Rhinopharyngite ou rhume


Rédigé par Charline D. et publié le 3 juin 2021

Une rhinopharyngite est une infection virale très fréquente, surtout en hiver. C’est une atteinte inflammatoire du pharynx, situé à l’arrière des fosses nasales (rhinopharynx), à laquelle vient s’associer une inflammation de la muqueuse nasale. Cette pathologie est plus fréquente chez l’enfant (entre 6 mois et 7 ans), que chez l’adulte. C’est la première cause de consultation en pédiatrie. La rhinopharyngite est principalement d’origine virale, avec une évolution spontanément favorable en 7 à 10 jours en moyenne. Une consultation médicale n’est pas nécessaire, sauf en cas de complications. Lors de celle-ci, le diagnostic de la rhinopharyngite est uniquement clinique. Le traitement médicamenteux comprend généralement un antalgique (paracétamol) et un vasoconstricteur, associés à des lavages de nez réguliers pour soulager les symptômes.

Définition et symptômes

Qu’est-ce qu’une rhinopharyngite ?

Une rhinopharyngite, plus souvent appelée rhinite ou rhume, est une infection virale et bénigne des muqueuses nasales et pharyngées. Le pharynx est situé à l’arrière des fosses nasales.

Une rhinopharyngite est une pathologie contagieuse survenant plus volontiers durant l’hiver et l’automne. Elle est d’origine virale. Près de 200 virus différents sont capables de provoquer cette maladie (rhinovirus, virus respiratoire syncitial ou VRS, virus influenzæ et para-influenzæ, coronavirus, etc.).

Les virus sont responsables de l’augmentation des sécrétions (mucus) accompagnée d’une diminution de leur évacuation, d’où la congestion nasale. Une surinfection bactérienne peut également se développer. Les bactéries présentes dans les sécrétions rhinopharyngées sont surtout Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae et Staphylococcus aureus.

Un adulte peut contracter jusqu’à 4 rhinopharyngites dans l’année. Cependant, ce sont les enfants qui sont les plus touchés par cette affection.

Plusieurs facteurs favorisent la survenue d’une rhinopharyngite :

  • Un affaiblissement temporaire de l’immunité, en cas de surmenage, de fatigue ou de stress, par exemple ;
  • Une pathologie chronique, comme la mucoviscidose, qui affecte le système immunitaire ;
  • Une anémie résultant d’une carence martiale ;
  • La présence d’allergies ;
  • Un reflux gastro-œsophagien qui irrite le pharynx ;
  • La vie en collectivité (crèche, école, etc.) favorise la circulation des virus ;
  • Le tabac, la pollution et une atmosphère trop sèche qui altèrent la muqueuse respiratoire.

Les symptômes et les complications de la rhinopharyngite

symptômes du rhume rhinopharyngite

Les premiers signes d’une rhinopharyngite sont généraux : fatigue, frissons, sensation de tête lourde, courbatures.

Ce n’est que quelques heures après que les symptômes rhinopharyngés s’installent : sécheresse du rhinopharynx, démangeaisons pouvant causer des éternuements et les yeux sont larmoyants.

L’obstruction nasale s’installe progressivement. Elle peut n’affecter qu’une narine, les deux ou l’une et l’autre en alternance. Une rhinorrhée (écoulement nasal) est associée, le patient se mouche souvent, ce qui irrite les fosses nasales et la lèvre supérieure.

D’autres symptômes peuvent être associés :

  • Des maux de tête;
  • Une impression de congestion au niveau du visage ;
  • Une impression d’oreille bouchée ou otalgie (douleur de l’oreille).

À noter ! Il n’y a généralement pas de fièvre associée, ou peu.

Après 2 ou 3 jours, l’écoulement nasal change d’aspect. Il devient plus épais et prend une coloration jaune-verdâtre. Celui-ci redevient translucide et moins épais dans les jours qui suivent jusqu’à ce que l’obstruction disparaisse. A noter qu’un écoulement verdâtre ne témoigne pas de la présence d’une infection bactérienne, c’est l’évolution normale d’un rhume.

Une rhinopharyngite est une infection bénigne, elle guérit spontanément en moins de vingt jours. Sa durée et son intensité varient d’un patient à un autre, elle peut guérir en 5 jours chez certains patients, alors qu’il faudra 20 jours chez d’autres.

Bien que très rares, des complications peuvent survenir. La plus fréquente est l’hyperthermie, qui peut s’accompagner de convulsions. Les rhinopharyngites se compliquent aussi par la survenue d’infections bactériennes : otites moyennes aiguës, sinusites, conjonctivites, etc. D’autres complications peuvent également survenir comme des laryngites, diarrhées, vomissements, etc.

