A quoi servent nos rêves ?

Actualités Troubles du sommeil

Rédigé par Delphine W. et publié le 1 mars 2017

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Depuis des siècles, les scientifiques s’intéressent à la signification de nos rêves… Longtemps perçus comme un intermédiaire entre le monde réel et le monde des Dieux. Il faut attendre le XIXème siècle pour que Freud ou encore Carl Jung, élaborent certaines théories relatives aux rêves soulignant leur importance psychologique. Depuis, les avancées scientifiques ont permis d’envisager d’autres explications, c’est l’exemple des théories dites neurobiologiques.

 

Rêves et souvenirs

Une étude publiée dans The Journal of Neuroscience,  met en évidence certains mécanismes prouvant l’existence d’un lien entre les rêves et les souvenirs. Ainsi, C. Marzano et son équipe de chercheurs a réussi pour la première fois à expliquer comment l’être humain arrive à se souvenir de ses rêves. Ils ont même prédit la probabilité de se souvenir d’un rêve rien qu’en se basant sur l’étude des ondes cérébrales.

Pour ce faire, 65 étudiants ont été invités à participer. Ils devaient passer deux nuits consécutives dans un laboratoire de recherche. La première nuit, les étudiants ont seulement été soumis à un environnement insonorisé et thermo régulé. Au cours de la seconde nuit, dans les mêmes conditions, les chercheurs ont mesuré l’activité cérébrale des étudiants durant leur sommeil.

Les résultats de l’expérience ont révélé l’implication de quatre types d’ondes cérébrales : « delta », « theta », « alpha » et « beta ». Chacune de ces ondes a sa propre vitesse d’oscillation électrique. Enfin, l’ensemble de ces oscillations constitue l’électroencéphalogramme (EEG).

En plus de la mesure de leur activité cérébrale, les étudiants étaient réveillés à plusieurs reprises dans la nuit, afin de noter s’ils se souvenaient avoir rêvé, le nombre de rêves qu’ils avaient fait ainsi que s’ils arrivaient à s’en rappeler.

A savoir ! Il existe quatre stades différenciés dans le sommeil :

  • l’endormissement;
  • le sommeil lent et léger ;
  • le sommeil lent et profond ;
  • le sommeil paradoxal.

La construction de nos rêves s’effectue, le plus souvent, dans le cadre du sommeil paradoxal.

Par le passé, plusieurs études ont déjà montré que l’on est plus susceptible de se souvenir d’un rêve lorsque le réveil s’effectue directement après le sommeil paradoxal.

Les résultats de cette étude apportent des précisions : les participants présentant des ondes thêta de basse fréquence au niveau des lobes frontaux étaient plus aptes à se souvenir de leurs rêves. Or, il a déjà été observé qu’une augmentation de l’activité de l’onde thêta au niveau frontale était corrélée à la récupération des souvenirs autobiographiques lorsque nous sommes éveillés.

Ainsi, le même phénomène peut être observé lorsque nous sommes endormis et permettrait une récupération de certains souvenirs au cours de la nuit. Cela suggère que nous utilisons les mêmes mécanismes neurophysiologiques lorsque l’on rêve (et qu’on se souvient du rêve) que lorsque l’on se remémore quand on est éveillé.

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L’implication de certaines structures cérébrales

Dans une seconde étude, conduite par la même équipe, les chercheurs ont utilisé des techniques d’IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique), pour étudier le lien entre les rêves et certaines structures cérébrales. Les résultats ont alors permis de mettre en évidence que les rêves les plus intenses, les plus farfelus ou les plus émotionnels, étaient liés à deux structures : l’hippocampe et l’amygdale.

A savoir ! L’amygdale est une structure cérébrale essentielle dans le décodage des émotions. Elle nous permet de ressentir et de percevoir certaines sensations émotionnelles. L’hippocampe est également une partie du cerveau, en lien étroit avec l’amygdale. Ensemble ils sont associés au refoulement d’évènements marquants.

L’ensemble de ces résultats nous permettent alors de mieux comprendre les mécanismes cérébraux mis en jeu dans la construction et l’interprétation de nos rêves, mais également, l’intérêt de rêver. Les rêves nous permettent donc de réguler et d’effectuer des liens entre nos expériences, nos émotions et nos souvenirs.

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Delphine W, Ergonome spécialisée en Santé au Travail


Source :
Mind, The Science Behind Dreaming. 2011. Scientific American.