Oreillons


Rédigé par Pierre M. et publié le 15 novembre 2021

fillette qui a mal aux oreilles

Les oreillons sont une pathologie d’origine virale, extrêmement contagieuse. Elle est responsable d’une inflammation des glandes parotides, autrement dit les glandes salivaires. Chez les enfants, cette maladie est généralement bénigne, cependant des complications graves peuvent survenir chez l’adolescent et l’adulte. Les oreillons peuvent être asymptomatiques, mais le plus souvent, la maladie est à l’origine d’un gonflement douloureux des glandes salivaires associé à de la fièvre et des maux de tête. Le diagnostic des oreillons est clinique, et il n’existe aucun traitement particulier. La guérison survient en une dizaine de jours spontanément.

Définition et symptômes des oreillons

Qu’est-ce que c’est ?

Les oreillons sont une maladie virale très contagieuse causée par le virus ourlien de la famille des Paramyxovirus (qui comprend notamment le virus de la rougeole).
Ce virus provoque une inflammation des glandes parotides, qui sont des glandes salivaires situées en arrière de la mâchoire, sous et devant les oreilles.

Toute personne qui n’a pas été vaccinée contre les oreillons peut être infectée par le virus. En revanche, les individus qui ont déjà souffert de cette pathologie, ou qui ont été vaccinés sont immunisés. Chez les personnes non vaccinées, celles qui sont les plus susceptibles d’être touchées par le virus sont les enfants de 5 ans à 14 ans. Les complications liées aux oreillons surviennent généralement chez les adolescents et les jeunes adultes, notamment chez les femmes enceintes, les personnes souffrant d’un trouble de l’audition et les hommes n’ayant qu’un seul testicule.

petit garçon en consultation chez le médecin

Les oreillons sont une pathologie très contagieuse dont le virus pénètre dans le corps humain par les voies respiratoires et se répand à l’aide de la circulation sanguine pour venir se loger dans les glandes parotides. Une personne infectée par le virus peut contaminer 4 à 7 autres personnes. La transmission du virus se fait par la projection de gouttelettes de salive lors de toux, d’éternuements ou de contacts étroits avec une personne infectée.

Quels symptômes ?

Le patient est contagieux dès les trois à six jours qui précèdent les premiers symptômes, et jusqu’à dix jours après. La durée d’incubation, c’est-à-dire la durée entre la contamination et l’apparition des symptômes est d’environ trois semaines. Pour 1 malade sur 3, la maladie sera asymptomatique, c’est-à-dire que le patient ne saura pas qu’il a eu les oreillons.

Cependant, pour une majorité de malades, les symptômes suivants apparaîtront :

  • Gonflement des glandes parotides : il s’agit d’un gonflement douloureux d’une ou des deux glandes. Les deux glandes sont touchées dans 60% des cas. La peau qui recouvre les glandes infectées est alors rouge, chaude et tendue ;
  • Fièvre supérieure à 38°C ;
  • Maux de tête;
  • Fatigue importante, particulièrement chez l’adolescent ;
  • Perte d’appétit;
  • Difficultés à manger et à parler.

Dans certains cas, surtout chez les adolescents et les jeunes adultes non vaccinés, les oreillons peuvent entrainer des complications. On retrouve deux types de complications :

  • Complications neuro-méningées :
    • Apparition d’une méningite dans 16% des cas, avec une évolution favorable pour le patient ;
    • Quelques cas d’encéphalites exceptionnels, 0.02% à 0.03% des cas, qui sont rarement mortelles mais qui peuvent laisser des séquelles ;
    • Atteinte possible des nerfs auditifs qui peut engendrer une perte de l’audition.
  • Complications glandulaires :
    • Apparition d’une orchite ou d’une inflammation d’un testicule chez les adolescents et les jeunes adultes dans 50% des cas. Le testicule touché devient très gros et très douloureux 7 à 10 jours après les premiers symptômes. La plupart du temps, il persiste une atrophie du testicule sans entrainer une stérilité ;
    • Quelques cas rares de pancréatites (inflammation du pancréas) ont été recensés. Cette inflammation peut entrainer des douleurs abdominales importantes.

