Accident Vasculaire Cérébral (AVC)


Rédigé par Estelle B. et publié le 31 juillet 2024

AVC - Accident Vasculaire Cérébral

Un Accident Vasculaire Cérébral, appelé dans le langage courant AVC, est aujourd’hui, l’une des principales causes de mortalité en France et reste la première cause de handicap acquis de l’adulte. Il est provoqué par un arrêt brutal de la circulation sanguine au niveau du cerveau. La connaissance des symptômes évocateurs et une prise en charge précoce permettent de diminuer fortement les lésions cérébrales et donc les séquelles.

Qu’est-ce qu’un accident vasculaire cérébral ou AVC ?

Un Accident Vasculaire Cérébral (AVC ou « attaque cérébrale ») est causé par un arrêt brutal de la circulation sanguine dans le cerveau. L’oxygène et les nutriments transportés par le sang n’arrivent plus jusqu’aux cellules du cerveau qui en ont besoin pour fonctionner normalement. Les cellules meurent et ne se renouvellent quasiment pas, entraînant des pertes fonctionnelles plus ou moins importantes. La gravité de l’AVC dépend de sa localisation et du nombre de zones cérébrales concernées.

À savoir ! Le cerveau représente 1/40ème du poids total d’un adulte, et pourtant, il accapare ¼ du volume de sang propulsé par le cœur dans l’organisme. Il a, en effet, besoin de beaucoup d’énergie pour fonctionner

Les spécialistes distinguent deux types d’AVC :

  • L’AVC ischémique, ou infarctus cérébral : l’arrêt de la circulation sanguine est dû à la formation d’un caillot de sang (thrombose) qui bouche une artère en direction ou à l’intérieur du cerveau (plus de 4 cas sur 5). L’athérosclérose et d’autres pathologies cardiovasculaires sont souvent à l’origine de ce type d’AVC.
  • L’AVC hémorragique : l’arrêt de la circulation est dû à l’éclatement d’une artère cérébrale provoquant une hémorragie dans le cerveau (moins de 1 cas sur 5). La principale cause est l’hypertension artérielle.

En France, environ 140 000 nouveaux cas d’AVC sont rapportés chaque année. L’AVC et les maladies cardio-vasculaires sont l’une des principales causes de mortalité dans les pays occidentaux. En France, l’AVC est désormais la première cause de mortalité chez les femmes. Avec plus de 250 000 patients présentant des séquelles lourdes et 30 à 45 % de risque de récidive à 5 ans, les AVC restent la première cause de handicap acquis de l’adulte et la deuxième de démence après la maladie d’Alzheimer.

L’âge moyen de survenue d’un AVC est de 73 ans. Mais ce chiffre ne signifie pas que les AVC sont réservés aux personnes âgées. Chaque année, environ 30 000 cas d’AVC touchent des sujets de moins de 45 ans, avec des patients parfois très jeunes.

Quelles sont les causes de l’AVC ?

Tous les facteurs de risque cardiovasculaire sont des facteurs de risque majeurs de survenue d’un AVC. Parmi ces facteurs, certains sont modifiables en agissant sur le mode de vie, notamment :

D’autres en revanche ne peuvent pas être modifiés :

  • L’âge (les plus de 65 ans ont un risque plus élevé),
  • Les antécédents personnels et familiaux (AIT ou AVC, Infarctus du myocarde) ;
  • La migraine ;
  • Le syndrome d’apnée du sommeil ;
  • Un nombre élevé de globules rouges dans le sang ou polyglobulie.

AVC ou accident ischémique transitoire (AIT) ?

Il est important de distinguer deux types d’accident ischémique au niveau cérébral :

  • L’AVC à proprement parler ;
  • L’accident ischémique transitoire ou AIT.

L’AIT est comme l’AVC une obstruction d’une artère cérébrale, mais à la différence de l’AVC l’obstruction est de courte durée et transitoire, sans lésion sur le cerveau. Les signes d’un AIT sont strictement identiques à ceux de l’AVC, mais leur durée est limitée, de quelques secondes à quelques minutes. En moins d’une heure, tout est revenu à la normale, sans séquelles.

L’AIT peut être confondu avec un simple malaise. Pourtant, il s’agit d’un signe d’alarme, car il est associé à une augmentation du risque d’AVC dans les jours suivants. Des symptômes d’AVC même transitoires doivent amener à consulter en urgence, pour faire un bilan cardiovasculaire complet.

Quels sont les signes d’un AVC ? Les symptômes

Les symptômes d’un AVC surviennent brusquement et varient selon la zone du cerveau atteinte et l’étendue de la lésion.

Leur intensité peut être, d’emblée importante ou s’intensifier en quelques minutes voire quelques heures. Les symptômes peuvent aussi survenir pendant le sommeil.

Les signes suivants sont caractéristiques d’un AVC :

  • Une perte soudaine de l’équilibre ;
  • Des troubles de la coordination des membres, associés par exemple à une incapacité brutale de marcher ;
  • Une faiblesse musculaire ;
  • Une paralysie du visage, d’un bras, d’une jambe ou d’un côté du corps ;
  • Un engourdissement ou une perte de sensibilité d’un membre (ou plusieurs) ou du visage ;
  • Des difficultés à s’exprimer soit en raison d’une difficulté à trouver ses mots, soit en raison d’une difficulté à articuler (dysarthrie) ou à comprendre (aphasie) ;
  • Des troubles visuels : perte de la vue (cécité), vision dédoublée (diplopie), vision trouble d’un seul œil ;
  • Des troubles de la vigilance, pouvant aller jusqu’au coma ;
  • Des maux de tête intenses, accompagnés parfois de vomissements.

