Zona


Rédigé par Charline D. et publié le 23 avril 2021

zona peauUn zona est une affection douloureuse causée par la réactivation du virus varicelle-zona, chez un individu qui a déjà contracté la varicelle. Une éruption cutanée est généralement présente au niveau du thorax. Le traitement du zona est symptomatique. Il guérit en 2 à 3 semaines.

Définition et symptômes du virus du Zona

Qu’est-ce que c’est ?

Un zona est une pathologie infectieuse d’origine virale. Il est dû à la réactivation du virus Varicelle-Zona (VZV) resté latent dans les ganglions sensitifs.

Plusieurs années après, il peut se réactiver et causer un zona. Le « vieillissement » du système immunitaire permet d’expliquer l’augmentation de fréquence du zona avec l’âge. Il est, en effet, plus fréquent après l’âge de 50 ans.

Une fois réactivé, le virus migre alors le long des fibres sensitives jusqu’à la peau où il produit l’éruption vésiculeuse localisée caractéristique du zona. A noter que le ganglion nerveux au sein duquel se multiplie le virus correspond généralement au territoire où l’éruption de la varicelle a été la plus virulente. C’est souvent le tronc, ou la tête.

La réactivation du virus survient souvent à l’occasion d’une baisse des défenses immunitaires, en cas de fatigue, de stress ou d’une maladie par exemple.

L’affection peut concerner plusieurs zones du corps :

  • Le thorax dans la moitié des cas. On parle de zona intercostal ;
  • Le dos ;
  • Le bas de l’abdomen ;
  • Le cou ;
  • Le visage.

En savoir plus sur la varicelle

Quels symptômes ?

De manière générale, on distingue deux types de manifestations cliniques :

  1. Dans un premier temps, une douleur type brûlure, sur le trajet du nerf ;
  2. Dans un second temps, une éruption vésiculeuse localisée au niveau du territoire innervé par le ganglion sensitif.

varicelle et zona

Dans le cas d’un zona intercostal (majorité des zonas), les douleurs et les sensations de brûlure sont ressenties pendant les premiers jours que d’un seul côté du thorax.

Des grandes plaques rouges précèdent généralement la survenue de l’éruption cutanée. Des ganglions sont présents au niveau de l’aisselle du côté affecté. Puis, l’éruption cutanée survient. Elle n’affecte qu’un seul côté du corps, à l’inverse de la varicelle qui s’étend à l’ensemble du corps. Elle se présente sous la forme de petites vésicules qui se groupent en bouquets.

Après une petite semaine, les vésicules s’assèchent et des croûtes se forment. Ces dernières tombent en une dizaine de jours, laissant alors parfois place à des cicatrices.

D’autres symptômes peuvent être associés :

  • Fièvre;
  • Douleurs zostériennes. Elles sont intenses, lancinantes et caractérisées par une sensation de brûlure ou de coup de poignard. Elles surent entre 2 et 3 semaines ;
  • Perte de sensibilité.

Dans la grande majorité des cas, les zonas guérissent en quelques semaines. Il n’y a généralement pas de séquelle, ou bien de petites cicatrices blanchâtres.

Parfois, certaines complications peuvent être observées :

  1. Les douleurs post-zostériennes sont fréquentes. Elles persistent au-delà de la cicatrisation. D’origine neuropathique, elles altèrent la qualité de vie. Elles surviennent plutôt chez les personnes âgées;
  2. Il existe des formes compliquées du zona, comme le zona ophtalmique avec un risque d’atteinte cornéenne, ou bien le zona généralisé qui associe à l’atteinte cutanée diffuse des atteintes viscérales, notamment pulmonaires, encéphalitiques, hépatiques ;
  3. Les surinfections bactériennes par grattage des lésions.

Plus rarement, le zona peut concerner d’autres zones corporelles :

  • Le zona ophtalmique qui se traduit par des maux de tête lancinants localisés au niveau du front et d’un œil. L’éruption cutanée survient quelques jours après, sur la moitié du front et du cuir chevelu, d’un côté du visage. Les complications sont fréquentes (conjonctivite, paralysie des mouvements oculaires, voire cécité) ;
  • Zona auriculaire qui peut causer des bourdonnements et des douleurs dans une oreille, une diminution de l’audition, des vertiges et une paralysie faciale ;
  • Zona de la bouche et du pharynx qui peut gêner l’alimentation et la déglutition ;
  • Zona du bas de l’abdomen. Il peut être responsable d’une rétention urinaire.

