Extrasystole


Rédigé par Charline D. et publié le 16 décembre 2020

dessin résultats électrocardiogramme

Une extrasystole est une anomalie du rythme cardiaque causée par des contractions prématurées du muscle cardiaque. Selon leur origine, il existe 3 grands types d’extrasystole : ventriculaire, auriculaire et jonctionnelle. Le diagnostic d’une extrasystole est clinique et confirmé par un électrocardiogramme. Sa prise en charge dépend de son type.

Définition et symptômes de l’extrasystole

A propos du cœur

une femme se touchant le thorax

Le cœur est un muscle constitué de cellules spécifiques : les cardiomyocytes. Ces cellules ont la capacité de se contracter comme une cellule musculaire, mais aussi de conduire l’électricité permettant de déclencher une contraction. Bien que le cœur ne pèse que 300 grammes chez un adulte, cet organe consomme à lui seul 10% de l’oxygène nécessaire à notre corps. Le myocarde est un muscle creux de la taille d’un poing recouvert de 2 membranes protectrices : l’endocarde qui est interne, et l’épicarde qui est externe.

Le cœur est composé de 4 cavités qui fonctionnent par paire. On distingue alors le cœur droit et le cœur gauche. Chaque paire est constituée d’une première cavité, l’oreillette, qui réceptionne le sang puis se contracte pour se vider dans la seconde cavité : le ventricule. Le ventricule est plus volumineux et éjecte le sang dans une artère après contraction. A noter que chaque compartiment est séparé par des valves, on parle de « valves cardiaques », elles assurent une circulation sanguine à sens unique.

Anatomie du coeur pour montrer une extrasystoleFinalement, la circulation sanguine générale est assurée par une bonne synchronisation des différentes contractions au niveau du cœur. Ainsi, le sang pauvre en oxygène (qui a déjà servi à nourrir notre organisme en oxygène) arrive dans l’oreillette droite, qui l’envoie dans le ventricule droit avant d’être propulsé dans l’artère pulmonaire en direction des poumons afin d’être oxygéné. C’est au niveau de cette première oreillette que se trouve le signal nerveux (nœud sinusal) à l’origine des impulsions électriques qui assure une contraction régulière du cœur.

Le cœur gauche permet quant à lui de propulser le sang oxygéné, arrivant au niveau de l’oreillette gauche après un passage dans les poumons, dans tout l’organisme via l’aorte.

Le muscle du cœur est stimulé par un système électrique qui lui permet de se contracter, on parle de systole, puis de se relâcher, on parle de diastole. Le rythme cardiaque normal est compris entre 60 et 80 battements par minutes au repos. Il s’accélère en cas d’effort. Lorsque ce mécanisme se dérègle, le cœur peut battre trop lentement (bradycardie) ou trop rapidement (tachycardie), à un rythme régulier ou irrégulier.

Qu’est-ce qu’une extrasystole ?

Une extrasystole est un trouble du rythme cardiaque qui se traduit par la survenue d’une contraction cardiaque anormalement prématurée. Les extrasystoles sont généralement causées par une hyperexcitabilité d’une zone du myocarde (ou muscle cardiaque). Elles peuvent n’engendrer aucun symptôme ou au contraire, être associées à des palpitations, un malaise ou des douleurs dans la poitrine.

Selon la localisation de l’anomalie, on distingue 3 types d’extrasystoles :

  • Auriculaires, au niveau des oreillettes ;
  • Fonctionnelles ou nodales lorsqu’elles naissent à la jonction auriculoventriculaire ;
  • Ventriculaires pour les ventricules.

Certains facteurs favorisent l’apparition de troubles du rythme : l’âge, l’hypertension artérielle, l’anémie, les pathologies de la thyroïde, la fièvre, les excitants (café, alcool, nicotine), les troubles hydro-électrolytiques, le stress, la dépression ou un changement climatique brutal.

Quels symptômes ?

Le plus souvent, les extrasystoles sont asymptomatiques.

Quelques fois, elles peuvent être à l’origine d’une sensation de palpitations associée à une impression d’arrêt du cœur, ou des douleurs thoraciques.