Comment réagir en cas de signes évocateurs d’un AVC ?

Les signes d’un AVC sont une urgence vitale, qui nécessitent d’agir le plus vite possible. Appelez le 15 ou le 112 (numéro d’urgence européen) depuis un téléphone fixe ou un téléphone portable (même bloqué ou sans crédit). Suivre les instructions données par la personne au téléphone.

Une intervention médicale rapide, dans les 3h, permet un diagnostic précoce, et donc une prise en charge rapide, adaptée et efficace. La mortalité peut ainsi être réduite de 30 %. Les dommages sont souvent irréversibles lorsque la prise en charge arrive plus de 7h après la survenue d’un AVC.

À savoir ! Compte tenu de l’urgence médicale que représente un AVC et dans le but de sensibiliser le grand public à l’importance de la réaction à avoir face à un AVC, l’American Stroke Association a mis en place une campagne de sensibilisation appelée « Stroke heroes act FAST» (les héros de l’AVC agissent vite) :

    • Face (visage) – Le visage paraît inhabituel ?
    • Demandez à la personne de sourire. Le sourire de la personne est-il asymétrique ?
    • Arm (bras) – L’un des bras reste pendant ?
    • Demandez à la personne de lever les deux bras. Un bras retombe-t-il vers le bas ?
    • Speech (parole) – La personne parle bizarrement ? Elle est incapable de parler ou difficile à comprendre ? Demandez à la personne de répéter une phrase simple, comme « Le ciel est bleu ». Répète-elle la phrase correctement ?
    • Time (temps d’appeler le 15 ou 112) – vous observez l’un des symptômes, même si ces symptômes disparaissent, appelez immédiatement les secours et amener la personne directement à l’hôpital, notez également l’heure exacte d’apparition de ces signes.

Il est impératif de mémoriser ces 4 termes et les actions qui en découlent. Ils vous permettront peut-être de sauver la vie de la personne en face de vous.

Comment reconnaître un AVC ? Le diagnostic

Toute suspicion d’AVC est une urgence médicale, qui nécessite une prise en charge hospitalière immédiate. La prise en charge et les traitements sont d’autant plus efficaces s’ils sont précoces.

Un examen d’imagerie est réalisé afin de trouver la cause de l’AVC. Cet examen confirmera ou non le diagnostic de l’AVC et précisera s’il est ischémique ou hémorragique. Il déterminera la cause afin de proposer des traitements adaptés au patient. Le scanner est le plus souvent utilisé.

D’autres examens sont réalisés en fonction du type d’AVC :

      • Pour les AVC ischémiques :
        • Un bilan sanguin pour rechercher des facteurs de risque d’athérosclérose comme l’hypertension, le diabète ou l’hypercholestérolémie ;
        • Des examens d’imagerie (ex : échodoppler) permettent de visualiser l’origine du caillot ;
        • Un électrocardiogramme pour la recherche de troubles du rythme.
      • Pour les AVC d’origine hémorragique :
        • Une IRM;
        • Une artériographie permet de visualiser un éventuel anévrisme (malformation artérielle).

Quels sont les traitements de l’AVC ?

Le traitement dépend du type d’AVC. Quel que soit le diagnostic, il faut agir très rapidement.

Si l’AVC est ischémique, le médecin peut essayer de dissoudre le caillot en administrant un traitement spécifique appelé thrombolyse ou fibrinolyse. Ce traitement doit être administré dans les 4h30 suivant l’apparition de l’AVC. Il limite les lésions cérébrales et les séquelles, mais est associé à un risque d’hémorragie. Un autre traitement peut être effectué, lorsque l’obstruction touche une artère intracrânienne de gros calibre, la thrombectomie mécanique endovasculaire. Réalisé dans les 6h qui suivent l’AVC, ce traitement consiste à retirer le caillot à l’aide d’un dispositif mécanique introduit par voie endovasculaire.

Après un AVC ischémique, des traitements sont mis en place pour limiter le risque de récidive :

      • Des médicaments antiagrégants plaquettaires ;
      • Des médicaments anticoagulants.

Si l’AVC est hémorragique, l’urgence est de réguler la tension artérielle. Dans un second temps, l’hématome est évacué chirurgicalement.

A la suite d’un AVC, des traitements adaptés sont mis en place pour corriger les facteurs de risque cardiovasculaires, mais aussi si besoin pour prendre en charge les séquelles de l’AVC (rééducation, orthophonie, …). La prise en charge pluridisciplinaire est ainsi longue et peut durer plusieurs mois voire plusieurs années.

Pour connaître l’actualité sur l’AVC, retrouvez notre article consacré à la journée mondiale de l’AVC, le 29 octobre.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Accident vasculaire cérébral (AVC). www.ameli.fr. Consulté le 29 juillet 2024.
– Les signes de l’AVC.sante.gouv.fr. Consulté le 29 juillet 2024.
– L’accident vasculaire cérébral (AVC). institutducerveau-icm.org. Consulté le 29 juillet 2024.

 

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