Parasomnies


Rédigé par Charline D. et publié le 2 septembre 2022

une femme qui a du mal à dormir

Les parasomnies sont l’ensemble des comportements anormaux se produisant durant le sommeil. Parmi les plus fréquentes, on peut citer le somnambulisme, les cauchemars et les terreurs nocturnes. Elles sont liées à une activité anormale, mais bénigne, du cerveau. Plusieurs facteurs favorisent leur survenue tels que certaines pathologies, les médicaments ou le stress.  Nous pouvons noter également que les enfants sont les plus touchés par les parasomnies.

Parasomnies, définition et symptômes

Les parasomnies correspondent à un ensemble de troubles du sommeil survenant lors de la phase de sommeil. L’origine des parasomnies est psychologique, physiologique ou pathologique. Par ailleurs, elles peuvent affecter le sommeil lent ou le sommeil paradoxal.

Parmi les parasomnies les plus fréquentes, on trouve le somnambulisme, les terreurs nocturnes et les cauchemars. 

Une nuit de sommeil normale est constituée d’une succession de plusieurs cycles dont la durée est comprise entre 1h30 et 2h chacun. La durée des cycles peut varier chez un même individu.

Différents types de sommeil et trouble du sommeil paradoxal ou REM

Chaque cycle de sommeil est composé de plusieurs types de sommeil :

  • Lent, très léger ;
  • Lent, léger ;
  • Lent, profond. Durant cette phase, la récupération de la fatigue physique, et la mémorisation ont lieu. Le sommeil lent profond survient pendant la première moitié de la nuit. Cette phase est celle des rêves et des cauchemars. Les troubles du comportement en sommeil paradoxal (mouvements ou vocalisations anormales) surviennent également durant cette phase de sommeil. Elle est utile pour réguler les émotions et le stress, et favorise l’apprentissage.

La composition des cycles évolue pendant la nuit. Le début de nuit est plus riche en sommeil lent profond tandis que le sommeil paradoxal est majoritaire en fin de nuit.

Les terreurs nocturnes et le somnambulisme se manifestent essentiellement entre l’âge de 4 et 12 ans. Ces troubles sont fréquents et sans gravité. Près de 3% des enfants, et 1% des adultes souffrent de terreurs nocturnes. Le sexe masculin semble plus concerné.

Le manque de sommeil est souvent à l’origine des terreurs nocturnes. En effet, les crises sont plus fréquentes en septembre lorsque l’enfant reprend un rythme scolaire et fait moins de sieste.

Enfin, il existe un dernier type de parasomnie : on parle de trouble du comportement en sommeil paradoxal, ou de REM (en anglais Rapid Eye Movement). Ce trouble se manifeste par une verbalisation et/ou des mouvements (coups de pied par exemple) pendant le sommeil. A la différence du somnambulisme, la personne ne sort pas de son lit au cours d’un épisode. Cependant, elle a conscience d’avoir fait un rêve intense à son réveil.

Ce trouble du sommeil paradoxal concerne plus volontiers les personnes âgées, et plus particulièrement celles atteintes de troubles neurodégénératifs comme la maladie de Parkinson ou la maladie d’Alzheimer.

Savoir identifier les trois types de parasomnie

Les symptômes de terreur nocturne sont facilement identifiables :

  • Un réveil brutal de l’enfant durant la nuit avec les yeux grands ouverts ;
  • Une agitation avec des cris et/ou des pleurs ;
  • L’enfant ne reconnait pas son entourage et ne parvient pas à exprimer sa peur ;
  • Le cœur bat plus vite, et le petit transpire ;
  • Une angoisse importante est associée ;
  • Et enfin l’enfant n’en a aucun souvenir le lendemain.

