Syndrome de choc toxique


Rédigé par Charline D. et publié le 20 juin 2023

image du virus du syndrome de choc toxique

Le syndrome de choc toxique est caractérisé par la survenue d’un ensemble de manifestations graves causées par une bactérie du genre streptocoque ou staphylocoque. Cette affection est rare, et se manifeste par la survenue brutale d’une fièvre, une baisse de la tension et une éruption cutanée. Lors d’un syndrome de choc toxique l’état du patient se dégrade rapidement et peut avoir une issue fatale. Ainsi une prise en charge en urgence dans un service de soins intensifs est indispensable. Le diagnostic repose sur l’examen clinique du patient associé à une mise en culture afin d’identifier la bactérie responsable. Mais la prise en charge dépend de sa cause. Il implique généralement une antibiothérapie, et le retrait chirurgical du tissu infecté.

Définition et symptômes d’un syndrome de choc toxique

Une affection aiguë d’origine infectieuse

Le syndrome de choc toxique (SCT) est une affection rare mais grave qui correspond à l’association de plusieurs symptômes dont une forte fièvre, une éruption cutanée, une baisse de la tension artérielle et la défaillance d’un ou de plusieurs organes.

Cette affection est engendrée par la présence de toxines produites et libérées par deux bactéries extrêmement communes : un staphylocoque ou un streptocoque. En effet, ces bactéries sont présentes partout sur le corps et plus particulièrement au niveau des muqueuses comme la gorge, le nez, la bouche et le vagin. La majorité des souches de ces bactéries sont sans danger, tandis que certaines produisent des toxines.

Le syndrome de choc toxique lié à Staphylococcus aureus survient lorsque la bactérie a infecté un tissu, au niveau d’une blessure par exemple, ou suite à l’insertion d’un tampon hygiénique super-absorbant sur lequel la bactérie s’est développée. Il semblerait que ce type de tampon assèche davantage le vagin, ce qui augmente les risques de choc toxique comparés aux autres protections hygiéniques. Les femmes les plus à risque sont celles qui sont déjà porteuses de Staphylococcus aureus (1% de la population féminine) dans leur flore vaginale et qui utilisent ces dispositifs de façon prolongée.

A noter que beaucoup de cas en lien avec l’utilisation des tampons sont très probablement passés sous silence car ils sont légers et confondus avec une autre pathologie comme la grippe ou la gastroentérite.

Lorsque le syndrome est provoqué par un streptocoque du groupe A, il survient chez des personnes souffrant d’une infection cutanée. La moitié des patients ayant un syndrome de choc toxique présentent également une bactériémie (infection du sang).

Enfin, un syndrome de choc toxique peut également se manifester en cas d’infection suite à une incision chirurgicale, à une infection utérine post-partum ou à une intervention chirurgicale au niveau du nez.

Femme dans un lit ayant un syndrome de choc toxique

Symptomatologie du syndrome de choc toxique

Les symptômes ainsi que son pronostic sont variables selon le germe en cause. Dans tous les cas, l’affection se développe rapidement et peut être fatale pour le patient.

À savoir ! Les premières manifestations du choc toxique rappellent celles d’une grippe, à savoir fièvre, diarrhée, vomissements, nausées et maux de gorge.

Les deux bactéries ont cependant en commun les caractéristiques suivantes : une apparition soudaine des manifestations et une aggravation très rapide, en quelques jours, de l’état du patient. Par ailleurs, les deux bactéries entraînent une chute de la pression artérielle associée à une insuffisance organique, une forte fièvre (supérieure à 39°C), une éruption cutanée caractéristique (la totalité du corps est rouge, comme un coup de soleil), des œdèmes et une coagulation sanguine anormale.

En cas de syndrome de choc toxique d’origine streptococcique, la plaie infectée lorsqu’elle existe est très douloureuse. Une gangrène peut survenir. Ce type d’affection est souvent responsable d’une insuffisance respiratoire. Entre 20 et 60% des patients décèdent sans prise en charge adaptée.

Le syndrome de choc toxique d’origine staphylococcique est généralement moins grave. En effet, moins de 3% des patients en décèdent. Une desquamation de la peau, particulièrement au niveau de la paume des mains et de la plante des pieds, est caractéristique de ce type d’affection.

Dans les cas grave, les symptômes s’aggravent vite, en 24 à 48 heures. En plus de la chute de la pression artérielle, des pertes de conscience, voire un coma, peuvent être observées. Des troubles respiratoires apparaissent également. Dans la ou les semaines qui suivent, une desquamation importante de la peau survient, particulièrement au niveau de la paume des mains et de la plante des pieds. Enfin, le risque hémorragique est augmenté.

Le syndrome de choc toxique lié à l’utilisation d’un tampon hygiénique récidive fréquemment, dans les mois qui suivent le premier épisode lorsque l’utilisation des tampons n’est pas arrêtée. Cependant, la récidive est moins sévère.

Diagnostic et traitement

Diagnostiquer un syndrome de choc toxique

Le diagnostic d’un syndrome de choc toxique est clinique. Autrement dit, il repose sur l’observation des symptômes caractéristiques de l’affection. Un bilan sanguin complète généralement le diagnostic.

Parfois, des échantillons de sang sont envoyés en parallèle dans un laboratoire d’analyses médicales afin d’être mis en culture pour confirmer l’identité de la bactérie.

Le médecin peut prescrire un scanner ou une IRM en complément afin de localiser les zones infectées.

syndrome de choc toxique et antibiotiques

Une antibiothérapie pour traiter le syndrome du choc toxique

Toute suspicion de syndrome de choc toxique conduit à l’hospitalisation du patient, généralement dans une unité de soins intensifs.

La première mesure est l’administration de solutés contenant des sels minéraux par voie intraveineuse afin de remonter la tension artérielle. Une assistance respiratoire est généralement nécessaire.

En cas de syndrome de choc toxique lié à un tampon hygiénique, celui-ci est retiré dans les plus brefs délais.

Des antibiotiques, voire pour les cas les plus graves, des immunoglobulines permettant de neutraliser les toxines par voie intraveineuse, sont prescrits.

Un premier traitement antibiotique est systématiquement administré, sans attendre les résultats du laboratoire d’analyses. Une fois les résultats reçus, le traitement est adapté si besoin.

En cas de plaies infectées, un rinçage à l’eau est la première mesure. Une intervention chirurgicale peut être nécessaire. Elle consiste à éliminer les tissus infectés ou à amputer un membre infecté en cas de gangrène.

Un syndrome du choc toxique lié aux règles peut être évité

Lorsque le syndrome de choc toxique est lié à l’utilisation de tampons hygiéniques, il peut être prévenu en :

  • Évitant les tampons super-absorbants ;
  • En cas de flux abondant, en alternant tampon, serviette hygiénique, culotte menstruelle ou autre ;
  • Préférant les serviettes hygiéniques pour la nuit ;
  • Ayant une bonne hygiène intime ;
  • Changeant les tampons toutes les 4 à 8h maximum.

Il est déconseillé aux femmes ayant déjà eu un syndrome de choc toxique de poursuivre l’utilisation de tampons, diaphragmes ou capes cervicales.

Les coupes menstruelles sont également concernées par le risque de syndrome de choc toxique. En plus des précautions semblables aux tampons, il faut également penser à bien désinfecter sa coupe menstruelle avant chaque utilisation.  A l’achat, il faut préférer un modèle ayant une absorption minimale par rapport aux pertes de façon à ne pas la laisser trop longtemps en place.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Le manuel MSD. www.msdmanuals.com. Consulté le 14 juin 2023.

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