations destinées à améliorer l’éducation du grand public à l’ensemble des actions qui sauvent :
- Former toute la population aux gestes qui sauvent, en débutant l’initiation dès l’école, puis en pérennisant cet apprentissage tout au long de la vie (au collège, au lycée, à l’université, pendant le service civique, pendant le service national universel obligatoire, lors de l’obtention du permis de conduire, dans les entreprises, …).
- Mettre en place un guichet unique, pour faciliter la diffusion et l’extension de l’éducation du grand public, sans multiplier les acteurs, les opérateurs et les organismes de tutelle.
- Faciliter la pratique du massage cardiaque externe et l’emploi du défibrillateur automatisé externe (DAE) par le grand public, car les premiers témoins ne débutent actuellement un massage cardiaque externe que dans la moitié des cas.
- Accélérer l’installation, la localisation et le contrôle des DAE, en poursuivant le développement du nombre de DAE sur le territoire français, mais aussi en facilitant leur localisation, par exemple par des applications mobiles spécifiques.
Grâce à ces 4 mesures, l’Académie Nationale de Médecine espère constater à l’avenir une amélioration nette de la survie des victimes d’arrêt cardiaque à l’extérieur de l’hôpital. L’implication de tous est nécessaire pour y parvenir…
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Estelle B. / Docteur en Pharmacie
très bien car concrètement , la formation est vraiment nécessaire, car une intervention d’une personne non formée au défibrillateur est très souvent vouée à l’échec compte tenu de l’urgence, pour lire et comprendre les instructions même très simples, dans un état d’appréhension à mal faire, et tout ceci en quelques minutes (3 à 5 minutes maximum) dans un environnement anxiogène : http://www.officiel-prevention.com/sante-hygiene-medecine-du-travail-sst/materiel-de-secours-et-de-premiers-soins-defibrillateurs/detail_dossier_CHSCT.php?rub=37&ssrub=155&dossid=509
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