Diagnostic et traitement du virus du Zona

Quel diagnostic ?

Il faut immédiatement consulter si :

  • Le zona concerne un œil (douleurs, rougeur, larmoiement) ;
  • Il y a une généralisation du zona;
  • Rétention urinaire, autrement dit l’impossibilité à uriner ;
  • Faiblesse musculaire au niveau de l’éruption ;
  • Une fièvre est associée, avec une dégradation de l’état de santé général ;
  • Les douleurs sont insupportables;
  • De nouveaux symptômes surviennent ;
  • Les douleurs persistent une fois l’éruption cutanée disparue ;
  • Le zona survient chez une personne à risque, par exemple atteinte de VIH ou de cancer.

Le diagnostic du zona ne nécessite pas d’examen particulier, une simple consultation avec le médecin traitant suffit.

Lorsque le zona est ophtalmique, en revanche, une consultation avec un ophtalmologue est nécessaire.

Quel traitement ?

traitement contre le zonaEn attendant la consultation médicale, quelques mesures sont utiles pour soulager les symptômes :

  • Prendre des bains ou douches à l’eau tiède et au savon surgras;
  • Appliquer des compresses d’eau fraîche sur les lésions ;
  • Désinfecter les lésions à la Chlorhexidine;
  • Porter des vêtements amples;
  • Couper courts les ongles pour limiter les lésions de grattage ;
  • Utiliser uniquement du paracétamol, en respectant la posologie (maximum 4g par jour, un délai de 6h entre chaque prise).

Le traitement du zona est symptomatique, au même titre que celui de la varicelle. Il comprend des traitements locaux et des traitements de la douleur.

La prise en charge d’un zona a plusieurs objectifs :

  • Éviter la surinfection des lésions cutanées en administrant un antiseptique local. Il est également conseillé de les nettoyer régulièrement à l’eau et au savon. Attention à laisser sécher les lésions à l’air libre ou en tamponnant, sans frotter ;
  • Éviter de toucher ou gratter les plaies. Pour cela, un antihistaminique peut être prescrit ;
  • Traiter les douleurs avec des antalgiques. Généralement, le médecin prescrit du paracétamol seul ou associé à de la codéine. A noter que les anti-inflammatoires et les corticoïdes sont contre-indiqués pour le zona.

En cas de zona étendu ou grave, le médecin peut prescrire en complément des mesures précédemment évoqués, un antiviral (souvent le valaciclovir). Ce traitement doit être débuté dans les 72 heures qui suivent le début de l’éruption pour être efficace. Lorsque la douleur est trop importante, des antalgiques plus puissants existent, par exemple le tramadol, la gabapentine ou la clomipramine.

Parfois, une hospitalisation est nécessaire. Dans ce cas, les antidouleurs et les antiviraux sont administrés par voie injectable.

Concernant les douleurs post-zostériennes, les antidouleurs ainsi que des anesthésiques locaux peuvent être poursuivis.

La prévention par la vaccination est recommandée chez les adultes âgés de 65 à 74 ans révolus avec un schéma vaccinal à 1 dose. Le vaccin vivant atténué du virus varicelle-zona a fait la preuve de sa capacité à réduire de façon significative l’intensité des douleurs post-zostériennes (61,1 %), leur incidence (66,5 %) et celle du zona lui-même (51,3 %).

Un patient souffrant de zona doit prendre quelques précautions vis-à-vis de son entourage pour éviter de transmettre le virus. En effet, chez certaines personnes l’infection pourrait avoir de graves conséquences : femmes enceintes, personnes ayant une immunodéficience, nouveau-nés, adultes n’ayant pas eu la varicelle.

Pierre M., Journaliste scientifique, publié le 13 février 2017.
Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie, le 23 avril 2021.

Sources
– La consultation et le traitement en cas de zona. ameli.fr. Consulté le 23 avril 2021.

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