Le somnambulisme est également une parasomnie. Il se caractérise par le fait de marcher ou s’asseoir pendant le sommeil. Les yeux du somnambule sont généralement ouverts, mais il est incapable de reconnaître son interlocuteur. Le patient peut aussi marmonner de façon répétitive. Il n’a aucun souvenir de cet épisode à son réveil. Ce type de parasomnie survient plutôt en fin d’enfance ou d’adolescence, et pendant le sommeil lent. Ce trouble est favorisé par l’accumulation de fatigue et une mauvaise hygiène de sommeil.

jeune fille qui dort

Parfois, le somnambulisme est associé à la terreur nocturne, c’est le somnambulisme terreur. Dans ce cas, la peur ressentie lors de la terreur nocturne conduit à un réflexe de fuite ou de lutte chez la personne. Les risques d’accidents sont importants.

Les cauchemars représentent le dernier type de parasomnie, le plus fréquent. Ils sont plus fréquents chez les enfants, et surviennent en phase de sommeil paradoxal. La survenue de cauchemars est favorisée par plusieurs facteurs comme la fièvre, la fatigue importante, la consommation d’alcool ou la détresse mentale.

Bien que bénignes, et souvent considérées comme quasi normales, les parasomnies peuvent être dans certains cas source de stress, de blessures et perturber la qualité du sommeil d’où l’intérêt de leur diagnostic et prise en charge.

Parasomnies, diagnostic et traitements

Troubles du sommeil, faut-il consulter son médecin ?

Tout trouble du sommeil persistant plus d’une semaine doit motiver une consultation médicale.

Tout d’abord, le médecin commence sa consultation par un interrogatoire de la personne et éventuellement de ses proches lorsque le patient est un enfant. Il a pour objectif de déterminer les circonstances d’apparition des crises de terreur nocturne, et d’analyser les comportements adoptés pour y mettre un terme.

Un examen clinique est systématiquement réalisé pour vérifier l’absence de pathologie sous-jacente, par exemple un reflux gastro-œsophagien, une intolérance alimentaire ou un trouble respiratoire.

La tenue d’un agenda du sommeil peut être conseillée. Le patient doit noter sur plusieurs jours son heure de coucher et de lever, les réveils nocturnes et le temps d’endormissement.

Pour confirmer le diagnostic d’une parasomnie, plusieurs examens peuvent être prescrits par le médecin :

  • Une surveillance audiovisuelle du patient durant son sommeil pour détecter les comportements anormaux ;
  • Un examen neurologique afin d’écarter tout trouble neurodégénératif, associé à une IRM ou TDM si une anomalie est détectée ;
  • Ainsi qu’une polysomnographie (enregistrement de diverses variables physiologique durant le sommeil du patient).

Comment soigner une parasomnie ?

Il n’existe aucun traitement spécifique pour les parasomnies.

Il est recommandé d’avoir un rythme de vie et de sommeil régulier, en se couchant et en se levant à heures régulières, même le week-end. Des routines de coucher peuvent être mises en place pour faciliter l’endormissement, par exemple une lecture, ou une tisane réconfortante au coucher. Certaines activités telles que le sport, les repas copieux ou les écrans sont à l’inverse à bannir au coucher.

En outre, pour les enfants, il peut être utile de mettre en place un environnement rassurant avec des objets qui les apaisent.

Des mesures simples à appliquer face aux troubles du sommeil

Les mesures à prendre en cas de terreurs nocturnes sont simples : ne pas réveiller l’enfant, mais seulement veiller à sa sécurité en lui parlant doucement jusqu’à ce qu’il se rendorme.

une petite fille qui dort

Pour protéger les patients somnambules, il est recommandé de prendre certaines précautions, par exemple acheter un lit bas, éliminer les objets à risque dans la chambre, bloquer l’entrée des escaliers, installer une alarme électronique qui réveille le patient lorsqu’il quitte son lit, etc.

En effet, dans les cas les plus sévères, un traitement médicamenteux peut être envisagé par le médecin : benzodiazépines, antihistaminiques ou antidépresseurs. la phytothérapie peut aussi être une alternative. Certaines plantes comme la valériane, l’aubépine ou la passiflore sont connues pour leurs propriétés apaisantes. L’homéopathie (quiétude®, sédatif PC®) peut aussi être proposée, notamment chez les enfants.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Parasomnies. msdmanuals.com. Consulté le 2 septembre 2022.