Quel diagnostic pour la rhinopharyngite ?

Le diagnostic d’une rhinopharyngite est simple. Il repose uniquement sur la présence des symptômes caractéristiques, à savoir la congestion et l’écoulement nasal.

L’infection étant bénigne et guérissant spontanément, la consultation médicale n’est généralement pas nécessaire. En effet, elle n’est utile qu’en cas de complications.

Quels traitements ?

Dans la plupart des cas, une rhinopharyngite guérit en quelques jours, sans traitement. Certaines mesures permettent d’améliorer le confort, et limitent la contamination de l’entourage :

conseils en cas de fièvre et de douleur

En cas de fièvre et de douleur :

  • Boire de l’eau régulièrement ;
  • Ne pas surchauffer les pièces de l’habitation, maintenir la température entre 18 et 20°C ;
  • Ne pas trop se couvrir
  • Ne pas s’exposer à la fumée de cigarettes

En cas d’obstruction ou d’écoulement nasal :

  • Utiliser des mouchoirs jetables et des solutions de lavage nasal ;
  • Dormir la tête surélevée ;
  • Éviter l’exposition à un espace climatisé qui assèche les  muqueuses ;
  • Aérer régulièrement le logement.

Des gestes simples peuvent prévenir la transmission de la rhinopharyngite, tels que :

  • Des mesures d’hygiène de base : Se laver régulièrement les mains, en particulier, après s’être ;
  • Éviter le partage d’objets personnels avec un malade ;
  • Éternuer dans son coude ou un mouchoir pour éviter les projections ;
  • etc

Il est conseillé de se rapprocher de son médecin si :

  • Les symptômes de la rhinopharyngite s’aggravent ou persistent (maux de tête intenses, vomissements, difficultés à avaler ou à respirer, conjonctivite, sinusite) ;
  • La fièvre dépasse 38,5°C et persiste pendant plus de 3 jours ;
  • La toux, l’obstruction ou l’écoulement nasal perdurent plus de 15 – 20 jours ;
  • Des signes de complications apparaissent (douleur au niveau des oreilles, gonflement des paupières, etc.)
  • Des pathologies chroniques sont présentes (diabète, BPCO, mucoviscidose, immunodépression).

La prise en charge d’une rhinopharyngite non compliquée peut justifier un traitement symptomatique pour améliorer le confort : antipyrétique (Paracétamol, Ibuprofène, etc.) et solutions de lavage nasal (pipettes de sérum physiologique ou sprays d’eau de mer). Le paracétamol est l’antalgique de première intention. Il doit néanmoins être utilisé à la plus petite dose et le moins longtemps possible. Il ne faut pas dépasser 1g par prise chez l’adulte, et attendre 6 heures entre deux prises. Il est contre-indiqué en cas d’allergie ou d’insuffisance hépatique. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène) ainsi que les corticoïdes par voie générale ne sont pas indiqués en première intention. Ils exposent, en effet, à des risques de complications infectieuses graves.

Les vasoconstricteurs par voie générale comme par voie nasale permettent de réduire la congestion nasale et améliorent la respiration. Ils ne sont pas recommandés avant 15 ans. Par ailleurs, ils ne sont pas dénués de risques, ils exposent à un risque plus important d’AVC, de troubles cardiaques, d’hypertension artérielle, etc. Ils ne doivent donc pas être utilisés plus de 5 jours ou être associés entre eux. Il est nécessaire de demander l’avis du pharmacien avant de les utiliser.  Les vasoconstricteurs sont contre-indiqués en cas de grossesse, d’allaitement, d’hypertension artérielle, d’antécédents d’épilepsie, d’AVC ou de convulsions.

Les antitussifs et les fluidifiants bronchiques sont formellement contre-indiqués avant l’âge de deux ans.

La prescription d’antibiotiques n’est pas justifiée. Il n’a, en effet, aucune efficacité démontrée, ni sur la durée des symptômes, ni pour la prévention des complications. Le traitement antibiotique n’est indiqué qu’en cas de rhinopharyngite associée d’emblée à une complication bactérienne.

Une vigilance accrue est nécessaire en cas de facteurs de risques de complications bactériennes.

Publié le 4 janvier 2016. Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie, le 3 juin 2021.

Sources
– Rhinopharyngite de l’adulte. ameli.fr. Consulté le 3 juin 2021.
– Rhinopharyngite aiguë et angine aiguë de l’adulte. has-sante.fr. Consulté le 3 juin 2021.

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