Polyarthrite rhumatoïde : un rôle caché de la contraception orale ?

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Rédigé par Lucie B. et publié le 12 septembre 2017

Touchant de plein fouet les femmes (3 femmes pour 1 homme), la polyarthrite rhumatoïde est une maladie douloureuse, nécessitant un réaménagement de leur quotidien, en raison d’atteintes articulaires importantes. Le dérèglement du système immunitaire est le facteur majeur en cause dans la maladie mais les facteurs hormonaux occupent aussi une grande part de responsabilité. D’ailleurs, c’est lors de la ménopause que la maladie se développe le plus fréquemment. En s’appuyant sur le fait que des mécanismes hormonaux pourraient être impliqués dans la polyarthrite rhumatoïde, des chercheurs suédois se sont intéressés à l’influence de la contraception orale.

Effet positif de la contraception orale sur la polyarthrite rhumatoïde

Un risque plus important de polyarthrite rhumatoïde dès la périménopause

Le lien entre ménopause et polyarthrite rhumatoïde reste complexe, surtout avec le peu de données encore disponibles aujourd’hui. Mais pourtant, de nombreuses études ont pu observer que le risque de polyarthrite augmente bel et bien avec l’âge, devenant maximum aux alentours de 50-54 ans (soit lors de la périménopause).

L’œstrogène est l’une des pistes qui a été étudiée pour essayer de comprendre le lien entre la polyarthrite rhumatoïde et ménopause : dès que les niveaux d’œstrogènes se réduisent dans le corps (suite à une grossesse ou à l’approche de la ménopause), des symptômes de polyarthrite rhumatoïde se manifestent de manière récurrente.

Une autre étude avait aussi découvert un lien entre l’irrégularité des cycles menstruels (corrélés à une modification du taux des hormones sexuelles) et un risque accru de polyarthrite.

Ainsi, au vu de ces observations, les stéroïdes sexuels ont des effets non négligeables sur la maladie. C’est pourquoi des équipes essayent d’étudier les éléments interagissant avec les hormones et qui auraient un impact éventuel sur la polyarthrite. Il semblerait que ça soit le cas de la contraception orale…

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Un effet positif de la contraception orale sur le développement de la polyarthrite rhumatoïde

Etant donné l’incidence plus élevée chez les femmes et l’importance du rôle hormonal, une équipe de chercheurs suédois s’est lancée dans une nouvelle étude impliquant l’utilisation de la contraception orale. Cette dernière concerne plus exactement la pilule contraceptive.

En s’appuyant sur une cohorte EIRA (Epidemio-logical Investigation of Rheumatoid Arthritis) incluant des femmes de plus de 18 ans et vivant en Suède entre 1996 et 2014, l’étude a été menée via un questionnaire pré-rempli, évaluant le mode de vie, l’environnement et l’usage ou non d’une contraception orale chez les femmes.

Au total, ce sont 2 641 cas et 4 251 contrôles (femmes pris au hasard dans la population) qui ont été inclus dans cette étude. Parmi les 2 641 femmes, 66,5% d’entre elles présentaient des anticorps anti-CCP (anticorps anti-peptides cycliques citrullinés) positifs. La détection de ces anticorps permettant de révéler le caractère auto-immun de la polyarthrite.

Ainsi, après un suivi de près de 20 ans, les résultats sont sans appel : l’utilisation antérieure d’une contraception orale (pendant 7 ans ou plus) réduit de façon significative le risque de polyarthrite rhumatoïde (environ 20% de risque en moins). Cet effet est d’autant plus important que la durée d’utilisation de la contraception orale est longue !

Par ailleurs, l’étude a aussi pris en compte un autre facteur tel que l’allaitement mais celui-ci n’a finalement révélé aucun impact significatif sur l’apparition de la maladie.

Bien que ces résultats soient encourageants, cette étude présente néanmoins des limites que l’on ne peut pas ignorer. D’une part, en se basant uniquement sur des observations, l’étude ne permet en aucun cas de tirer de réelles conclusions. Puis, d’autre part, aucune donnée n’a été rapportée quant à la dose des pilules ingérées par ces femmes. Des interrogations subsistent encore.

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Lucie B., Biologiste spécialisée en E-santé

– Un risque moindre de polyarthrite rhumatoïde avec la contraception orale. JIM. Dr Juliette Lasoudris Laloux. – Consulté le 08 septembre 2017.
– Oral contraceptives, breastfeeding and the risk of developing rheumatoid arthritis: results from the Swedish EIRA study. Annals of the Rheumatic Diseases. Cecilia Orellana et al. Le 17 août 2017.
  • berthelot says:

    j’ai été obligé d’arrêter mon traitement hormonal substitutif
    suite à la découverte d’un cancer du sein et à son opération et radiothérapie et depuis j’ai des douleurs à toutes mes articulations. On m’a dit que cela pourrait venir de l’arrêt du TSH , j’ai 72 ans et je ne sais pas si je pourrai reprendre un traitement à base d’oestrogènes ?

    Reply
  • berthelot says:

    j’ai été obligé d’arrêter mon traitement hormonal substitutif
    suite à la découverte d’un cancer du sein et à son opération et radiothérapie et depuis j’ai des douleurs à toutes mes articulations. On m’a dit que cela pourrait venir de l’arrêt du TSH , j’ai 72 ans et je ne sais pas si je pourrai reprendre un traitement à base d’oestrogènes ?

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