La consommation chronique d’édulcorants, nocive pour la santé ?

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Rédigé par Estelle B. et publié le 3 septembre 2019

Les édulcorants, naturels ou artificiels, sont souvent présentés comme une alternative de choix pour tous ceux qui doivent ou veulent limiter leur consommation de sucre. Mais certains de ces composés sont montrés du doigt pour de potentiels effets néfastes sur la santé. Récemment, de nouvelles données semblent confirmer leur nocivité en cas de consommation chronique.

Femme édulcorant mug canapé

Édulcorants et régulation du glucose dans l’organisme

Les édulcorants sont présents dans de nombreux produits de l’industrie agroalimentaire et sont privilégiés par tous ceux qui cherchent à réduire leur consommation de sucre, tout en gardant le plaisir du goût sucré. Deux édulcorants sont majoritairement représentés :

  • Le sucralose, un édulcorant artificiel intense ;
  • L’acésulfame K, un édulcorant qui divise les experts sur de potentiels effets négatifs sur la santé.

Il n’est pas rare que ces deux édulcorants soient associés dans les produits transformés, consommés en particulier par les personnes obèses. Récemment, des chercheurs français et australiens ont évalué sur un modèle animal l’effet de faibles doses de sucralose – acésulfame K sur le métabolisme du glucose et la sensibilité à l’insuline.

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Une augmentation de la graisse abdominale

Au total, 20 cochons du Yucatán atteints d’obésité (lien vers fiche : https://www.sante-sur-le-net.com/maladies/metabolisme/obesite/) morbide suite à un régime riche en graisses et en sucres ont été aléatoirement répartis en deux groupes :

  • Un groupe de cochons supplémenté avec une boisson contenant du sucralose et de l’acésulfame K ;
  • Un groupe de cochons ne consommant pas cette boisson.

Après 3 mois, aucune différence de poids corporel n’a été mise en évidence entre les deux groupes de cochons, mais leur composition corporelle était différente. Les cochons ayant consommé des édulcorants montraient une augmentation de 20 % de la graisse abdominale.

Au niveau du métabolisme du glucose et de la sensibilité à l’insuline, les deux groupes semblaient montrer globalement la même sensibilité à l’insuline et le même taux de captation du glucose.

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Une régulation du glucose perturbée dans le duodénum, le foie et le cerveau

Plus précisément, en étudiant ces aspects organe par organe, les chercheurs ont constaté que la captation du glucose chez les cochons consommateurs d’édulcorants était significativement augmentée dans les organes suivants :

  • Le duodénum (+57 %) ;
  • Le foie (+ 66 %) ;
  • Le cerveau (+ 29 %).

À l’inverse, la sensibilité à l’insuline était réduite dans ces mêmes organes.

À partir d’un modèle animal d’obésité, les chercheurs ont mis en évidence qu’une consommation d’édulcorants, faible mais chronique, perturbait notablement la régulation du glucose dans le duodénum, le foie et le cerveau. Une telle perturbation pourrait avoir des effets délétères sur le fonctionnement cérébral, des effets justement observés chez certains patients atteints d’obésité.

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Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Low-calorie sweeteners augment tissue-specific insulin sensitivity in a large animal model of obesity. Malbert, C.H. and al. 2019. Eur. J. Nucl. Med. Mol. Imaging. doi: 10.1007/s00259-019-04430-4.
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