La lèpre : ne l’oublions pas !

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Rédigé par Isabelle V. et publié le 24 janvier 2018

La lèpre est une maladie due à une bactérie : Mycobacterium leprae.  Si ce fléau a été largement endigué depuis les années 1980 grâce à un traitement performant, la stagnation du nombre de nouveaux cas annuels inquiète certains scientifiques. À l’occasion du 28 janvier 2018, journée mondiale de mobilisation contre le lèpre, coup de projecteur sur cette maladie toujours d’actualité.

Lèpre

La lèpre, une maladie invalidante

La lèpre est une maladie bactérienne qui se transmet d’humain à humain, vraisemblablement par l’aérosol des sécrétions nasales lors de contacts étroits. La bactérie se multipliant très lentement, le délai d’incubation est long, jusqu’à 20 ans.

Si le point de départ de la maladie est dermatologique, c’est l’atteinte neurologique qui lui confère toute sa gravité : en effet, la destruction des nerfs périphériques par Mycobacterium leprae va occasionner des paralysies et anesthésies au niveau des mains, des pieds ou des yeux, entraînant les infirmités et les mutilations caractéristiques de la lèpre.

À savoir ! On comptabilise chaque année plus de 200 000 nouveaux cas (contre plus de 5 millions en 1985). L’Asie du Sud-Est paie le plus lourd tribu avec 75% des nouveaux malades. Tous les ans, environ 13 000 personnes seront mutilées par la lèpre. Le nombre de personnes handicapées suite à la contraction de cette maladie est estimé à plus de 2 millions dans le monde.

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Des antibiotiques et un « vieux » vaccin contre la lèpre

Si l’incidence de la lèpre a fortement diminué, c’est grâce à un traitement efficace à base d’antibiotique. Des protocoles comprenant notamment de la rifampicine permettent désormais de guérir les malades en 6 mois à 2 ans. Une dose unique de rifampicine après un contact avec un lépreux a également un effet protecteur contre la contraction de l’infection.

À savoir ! Grâce à la rifampicine, on parle de guérison bactériologique de la lèpre, c’est-à-dire que le germe est totalement éliminé du corps du malade.

Et la vaccination ? Il n’existe pas à l’heure actuelle de vaccin contre la lèpre. Cependant, le BCG a montré une certaine efficacité contre cette maladie. En octobre 2017, le SAGE (Groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination)  a établi une nouvelle recommandation incitant à l’administration universelle d’une dose de BCG à la naissance dans les pays les plus touchés par la lèpre, indépendamment de l’incidence de la tuberculose.

À savoir ! Le BCG est le vaccin contre la tuberculose, maladie bactérienne due à Mycobacterium tuberculosis. Le fait que la lèpre soit également causée par une mycobactérie explique l’efficacité croisée du BCG.

Malgré ces progrès médicaux, la lèpre est loin d’être éradiquée. Pire, ces avancées font craindre une démobilisation du monde scientifique et politique contre cette maladie redoutable.

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Aidez les lépreux

N’oublions pas la lèpre ! N’oublions pas les milliers de mutilés qui vivent souvent dans les pays les plus défavorisés, sans prise en charge adaptée. C’est le cri d’alarme de l’Ordre de Malte, organisation caritative qui lance sa grande quête nationale du 26 au 28 janvier 2018.

À savoir ! Une histoire ancienne : dès sa création, l’Ordre de Malte France a fait de la lutte contre la lèpre une action prioritaire avec l’inauguration du pavillon de Malte à l’hôpital Saint-Louis à Paris, le 28 juin 1928.

Les sommes récoltées serviront à soigner, dépister, former des médecins, mais aussi à traiter les séquelles de la maladie par des opérations chirurgicales ou grâce à des prothèses.

N’oublions pas la lèpre : pour faire un don à l’Ordre de Malte, cliquez ici.

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Isabelle V. journaliste scientifique

– La lèpre n’est pas une maladie du passé. Antoine Mahé. Med Sci (Paris) 2015 ; 31 : 764–769.
– Réunion du Groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination, octobre 2017 – conclusions et recommandations. Apps-who-int. 19 octobre 2017.