Métro, boulot, dodo, tel est l’adage. Vous faites peut-être partie des millions de Français qui prennent les transports en commun tous les jours. Mais, que savez-vous sur la qualité de l’air dans le métro ? Une enquête de l’Anses révèle que l’air y est trois fois plus concentré en particules en suspension que l’air extérieur urbain. Explications.
La qualité de l’air dans les transports en commun souterrains
Région parisienne, Marseille, Lyon, Lille, Rennes ou Rouen… si vous habitez une de ces agglomérations vous faites sans doute partie des millions d’usagers du métro ou d’autres transports en commun souterrains. S’il s’agit d’une alternative écologique vers laquelle nous devons nous tourner, que savez-vous sur la qualité de l’air dans ces souterrains ?
L’Agence Nationale Sécurité sanitaire alimentaire nationale (Anses) a mené l’enquête en mesurant la qualité de l’air dans ces enceintes depuis les années 2000. Les résultats sont sans appel. Ils révèlent que les concentrations en particules en suspension (PM10 et PM2,5) sont, en moyenne, trois fois supérieures dans les souterrains que dans l’air extérieur urbain. La composition de cette pollution est tout de même différente dans ces environnements. En effet, l’air dans les transports en commun souterrains contient davantage d’éléments métalliques, notamment du fer, et du carbone.
La pollution relevée dans ces enceintes serait spécifique à l’activité ferroviaire. Elle serait ainsi causée par l’usure des matériaux due au freinage et les contacts entre le matériel roulant et la voie ferrée.
À savoir ! Les termes PM10 et PM2,5 font référence à des particules en suspension de 10 et 2,5 microns, respectivement. Pour comparaison, un cheveu humain fait un diamètre de 50 à 70 microns. Les grains de sable qui composent la plage font environ 90 microns.
Quels sont les effets sur la santé ?
Ce constat interpelle sur les effets potentiels de cette pollution sur la santé. Cependant, l’Anses souligne le manque d’études à ce sujet. Elles ne permettent pas de tirer des conclusions fermes.
Néanmoins, des donnés épidémiologiques et toxicologiques suggèrent la possibilité d’effets cardio-respiratoires. Ceux-ci auraient des conséquences pour les asthmatiques, comme c’est le cas de la pollution de l’air ambiant. Les personnes souffrant d’asthme sont en effet les premières touchées par les formes de pollution atmosphérique.
Etant données ces observations, il s’avère nécessaire de réduire la pollution par les particules en suspension dans les enceintes ferroviaires souterraines.
Des solutions pour améliorer la qualité de l’air
L’amélioration de la qualité de l’air dans les transports en commun souterrains est un des enjeux du plan national Santé Environnement. Par le biais de son enquête, l’Anses confirme le besoin de poursuivre les actions visant à limiter les expositions des usagers aux particules en suspension. Pour cela, elle incite à poursuivre les actions de :
- Renouvellement des matériels roulants ;
- Utilisation de systèmes de freinage moins émissifs ;
- Amélioration de la ventilation dans les enceintes souterraines.
Également, l’Anses propose le développement d’indicateurs de suivi de la qualité de l’air. Ces indicateurs correspondraient aux concentrations de particules en suspension. Ils incluraient le calcul des différentes sources d’exposition à ces particules par usager au cours de la journée (à la maison au travail et dans les transports). Ces données seraient comparées aux valeurs limites réglementaires. Ainsi, ces nouveaux indicateurs contribueraient à l’évaluation de l’efficacité des actions de réduction des émissions polluantes.
Alexia F., Docteure en Neurosciences