AVC : une forme particulière chez les femmes enceintes

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Rédigé par Estelle B. et publié le 23 février 2018

La survenue d’un accident vasculaire cérébral (AVC) au cours de la grossesse ou juste après l’accouchement reste un évènement rare, mais néanmoins tragique pour la mère et l’enfant. Après une précédente étude ayant montré que les femmes jeunes sont plus exposées à ce risque, des chercheurs américains suggèrent qu’un type particulier d’AVC touche les femmes enceintes, l’hémorragie sous-arachnoïdienne.

hémorragie sous-arachnoïdienne avc femme enceinte

Grossesse et risque d’AVC

La grossesse est considérée par les spécialistes comme un facteur de risque d’accident vasculaire cérébral (AVC).

Certaines modifications physiologiques de la grossesse seraient à l’origine de cette augmentation du risque d’accident cardiovasculaire :

  • Un état d’hypercoagulabilité sanguine (coagulation du sang plus importante qu’en temps normal) maximal à l’approche du terme ;
  • Une augmentation du débit cardiaque ;
  • Une augmentation du volume sanguin total ;
  • Des modifications de la structure des parois des artères.

La survenue d’un AVC, pendant la grossesse ou peu de temps après l’accouchement, constitue un évènement dramatique à la fois pour la mère (risque majeur de séquelles ou de décès) et pour l’enfant (conséquences physiologiques et obstétricales de l’AVC). Heureusement, ces évènements sont rares, mais ils restent mal compris à plusieurs niveaux :

  • L’incidence exacte ;
  • Les facteurs de risque ;
  • Les causes ;
  • Le pronostic maternel et fœtal ;
  • La prise en charge obstétricale et neurologique.

En 2016, une étude montrait ainsi que le risque d’AVC au cours de la grossesse était majoré chez les femmes jeunes. Très récemment, des travaux scientifiques, présentés aux USA lors d’une conférence internationale sur les AVC, semblent indiquer que les femmes enceintes seraient plus exposées à un type particulier d’AVC : les hémorragies sous-arachnoïdiennes.

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L’hémorragie sous-arachnoïdienne spontanée

L’hémorragie sous-arachnoïdienne, également appelée hémorragie méningée, est un type particulier d’AVC. Elle correspond à la rupture des vaisseaux sanguins situés dans la boîte crânienne, à la surface du cerveau. Liée à une anomalie des artères cérébrales, elle provoque une hémorragie entre le cerveau et les méninges (enveloppes du cerveau).

L’hémorragie sous-arachnoïdienne survient de manière brutale et se manifeste par plusieurs signes cliniques, variables selon les patients :

  • Des maux de tête soudains et d’intensité extrême, impliquant généralement toute la tête ;
  • Des nausées et des vomissements dans les minutes qui suivent l’apparition des maux de tête ;
  • Des signes neurologiques transitoires, comme la perte de motricité des jambes ;
  • Une perte de conscience brutale ;
  • Une crise convulsive accompagnée d’une perte de connaissance ;
  • Un état confusionnel ;
  • Un coma.

L’hémorragie sous-arachnoïdienne est une urgence neuro-vasculaire, affectant généralement les femmes jeunes en bonne santé. Une prédisposition génétique est soupçonnée par les spécialistes. L’hémorragie sous-arachnoïdienne ne représente qu’environ 5 % de tous les AVC, mais elle est particulièrement grave, avec une mortalité de l’ordre de 25 % et des handicaps fonctionnels chez près d’un tiers des survivants.

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Grossesse et hémorragie sous-arachnoïdienne

Pour mettre en évidence le lien entre la grossesse et l’hémorragie sous-arachnoïdienne, des chercheurs américains ont étudié le cas de 3 978 femmes enceintes, âgées de 15 à 49 ans, entre 2002 et 2014.

