Une nouvelle piste thérapeutique pour lutter contre la neurodégénérescence

Neuroplasticité

Rédigé par Estelle B. et publié le 20 novembre 2020

De récents travaux menés par des chercheurs français sur des cellules souches permettent enfin de mieux comprendre les mécanismes de neurodégénérescence observés dans la maladie de Huntington, qui concerne environ 18 000 personnes en France. Cette découverte ouvre également la voie à de nouvelles pistes thérapeutiques. Explications.

Des neurones

Maladie de Huntington et processus neurodégénératif

La maladie de Huntington est une maladie héréditaire et incurable, liée à la dégénérescence des neurones des zones cérébrales impliquées dans les fonctions motrices, cognitives et comportementales. Le gène responsable de la maladie a été identifié, mais les mécanismes de la neurodégénérescence restent encore mystérieux, ce qui complique la mise au point des traitements.

Récemment, des chercheurs français ont travaillé sur des cellules souches pluripotentes pour tenter de comprendre comment les neurones touchés par la maladie de Huntington dégénéraient. Leurs objectifs étaient multiples :

  • Mieux comprendre les mécanismes de neurodégénérescence associés à cette pathologie ;
  • Découvrir de nouvelles cibles thérapeutiques pour tenter de mettre au point un traitement.

Un vieillissement accéléré des neurones tout au long de leur différenciation

Les travaux menés jusqu’ici sur la maladie de Huntington avaient déjà permis de mettre en évidence les mécanismes de défense et de compensation mis en œuvre par les neurones et les autres cellules cérébrales pour faire face aux dommages causés par la maladie. Mais ces mécanismes s’épuisent progressivement et entraînent en parallèle un vieillissement accéléré (sénescence) des cellules, ce qui aggrave les dysfonctionnements et la neurodégénérescence.

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont travaillé sur des cellules souches pluripotentes humaines. Ils ont analysé le génome de ces cellules, après les avoir soumises à un stress cellulaire, proche de celui que représente la maladie de Huntington. Et ils ont suivi ces analyses pendant toutes les étapes de développement et de différenciation des cellules souches en cellules neurales, puis en neurones.

De nouvelles cibles thérapeutiques

A partir de leurs analyses, les chercheurs ont révélé que la sénescence cellulaire pouvait être observée dès la différenciation des neurones et jusqu’à leur maturité. Parallèlement, l’inhibition de gènes capables de favoriser la sénescence cellulaire induit une protection des neurones contre les dommages de la maladie de Huntington. Naturellement, les cellules déclenchent ce mécanisme de défense lorsqu’elles sont soumises à un stress cellulaire majeur.

Progressivement, ce mécanisme devient insuffisant pour pallier aux effets délétères du stress cellulaire. La maladie de Huntington induit alors une sénescence cellulaire, qui s’aggrave tout au long des étapes de différenciation des cellules neuronales. A partir de telles observations, de nouvelles cibles thérapeutiques apparaissent, en particulier l’inhibition des gènes qui induisent le vieillissement accéléré et chronique des neurones. Si des traitements efficaces pouvaient cibler ces gènes, ils permettraient au cerveau de mieux faire face aux effets précoces de la maladie de Huntington, une pathologie qui à ce jour reste incurable. Une lueur d’espoir pour toutes les familles concernées.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Source

– Rendre le cerveau résilient aux maladies neurodégénératives : une nouvelle piste identifiée dans la maladie de Huntington. INSERM. Consulté le 10 novembre 2020.

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