Une cholécystite est une inflammation de la vésicule biliaire survenant lorsque le canal vésiculaire est obstrué par des calculs. Cette affection est fréquente chez les femmes, chez les personnes âgées ou en surpoids. Une cholécystite se manifeste par des douleurs abdominales intenses, des nausées et de la fièvre. Le diagnostic repose sur la réalisation d’une échographie, associée ou non à d’autres examens complémentaires. Le traitement d’une cholécystite est médicamenteux et chirurgical.
Définition et symptômes d’une cholécystite
Qu’est-ce que c’est ?
Une cholécystite est le terme médical qui désigne une inflammation de la vésicule biliaire généralement de nature infectieuse et causée par la présence de calculs.
À savoir ! La cholécystite est la complication la plus répandue des calculs biliaires.
La vésicule biliaire est un petit réservoir en forme de poire proche du foie dont la fonction est de stocker la bile produite par l’organe. Pendant la digestion, elle se contracte afin d’expulser, via le canal cystique puis le canal cholédoque, un peu de bile dans l’intestin grêle et permettre ainsi la dégradation des aliments.
Des calculs biliaires (dépôts pierreux) peuvent se former à partir du cholestérol présent dans la bile. Leur taille peut beaucoup varier : du grain de sable au caillou. Dans la grande majorité des cas, les calculs biliaires sont asymptomatiques. Parfois, les calculs se trouvent expulsés avec la bile dans le canal cystique et peuvent être à l’origine d’une colique hépatique. Lorsque ce canal reste obstrué trop longtemps, la colique peut se compliquer en cholécystite.
Les calculs biliaires, aussi appelés lithiase vésiculaire, sont extrêmement fréquents dans la population. Certains facteurs sont connus pour la favoriser :
- L’âge. Les personnes âgées sont plus susceptibles d’en être affectés. On estime que près de 60% des plus de 80 ans sont concernés ;
- Le sexe. Les femmes ont plus de risque de développer des calculs, particulièrement lors d’une grossesse ;
- Le surpoids. Les calculs biliaires se développent plus volontiers en cas de surcharge pondérale, de régime alimentaire déséquilibré ou de perte de poids trop rapide ;
- Certains médicaments, par exemple les pilules contraceptives et les fibrates (traitement pour le cholestérol) ;
- Certaines pathologies comme la maladie de Crohn, la mucoviscidose ou le diabète ;
- Jeûne prolongé ou alimentation artificielle.
Quels symptômes ?
Une cholécystite se manifeste par deux symptômes caractéristiques : des coliques hépatiques et de la fièvre.
Une colique hépatique se traduit par une douleur abdominale qui apparaît brutalement et qui s’intensifie au fil des heures. Elle est localisée sous les côtes, à droite, dans le creux de l’estomac en irradiant vers l’épaule et l’omoplate. La douleur est augmentée à la respiration.
Une fièvre supérieure à 38,5°C est toujours présente. Elle peut être associée à des frissons et des nausées.
Une cholécystite est généralement guérie en quelques semaines, environ deux. Les complications de cette affection sont rares de nos jours :
- Pancréatite aiguë (ou inflammation du pancréas) ;
- Abcès péri-vésiculaire (perforation de la paroi de la vésicule biliaire entraînant un épanchement autour de la vésicule) et péritonite biliaire (présence du contenu vésiculaire dans la cavité abdominale) ;
- Cholécystite subaiguë et chronique qui se traduit par des nausées et vomissements à répétition.
On parle de cholécystite chronique lorsque l’inflammation de la vésicule biliaire est prolongée. Elle est quasi systématiquement la résultante de calculs et de crise antérieures de cholécystite. La cholécystite chronique se manifeste par des crises répétées de douleurs abdominales survenant lorsque les calculs se bloquent périodiquement dans le canal cystique. Les douleurs sont cependant moins intenses que lors d’une cholécystite aiguë et la fièvre rarement présente.
A noter ! Il existe un autre type de cholécystite, plus rare : la cholécystite alithiasique. Cette dernière est à l’origine d’une douleur soudaine et insoutenable au niveau du cadran supérieur droit de l’abdomen. Les patients sont très malades, ils sont généralement hospitalisés en soins intensifs avec divers symptômes. L’affection se manifeste chez des individus n’ayant jamais eu de symptôme évoquant un trouble de la vésicule biliaire. Dans ce type de cholécystite, l’inflammation est très importante et peut être à l’origine de gangrène ou de rupture de la vésicule. Sans prise en charge, la cholécystite alithiasique est fatale dans plus d’un cas sur deux.
Diagnostic et traitement d’une cholécystite
Quel diagnostic ?
Lorsqu’un patient se plaint de douleurs abdominales associées à une fièvre, le médecin procède alors à une palpation de son abdomen (à droite, sous les côtes). Si la palpation est à l’origine d’une douleur chez le patient, le diagnostic de cholécystite est évoqué. Des examens complémentaires sont prescrits pour confirmer le diagnostic clinique.
L’échographie abdominale est l’examen de référence pour le diagnostic d’une cholécystite. Deux paramètres permettent de confirmer le diagnostic :
- Si lors de l’examen, le passage de la sonde de l’échographe en regard de la vésicule provoque une vive douleur bloquant l’inspiration du patient ;
- Si les images montrent la présence de calculs dans la vésicule, associée à un épaississement de la paroi vésiculaire et à la présence de liquide autour de la vésicule biliaire.
Une endoscopie digestive haute peut être prescrite si le médecin souhaite étudier de plus près la vésicule et le pancréas.
Des analyses de sang montrent les signes caractéristiques d’une inflammation, à savoir une élévation de la protéine C réactive et une augmentation des polynucléaires neutrophiles (un type de globules blancs).
Une tomodensitométrie ou TDM de l’abdomen peut être utile pour détecter d’éventuelles complications de la cholécystite, par exemple une pancréatite.
Quel traitement ?
Le traitement d’une cholécystite est médicamenteux et chirurgical.
La prise en charge chirurgicale de l’affection repose sur l’ablation de la vésicule biliaire. On parle de cholécystectomie. L’absence de calculs biliaires est également vérifiée. Actuellement, l’opération est réalisée le plus tôt possible, idéalement dans les 72 heures qui suivent les premiers symptômes. Il existe deux méthodes chirurgicales possibles : par coelioscopie ou par laparotomie. La cholécystectomie par coelioscopie est la méthode privilégiée chez un patient en bon état de santé. L’hospitalisation est courte et la convalescence rapide. La cholécystectomie par laparotomie consiste à ouvrir l’abdomen pour réaliser l’ablation de la vésicule, ce qui implique une convalescence plus longue.
Après une cholécystite, il est conseillé de :
- Bien se reposer. La durée prescrite varie d’une à cinq semaines. Elle dépend de plusieurs paramètres dont la méthode chirurgicale employée, l’état général du patient, la profession, et la présence ou pas de complications post-chirurgicales ;
- Signaler au médecin traitant tous symptômes suspects (vomissements, fièvre, douleur persistante, ictère, etc.) ;
- Suivre les consignes du chirurgien concernant la reprise des activités habituelles comme le sport ou l’alimentation.
Le traitement médicamenteux est prescrit en complément de la chirurgie. Il comporte des antalgiques pour soulager la douleur et des antibiotiques pour stopper la prolifération bactérienne impliquée par la stagnation de la bile dans la vésicule.
Charline D., Docteur en pharmacie
– Cholécystite aiguë. msdmanuals.com. Consulté le 9 mars 2021.