Lorsque les crises deviennent fréquentes et s’accentuent avec l’effort, elles sont considérées comme des urgences médicales. Le patient doit consulter rapidement.

L’évolution d’une extrasystole dépend de son type et de l’existence ou non d’une cardiopathie associée.

Les extrasystoles auriculaires ou jonctionnelles, peu fréquentes, sont bénignes sur un cœur sain, et ne nécessite pas de suivi particulier. Lorsqu’elles sont nombreuses et/ou associées à une cardiopathie, en revanche, elles doivent être traitées. En effet, elles peuvent être à l’origine d’une fibrillation auriculaire (accélération anormale et anarchique du rythme cardiaque).

Les extrasystoles ventriculaires sont rarement détectées sur un cœur sain. Elles ne doivent jamais être négligées car elles sont présentes dans diverses cardiopathies. Dans le cadre d’un infarctus du myocarde par exemple, elles peuvent être responsables de la survenue d’une tachycardie ventriculaire mortelle en l’absence de traitement d’urgence (choc électrique).  Leur potentielle gravité est estimée selon leur nombre, leur précocité, leur morphologie ou leur répétition.

Diagnostic et traitement de l’extrasystole

Quel diagnostic ?

un stéthoscope

Les extrasystoles peuvent être perçues à la prise du pouls, ou à l’auscultation lors d’une consultation médicale de routine.

Pour confirmer le diagnostic, une échographie cardiaque et un électrocardiogramme sont nécessaires. Un enregistrement sur 24h du rythme cardiaque, appelé Holter, peut également être prescrit afin de préciser les caractéristiques des extrasystoles (nombre, répétition, siège, etc.).

Une échocardiographie ou échographie cardiaque ou encore écho-doppler cardiaque est une technique d’imagerie médicale extrêmement courante permettant de visualiser et d’analyser la morphologie, les mouvements et les dimensions des différentes structures du cœur, de ses valves, et des vaisseaux environnants. Elle est basée sur l’utilisation des ultrasons via une sonde placée sur le thorax du patient. Cet examen dure environ 30 minutes, et est totalement indolore.

L’électrocardiogramme donne des informations sur la fréquence, la régularité et la synchronicité des excitations des oreillettes et des ventricules. Les contractions musculaires indispensables à l’activité du cœur sont coordonnées par les fibres nerveuses localisées dans les parois de l’organe. Leur activité est sous le contrôle du système nerveux central mais fonctionne de façon relativement autonome. Chaque battement du cœur est assuré par une impulsion électrique, aussi appelée « onde » le traversant. C’est cette activité électrique qui est captée par l’électrocardiographe, l’appareil permettant d’obtenir l’électrocardiogramme, via des électrodes (ou capteurs) positionnées sur le corps. L’onde P correspond à l’excitation des oreillettes, l’onde QRS à celle des ventricules et l’onde T reflète la relaxation des cellules cardiaques.

A noter ! L’électrocardiogramme peut être réalisé à l’effort lorsque les symptômes décrits par le patient ne surviennent qu’à l’occasion d’une activité physique.

Le Holter est un électrocardiogramme ambulatoire. Des électrodes reliées par un câble à un enregistreur portable permettent de mémoriser l’activité électrique du cœur pendant 24 à 48 heures.

Quel traitement ?

La prise en charge d’une extrasystole dépend de son origine.

Les extrasystoles dites sporadiques, autrement dit survenant de temps en temps, sur un cœur sain ne nécessitent aucune prise en charge particulière.

Celles qui sont répétitives et gênantes pour le patient peuvent justifier la prise de certaines mesures comme :

  • L’arrêt du café, du thé, de l’alcool ou de tout autre excitant ;
  • La prescription de médicaments tranquillisants ;
  • La prescription de médicaments anti arythmiques en cas de pathologie cardiaque rythmique associée.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources

– Extrasystoles ventriculaires/auriculaires. Concilio. Consulté le 20 novembre 2020.
– Extrasystoles. Larousse. Consulté le 20 novembre 2020.
– Les extrasystoles. VIDAL. Consulté le 20 novembre 2020.
– Troubles du rythme. Fédération française de cardiologie. Consulté le 20 novembre 2020.


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