Et si l’intelligence préservait de la mort ?

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Rédigé par Estelle B. et publié le 5 août 2017

L’intelligence constitue-t-elle un facteur protecteur face à la mort ? Cette question surprenante vient de faire l’objet d’une étude scientifique très sérieuse, publiée dans une revue médicale britannique. Santé Sur le Net vous en dévoile les principaux résultats.

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Intelligence et risque de mortalité

Plusieurs études avaient déjà été menées sur des échantillons de populations vivant en Australie, en Suède, au Danemark, aux USA et au Royaume-Uni sur le lien possible entre intelligence et mortalité. Ces études indiquaient toutes que l’intelligence était associée à un moindre risque de mortalité.

L’intelligence évoquée dans ces travaux recouvrait de grandes capacités cognitives, mesurées par des tests standards chez les enfants et les jeunes adultes. Le risque de mortalité s’avérait réduit à la fois au milieu de la vie, mais aussi en fin de vie.

À chaque fois, ces résultats semblaient indépendants des facteurs socio-économiques et des conditions de périnatalité (autour de la naissance), mais les études se limitaient très souvent aux hommes.

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Un lien confirmé pour de nombreuses causes de décès

Pour aller plus loin, des chercheurs écossais se sont intéressés à une population de 32 229 femmes et 33 536 hommes, tous nés en Ecosse durant l’année 1936, et dont la cause de décès était connue et répertoriée avant décembre 2015, soit un suivi sur 68 ans.

En 1947, 94 % de la population écossaise née en 1936 avaient passé en milieu scolaire un test d’intelligence, basé sur 71 questions verbales et non verbales évaluant les capacités cognitives. Des travaux ont depuis confirmé que les résultats de ce test sont comparables avec ceux utilisés aujourd’hui pour évaluer l’intelligence.

Les résultats de l’étude montrent que l’âge moyen du décès était de 66,1 ans (plus ou moins 10,6 ans). L’intelligence évaluée dans l’enfance (ici à 11 ans) se révèle être inversement corrélée à toutes les causes majeures de décès, et en particulier aux causes suivantes :

  • Les maladies respiratoires ;
  • Les maladies coronariennes (maladies cardiovasculaires) ;
  • L’infarctus du myocarde.

Les corrélations inverses avec d’autres causes de décès étaient moins significatives :

  • Les décès par blessures ;
  • Les cancers liés au tabac ;
  • Les maladies digestives ;
  • Les démences.

Les corrélations inverses étaient en revanche faibles avec le suicide ou les cancers non liés au tabac.

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Pas de différences hommes – femmes

L’influence de l’intelligence sur le risque de mortalité toutes causes confondues semble indépendante du sexe. Néanmoins, les corrélations inverses étaient plus significatives chez les femmes pour les maladies coronariennes, les cancers liés au tabac, les maladies respiratoires et les démences.

L’intelligence à 11 ans serait ainsi associée à un plus faible risque de mortalité pour de nombreuses causes de décès, et ce quel que soit le sexe. Reste à savoir précisément par quels mécanismes l’intelligence est capable d’influencer la mortalité !

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Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Childhood intelligence in relation to major causes of death in 68 year follow-up : prospective population study. Calvin Catherine M. and al. 2017. British Medical Journal 357:j2708. doi: 10.1136/bmj.j2708.