La principale complication à craindre chez la femme enceinte non immunisée est la fausse couche lors du 1er trimestre.

Diagnostic et traitement des oreillons

Quel diagnostic ?

Le diagnostic des oreillons est clinique. Un simple examen du patient suffit au médecin pour poser le diagnostic. Aucun autre examen complémentaire n’est nécessaire.

un médecin en train de faire une piqûre à un petit garçon

En cas de forme inhabituelle ou compliquée de la maladie, le médecin peut prescrire une analyse sanguine afin de rechercher la présence du virus ou d’anticorps dans le sang du patient.

Quel traitement ?

Il n’existe pas de traitement à proprement parler des oreillons, mais des mesures d’hygiène sont à prendre en compte.

La fièvre et les douleurs peuvent être soulagées par le paracétamol. A noter que le paracétamol est le seul médicament utilisable avant l’âge de 3 mois à la dose maximale de 60 mg par kilo et par jour à répartir entre 4 à 6 prises. Le repos, une hydratation suffisante et la consommation d’aliment mous (purée, yaourt, etc.) sont conseillés.

L’ibuprofène (ou un autre anti-inflammatoire non stéroïdien) ne doit être utilisé qu’en seconde intention, et uniquement sur avis médical. En effet, il peut augmenter le risque de complication infectieuse dans certains cas (par exemple avec la varicelle).

L’aspirine ne doit pas être administrée à un enfant sans avis médical. Il existe un risque de survenue du syndrome de Reye. Bien qu’il soit rare, il est grave.

À savoir ! Les oreillons étant une infection virale, les antibiotiques sont totalement inutiles pour traiter cette maladie.

Plusieurs mesures peuvent aider à diminuer l’inconfort de la maladie :

  • Ne pas trop se couvrir ou couvrir l’enfant afin que la chaleur puisse s’évacuer ;
  • Aérer la chambre pour maintenir une température à 19°C ;
  • Rester à la maison pour éviter de contaminer d’autres personnes ;
  • Surveiller la fièvre.

Toutefois, la vaccination reste le meilleur moyen de prévenir l’apparition des oreillons. Les personnes ayant déjà contracté la maladie sont également immunisées à vie contre les oreillons.

Le vaccin contre les oreillons est associé à un vaccin contre la rougeole et la rubéole, et est appelé vaccin ROR. Ce vaccin est obligatoire pour tous les nourrissons depuis janvier 2018. Il est pris en charge à 100% par la sécurité sociale jusqu’à l’âge de 17 ans révolus. Après cet âge-là, la prise en charge est de 65%.

La première injection du vaccin se fait à 12 mois, et la seconde doit être faite au cours de la deuxième année de l’enfant, c’est-à-dire entre 13 et 24 mois. Il est important de vacciner les enfants, car après cela ils sont immunisés contre les oreillons pour le restant de leur vie. Une étude a montré qu’en vingt ans, la vaccination contre cette maladie a évité environ deux millions de cas de méningites, un million de surdités et une cinquantaine de décès. De plus, si toute la population était vaccinée, la maladie des oreillons disparaîtrait.

Les mesures d’hygiène à suivre afin de prévenir l’apparition de la pathologie des oreillons sont les mêmes que pour toute maladie virale à savoir :

  • Ne pas être en contact avec un malade (ne pas lui serrer la main ni l’embrasser) ;
  • Se laver les mains très souvent, après s’être mouché, après avoir éternué ou après avoir été en contact avec un enfant infecté ;
  • Éviter les lieux communs pendant plusieurs jours.

Rédigé le 12 novembre 2015 par Pierre M. Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie le 15 novembre 2021.

Sources
– Symptômes, diagnostic et évolution des oreillons. ameli.fr. Consulté le 15 novembre 2021.
– Vaccination contre les oreillons. sante.lefigaro.fr. Consulté le 15 novembre 2021.
– Les oreillons : définition, symptômes, traitement. sciencesetavenir.fr. Consulté le 15 novembre 2021.
– Les oreillons, une maladie infantile à ne pas négliger. lamutuellegenerale.fr. Consulté le 15 novembre 2021.