Roséole infantile


Rédigé par Charline D. et publié le 4 septembre 2022

enfant atteint de roséole

La roséole infantile, encore appelée « exanthème subit » ou « sixième maladie », appartient aux maladies infantiles éruptives. Il s’agit d’une maladie virale, le plus souvent bénigne, qui guérit en quelques jours. Elle est marquée par une fièvre élevée, suivie d’une phase d’éruption cutanée caractéristique.

Roséole, définition et symptômes

La roséole infantile est due à une infection virale par des virus de la famille des herpès virus

  • Le HHV6 (Herpès virus humain 6)
  • Le HHV7 (Herpès virus humain 7)

Le saviez-vous ? D’autres virus de cette famille sont à l’origine de l’herpès labial (boutons de fièvre) et de l’herpès génital.

Le virus pénètre dans l’organisme de l’enfant par les voies respiratoires (nez, bouche, gorge), avant de se propager à l’ensemble du corps par la circulation sanguine. La transmission de la roséole entre les enfants se fait via les sécrétions nasales et la salive. Les petits patients sont contagieux pendant 3 à 5 jours, durant les phases de fièvre et d’éruption cutanée.

Très fréquente, la roséole infantile touche les enfants de l’âge de 3 mois à 3 ans, avec un pic entre 7 et 13 mois. Elle devient rare après l’âge de 4 ans, même si des adultes peuvent contracter la roséole. Les rares cas de femmes enceintes ayant développé la maladie au cours de la grossesse n’ont mis en évidence aucun effet négatif sur le fœtus.

Une fièvre élevée et une éruption cutanée

Après une phase d’incubation d’une dizaine de jours (entre 5 et 15 jours) durant laquelle l’enfant ne présente aucun signe particulier, les symptômes caractéristiques apparaissent en deux phases distinctes :

Tout d’abord, une fièvre élevée (entre 39 et 40°C) et généralement isolée peut durer 3 jours. Dans certains cas, elle peut s’accompagner de convulsions fébriles, de légers troubles digestifs, d’une pharyngite (inflammation du pharynx) et du gonflement des ganglions du cou (adénopathies) et du pourtour des yeux.

infographie Roséole

Après la baisse de la fièvre, l’éruption cutanée se manifeste, avec des taches rosées, parfois légèrement en relief, de 3 à 5 mm de diamètre. Elle est le plus souvent discrète (elle peut même passer inaperçue) et transitoire (48 heures en moyenne), majoritairement localisée au niveau du tronc et des membres. Le visage est épargné.

Chez certains enfants, la maladie peut se manifester différemment, c’est-à-dire sans fièvre ou sans éruption.

La roséole infantile est une maladie bénigne dans la très grande majorité des cas et guérit spontanément en quelques jours. Les complications sont rares et peuvent être :

  • Une méningite (inflammation des méninges) ;
  • Un syndrome mononucléosique (ensemble de symptômes regroupant un gonflement des ganglions, une angine, une augmentation anormale du volume du foie et de la rate, ainsi qu’une éruption cutanée) ;
  • Une hépatite (inflammation du foie) ;
  • Des troubles sanguins (une baisse du nombre de plaquettes) ;
  • Une pneumopathie (infection pulmonaire).

Comment identifier et traiter une roséole ?

Le diagnostic de la maladie est basé sur l’apparition des signes cliniques caractéristiques et sur l’élimination des autres causes d’éruptions cutanées infantiles (scarlatine, varicelle, rougeole, …). Il est difficile de diagnostiquer la maladie avant l’apparition de l’éruption cutanée. Le plus souvent, aucun examen complémentaire n’est nécessaire pour poser le diagnostic. Cependant, en cas de doute, certaines analyses peuvent confirmer la maladie :

  • Une augmentation des globules blancs sanguins pendant la phase de fièvre, puis leur diminution pendant la phase éruptive ;
  • La mise en évidence d’anticorps dirigés contre le virus herpétique dans le sang.

