Composition des masques chirurgicaux : quel impact sur la santé ?

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Rédigé par Deborah L. et publié le 10 janvier 2022

Devenus indispensables pour se protéger contre les contaminations liées au SARS-CoV-2, les masques chirurgicaux accompagnent chaque jour le quotidien de millions de Français. Pour autant, la composition des masques chirurgicaux est-elle exempte de tout risque pour la santé des populations ? C’est ce qu’a cherché à savoir l’Anses qui a évalué les risques sanitaires liés à la présence de substances chimiques dans leur composition.

Composition des masques chirurgicaux

Que contiennent les masques chirurgicaux ?

Utilisés massivement depuis le début de la pandémie de Covid-19, les masques chirurgicaux sont devenus obligatoires partout en intérieur et même à l’extérieur dans certaines villes et départements. C’est dire combien les Français vont devoir continuer à en porter ! La DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes) s’est donc logiquement intéressée à la composition de cet objet qui a pris une place prépondérante dans notre quotidien.

Deux campagnes de prélèvements ont été menées sur plusieurs dizaines de références de masques chirurgicaux destinés au grand public en 2020 et 2021. L’objectif consistait à identifier les substances chimiques présentes dans la composition de ces masques. Les analyses ont alors révélé la présence de plusieurs substances chimiques parmi lesquelles :

  • Dioxines
  • Furanes
  • Polychlorobiphényles-dioxin-like (PCB-DL)
  • Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)
  • Composés organiques volatils (COV).

Quel impact sur la santé ?

Une fois ces substances identifiées, c’est à l’Anses qu’est revenue la charge d’évaluer les risques sanitaires éventuels liés au port du masque du fait de l’inhalation de ses composants ou de leur contact avec la peau.

Et les résultats semblent plutôt rassurants. En effet, l’exposition à ces composants chimiques ne dépasse pas les seuils sanitaires aussi bien pour les adultes que pour les enfants. Mais attention, ces conclusions valent uniquement pour les cas où les conditions d’utilisation préconisées sont strictement respectées (port du masque dans le bon sens, changement du masque toutes les 4 heures maximum…). Pour la coordinatrice de cette expertise à l’Anses, le non-dépassement des seuils sanitaires en contaminants « garantit  l’absence de risque pour la santé des populations, que ces substances soient inhalées ou en contact avec la peau ».

Vers une meilleure maîtrise de la composition des masques chirurgicaux

L’Anses a ensuite poussé les investigations pour tenter de comprendre d’où provenaient les substances chimiques retrouvées dans les masques. Si l’origine précise des HAP et des COV n’a pas pu être identifiée, celle des dioxines, furanes et PCB-DL pourrait être liée à une contamination lors de la fabrication ou bien une contamination externe. L’Agence exhorte donc les fabricants et metteurs sur le marché à mieux maîtriser les sources de contamination de leurs produits.

Cette expertise présente par ailleurs une autre limite. Réalisée dans des délais relativement courts, elle n’a pu étudier que la composition des masques chirurgicaux et non le relargage des substances émises par ces masques. L’Agence recommande donc aux fabricants de procéder à une telle évaluation.

D’une manière générale, c’est l’ensemble des composants des masques chirurgicaux qui devraient être répertoriés par les industriels afin de pouvoir faire l’objet d’une évaluation sanitaire complète. Composants des barrettes nasales, composants des élastiques, colorants utilisés et allergènes éventuels… Autant d’éléments qui devraient, en toute logique, apparaître clairement sur l’emballage du produit. Affaire à suivre.

Déborah L., Docteur en Pharmacie

Sources
– Masques chirurgicaux : pas de dépassement des seuils sanitaires en contaminants chimiques. anses.fr. Consulté le 6 janvier 2021.