L’hémorragie sous-arachnoïdienne touchait préférentiellement les femmes jeunes. Ainsi, 20 % des cas concernaient des femmes de 20 à 29 ans, contre moins de 1 % chez les femmes de 40 à 49 ans. Après hospitalisation aux urgences, 8 % des femmes enceintes atteintes d’une hémorragie sous-arachnoïdienne sont décédées, un taux plus faible que la mortalité habituelle pour ce type d’AVC. Sur la période d’observation, les chercheurs ont noté une augmentation de la proportion de femmes enceintes frappées par une hémorragie sous-arachnoïdienne (de 4 % en 2002 à 6 % en 2014 des cas d’AVC).

Pendant la grossesse, certains facteurs de risque d’AVC sont connus, notamment l’hypertension artérielle ou le diabète gestationnel. Ces aspects n’ont pas été pris en compte dans cette étude, et il serait intéressant de savoir si les femmes touchées par une hémorragie sous-arachnoïdienne présentaient une hypertension artérielle et/ou un diabète gestationnel.

Les résultats de cette étude confirment que les AVC touchent particulièrement les femmes enceintes jeunes. Ils mettent également en évidence que la grossesse est favorable au développement d’une forme particulière d’AVC, l’hémorragie sous-arachnoïdienne. Des informations essentielles pour la prévention et la prise en charge des femmes enceintes concernées.

Lire aussiEnjeu de santé publique : l’AVC féminin est injustement considéré

Estelle B. / Docteur en Pharmacie

– Accident vasculaire cérébral et grossesse. Lamy, C. 2012. La Lettre du Neurologue XVI (6).
– Hémorragie méningée. Collège des enseignants de neurologie. Consulté le 5 février 2018.
– Rare type of stroke increasing among pregnant women. Patel, A. and al. American Stroke Association’s International Stroke Conference. American Heart Association Meeting Report Presentation 36 – Session: A6. 24 january 2018.
  • hémorragie sous-arachnoïdienne et tumeur cérébrale en développement au cours de la grossesse sont-elles liées ?

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  • Bensaid said says:

    Je suis marocain,et j ai subi une hémorragie méningée subite,la douleur était atroce ,et a la clinique tout le monde entendait mes cris aigus,après m avoir injecté de la morphine ,je me suis calmé mais les douleurs était toujours la avec la sensation d un tracs dans mon crâne .après pontion lombaire il y avait du sang dans la moelle épinière,scaner,analyse ,IRM,etc mais après la artériographie j ai vu le cliché des petites veines ou le sang giclé dans crane.apres avoir attendu quelques jours dieu m a sauvé et la médecine n a pas fait grand hormis les calmants bien au contraire ,les médecins s attendaient à des séquelles graves ou ma fin
    Merci bon dieu je suis toujours vivant à ce jour à je prends du sectral depuis des années et ma santé est bonne . Je vous avise que j étais fatigué pendant quelques mois lors de mon rétablissement.c est vrai il y a la science mais il y a divin qui décide du jour de notre extinction.salutations et gardez espoir .je rappelle que je fus hospitalisé au Maroc .merci notre créateur ki
    ,

    Reply
  • Bensaid said says:

    Je suis marocain,et j ai subi une hémorragie méningée subite,la douleur était atroce ,et a la clinique tout le monde entendait mes cris aigus,après m avoir injecté de la morphine ,je me suis calmé mais les douleurs était toujours la avec la sensation d un tracs dans mon crâne .après pontion lombaire il y avait du sang dans la moelle épinière,scaner,analyse ,IRM,etc mais après la artériographie j ai vu le cliché des petites veines ou le sang giclé dans crane.apres avoir attendu quelques jours dieu m a sauvé et la médecine n a pas fait grand hormis les calmants bien au contraire ,les médecins s attendaient à des séquelles graves ou ma fin
    Merci bon dieu je suis toujours vivant à ce jour à je prends du sectral depuis des années et ma santé est bonne . Je vous avise que j étais fatigué pendant quelques mois lors de mon rétablissement.c est vrai il y a la science mais il y a divin qui décide du jour de notre extinction.salutations et gardez espoir .je rappelle que je fus hospitalisé au Maroc .merci notre créateur ki
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