Au lendemain du nouvel an 2019, la France comptait 67 millions d’habitants. Au cours de cette année 2019, la population a augmenté de 0,3 %, soit de 141 000 personnes. La différence entre les nombres de décès (612 000) et de naissances (753 000) reste positif malgré un plus grand nombre de décès et un recul des naissances. Ce solde naturel, à son niveau le plus bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale en 2016, ne cesse donc de diminuer. L’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) qui vient de publier les données annuelles sur la démographie française indique une baisse marquée de la natalité.
Une natalité qui baisse toujours, mais qui se stabilise
En 2018, 759 000 bébés sont nés en France contre 753 000 en 2019. Et ce chiffre ne cesse de diminuer depuis cinq ans. L’INSEE remarque en revanche qu’il diminue de moins en moins au fil des années, avec une baisse de 2,4 % en 2015 contre une baisse de 0,7 % en 2019. L’institut met en évidence une explication : la baisse du taux de fécondité des femmes de moins de 30 ansdepuis les années 2000. Ainsi, le seuil permettant le renouvellement des générations – une natalité de 2,1 enfants – s’éloigne progressivement avec 1,87 enfant par femme en 2019.
Cette baisse de la natalité n’est pas compensée par le nombre de personnes décédées en France en 2019, qui a lui-même augmenté, comparé à 2018 : 612 000 en 2019, soit 2 000 de plus qu’en 2018. À ce sujet, l’INSEE note plusieurs épisodes de mortalité élevée pour les personnes âgées, en particulier les plus de 75 ans, comme la grippe hivernale de 2018-2019 et les deux canicules intenses en juin et juillet dernier.
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Une population qui vieillit, mais dont l’espérance de vie n’augmente plus autant qu’avant
Depuis 2010, le vieillissement de la population s’accélère en France, et, au 1er janvier 2020, plus d’une personne sur cinq a 65 ans ou plus. Ces chiffres ne sont pas pour autant spécifiques à la France puisque le vieillissement de la population a augmenté dans tous les pays de l’UE, la part des personnes âgées de 65 ans représentant 19,7 % de la population de l’UE en 2018.
En ce qui concerne l’espérance de vie, en 2019, elle est de 85,6 ans pour les femmes et de 79,7 ans pour les hommes en France. Ainsi, en dix ans, les hommes ont gagné 2,0 ans d’espérance de vie et les femmes 1,2 an. L’espérance de vie progresse donc, mais moins rapidement qu’avant. Celle-ci reste cependant la deuxième plus élevée de l’UE, juste derrière l’Espagne.
Dans un récent communiqué du Ministère des solidarités et de la santé, il est noté que le recul de la natalité s’explique aussi par l’impact de la crise économique. Ce recul, préoccupant, fait donc l’objet d’un suivi attentif. Et, avec un âge moyen à la maternité qui croît régulièrement, les chiffres de l’année prochaine seront intéressants à observer afin de savoir si cette baisse de la natalité est persistante ou transitoire.
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Juliette S., rédactrice scientique