La nestine, une protéine clé dans la plasticité neuronale

Neuroplasticité

Rédigé par Estelle B. et publié le 2 mai 2019

La nestine est une protéine bien connue des chercheurs, qui travaillent sur la formation et le développement des cellules neuronales. De récents travaux menés par des chercheurs du monde entier permettent d’en apprendre un peu plus sur son implication dans la plasticité neuronale, au travers de son effet sur la neurogenèse (formation des neurones).

nestine

Plasticité neuronale et cellules souches neurales

Compte tenu du développement inquiétant des maladies neurodégénératives, les scientifiques s’intéressent très fortement aux cellules souches neurales, qui, dans le cerveau en développement, donne naissance à trois principaux types de cellules :

  • Les neurones, chargés de la transmission de l’influx nerveux ;
  • Les astrocytes, qui assurent le soutien et la protection des neurones ;
  • Les oligodendrocytes, qui assurent la formation de la gaine de myéline.

Les travaux menés sur ces cellules souches neurales revêtent une importance capitale dans la compréhension de la plasticité neuronale et permettent d’envisager des options thérapeutiques inédites pour le traitement des maladies neurodégénératives et des lésions cérébrales.

La nestine, protéine régulatrice de la neurogenèse

L’un des marqueurs les plus connus des cellules souches neurales est la nestine, une protéine filamenteuse. Pour mieux comprendre les fonctions précises de la nestine, plusieurs équipes de recherche dans le monde ont uni leurs efforts. Ils viennent de publier leurs résultats dans la revue scientifique Cerebral Cortex.

Les chercheurs ont travaillé sur des modèles de souris, déficientes en nestine. Ils ont observé, en comparant les souris déficientes en nestine aux souris normales, que la nestine produite dans les astrocytes pouvait réguler positivement ou négativement la différenciation des neurones et donc la neurogenèse. Les astrocytes pourraient ainsi influencer le devenir des cellules souches neurales voisines, grâce à la production de nestine.

De précédentes études avaient montré qu’en cas de dysfonctionnement de la différenciation neuronale, certaines zones cérébrales, comme l’hippocampe, la région du cerveau impliquée dans la mémoire et l’apprentissage, de nouveaux neurones se formaient, même chez des sujets adultes. Dans cette étude, les souris dépourvues de nestine montraient justement une augmentation démesurée du nombre de nouveaux neurones créés dans l’hippocampe.

Une nouvelle cible en cas de lésions cérébrales ou de maladies neurodégénératives

Ces résultats suggèrent que la nestine assure une fonction régulatrice essentielle de la neurogenèse dans certaines régions cérébrales, avec une implication directe sur la mémoire. Elle serait l’un des principaux médiateurs du rôle des astrocytes dans la différenciation des cellules souches neurales.

Ces informations, obtenues sur des modèles de souris, doivent être confirmées sur d’autres modèles animaux et chez l’Homme. Elles démontrent dans tous les cas l’importance de la nestine dans la plasticité neuronale. Cette protéine clé pourrait ainsi devenir une cible thérapeutique de choix dans la prise en charge des traumatismes crâniens, des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et des maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer ou la maladie de Parkinson.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Nestin Regulates Neurogenesis in Mice Through Notch Signaling From Astrocytes to Neural Stem Cells
Wilhelmsson. doi.org. Consulté le 30 avril 2019.
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