Le déficit sensoriel le plus fréquent est la surdité permanente néonatale (SPN), elle concerne 1 naissance sur 1000. Cela entraîne des perturbations de la communication et du langage. C’est pour cela que le dépistage néonatal, réalisé 2 jours après la naissance à la maternité (cela reste également possible jusqu’aux 3 mois de l’enfant) a pour vocation une meilleure prise en charge des différentes pathologies qui ne présentent pas de signes cliniques spécifiques à la naissance de l’enfant mais qui pourront néanmoins avoir des répercussions graves chez ceux qui en sont atteints. 5 maladies sont systématiquement dépistées à l’aide d’un prélèvement sanguin, le test de guthrie et depuis 2012, le ministère de la santé a préconisé la mise en place ce dépistage systématique de la surdité permanente néonatale suite aux recommandations de la Haute Autorité de Santé en 2007. En cas d’absence de prise en charge précoce, un retard de langage est le plus souvent observé. Les causes sont diverses, elles peuvent être environnementales ou bien génétiques.
Quelles sont les différentes formes de surdité ?
Il est important de noter que l’audition est considérée comme normale si la perte auditive ne dépasse pas 20 dB.
- Surdité légère: les sons les plus faibles qu’une personne atteinte de surdité légère puisse percevoir se situe aux alentours de 25-40 dB. Si ces personnes sont dans un environnement bruyant, elles peuvent avoir du mal à suivre une conversation.
- Surdité moyenne: les sons les plus faibles qu’une personne atteinte de surdité moyenne puisse percevoir se situe aux alentours de 40-70 dB. Afin de pouvoir suivre une conversation, ces personnes ont besoins d’une aide auditive.
- Surdité sévère: les sons les plus faibles qu’une personne atteinte de surdité sévère puisse percevoir se situe aux alentours de 70-95 dB. L’audition des personnes concernées est améliorée à l’aide d’une aide auditive mais ils doivent tout de même s’appuyer sur la lecture labiale (lire sur les lèvres).
- Surdité profonde: les personnes touchées n’entendent pas quand les niveaux sonores sont inférieurs à 95 dB. Le langage gestuel et/ou labiale leur ait donc indispensable.
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Comment se déroule ce dépistage ?
Différentes techniques sont utilisées afin de faire ce dépistage.
- Les otoémissions acoustiques automatisées: le principe est d’insérer une petite sonde à l’entrée du conduit auditif qui va propager les sons et enregistre d’autres sont émis par l’oreille en réponse à cette stimulation.
- Les potentiels évoqués: cette technique permet l’enregistrement de l’activité du nerf auditif suite à la pose d’électrodes sur le crâne du nourrisson le long du trajet auditif.
Ces deux techniques ne présentent aucune gêne pour le nourrisson et sont indolores.
De plus, une troisième technique de dépistage a été expérimentée par des Taiwanais qui ont voulu évaluer la faisabilité et l’efficacité d’un dépistage basé sur la recherche sur sang séché au talon de l’enfant de l’ADN du cytomégalovirus par PCR (c’est une technique de biologie moléculaire permettant une amplification génique de l’ADN, cela permet d’analyser un échantillon de petite taille tel une petite goutte de sang).
Il peut également être intéressant de savoir que ce dépistage est entièrement pris en charge et les parents ont également le droit de s’y opposer, le consentement des parents est de plus obligatoire pour qu’il puisse être réalisé.
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Dépistage de la surdité chez les nouveau-nées atteint par le cytomégalovirus
L’infection congénitale (dès la naissance) à cytomégalovirus est la seconde cause de surdité chez l’enfant, cela représente 10 à 20% des cas.
À savoir ! Le cytomégalovirus appartient à la famille des herpès qui ont pour caractéristiques de produire des infections latentes et persistantes. C’est un virus souvent responsable d’infections passant le plus souvent inaperçues.
Lors d’une étude menée par des Taiwanais effectuée sur 1716 nouveau-nés, 20 d’entres eux sont prédisposés à être atteints de surdité et 3 enfants sont atteints d’un cytomégalovirus. Cette technique a permis de diagnostiquer chez 6 enfants parmi les 20 une surdité légère et il est important de noter qu’un seul enfant sur 6 avait été détecté à la naissance.
Cette technique est donc intéressante en matière d’avancée scientifique et de confort pour l’enfant puisqu’elle permet un dépistage néonatal de la surdité plus précis lorsque l’enfant a une infection à cytomégalovirus et cela permettrait donc une meilleure prise en charge des enfants qui seraient notamment atteints de surdité tardive.
Léa G.
– Améliorer le dépistage néonatal de la surdité. Pr Jean-Jacques Baudon. Consulté en septembre 2018.
– Le dépistage néonatal.. Médecine de la fertilité et endocrinologie gynécologique. Consulté en septembre 2018.
– Définition de la surdité / la déficience auditive. Consulté en septembre 2018.
– Evaluation du dépistage néonatal systématique de la surdité permanente bilatérale. HAS. Consulté en 2007.