Le traitement de la roséole repose sur la prise en charge de la fièvre de l’enfant pour le soulager et améliorer son confort :

  • Bien hydrater l’enfant et ne pas trop le couvrir.
  • Aérer la chambre et la maintenir à une température autour de 19°C.
  • Surveiller régulièrement la température de l’enfant.
  • Administrer un médicament contre la fièvre : du paracétamol à une posologie adaptée à l’enfant.

A noter ! L’objectif de la prise d’un traitement antipyrétique est de supprimer l’inconfort lié à la fièvre, et non de normaliser la température.

Il est recommandé de n’administrer qu’un seul médicament antipyrétique. En effet, l’alternance de deux médicaments n’apporte pas plus d’efficacité, tandis que les effets indésirables se cumulent. Le paracétamol doit être administré dans la limite de 80 mg par kg et par jour, à répartir sur 4 prises. Seulement en cas de contre-indication au paracétamol, et pour les enfants de plus de 6 mois, les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens), à savoir l’ibuprofène ou le kétoprofène, peuvent être administrés. La dose dépend également du poids. L’utilisation des AINS doit être la plus courte possible, et à la plus petite dose efficace. En revanche, l’aspirine ne doit jamais être utilisée sans avis médical en raison du risque de survenue d’un syndrome de Reye.

L’éruption cutanée ne nécessite aucun soin particulier. Les antibiotiques n’ont aucune utilité contre la roséole, qui est une maladie virale. Il est indispensable de réserver l’usage des antibiotiques aux maladies infectieuses pour  lesquelles le besoin est réel. Une consommation inappropriée d’antibiotique expose au risque d’antibiorésistance (résistance des bactéries à certains antibiotiques).

À savoir ! Quand faut-il consulter un médecin ? Il est recommandé de consulter rapidement un médecin dans les cas suivants :

  • Pour les patients de moins de 3 mois ;
  • Si la fièvre atteint ou dépasse 40°C ;
  • Si la fièvre s’accompagne de convulsions fébriles (contractions musculaires involontaires et saccadées survenant lors d’une fièvre élevée chez l’enfant, sans rapport avec une maladie neurologique sous-jacente) ;
  • Lorsque l’état général de l’enfant est altéré : il est confus ou amorphe, il vomit ou refuse de boire ;
  • Si l’état de santé de l’enfant ne s’améliore pas après quelques jours.

La roséole infantile n’est pas considérée comme une maladie très contagieuse. Quelques gestes simples peuvent suffire à limiter la contagion, en collectivités comme au domicile :

  • Pour les petits patients de plus de 2 ans :
    • Leur montrer comment se couvrir la bouche lorsqu’ils éternuent ou toussent.
    • Les faire se moucher avec un mouchoir jetable à usage unique.
    • Laver les mains de l’enfant régulièrement.
  • Se laver les mains régulièrement, particulièrement après chaque contact avec l’enfant contaminé.
  • Laver les surfaces, les objets et le linge potentiellement souillés par des sécrétions nasales ou de la salive.
  • Éviter les échanges entre les enfants des tétines, des biberons, des tasses ou des couverts, et les laver juste après utilisation.
  • Éviter les contacts étroits et prolongés entre des enfants malades et des enfants non malades.
  • Aérer les chambres.
  • Éviter les lieux publics (transports en commun, centres commerciaux, …) tant que l’enfant est malade.

Pour limiter la contagion de la maladie, il est préférable de garder l’enfant au domicile des parents et d’éviter la mise en collectivité jusqu’à la fin de la phase éruptive. Néanmoins, la roséole infantile n’appartient pas à la liste des maladies à éviction scolaire.

Publié le 13 février 2017 par Estelle B., Docteur en Pharmacie. Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie, le 4 septembre 2022.

Sources
– Roséole. ameli.fr. Consulté le 4 septembre 2022.