Oligospermie


Rédigé par Charline D. et publié le 8 octobre 2019

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Une oligospermie désigne une anomalie de nombre des spermatozoïdes d’un individu à l’origine d’une éventuelle difficulté à concevoir un enfant. Elle peut être en lien avec une anomalie des spermatozoïdes ou avec une infection. La quantité de spermatozoïdes est évaluée grâce à un spermogramme. Actuellement, il existe peu de traitement pour l’oligospermie. La prise en charge repose, par ailleurs, principalement sur le traitement de sa cause lorsqu’elle est connue et traitable.  Dans le cadre d’un projet de grossesse, une assistance médicale à procréation (PMA) peut être proposée au couple. La FIV-ICSI, qui est la technique d’AMP offrant les plus grandes chances de succès, est idéale en cas d’infertilité masculine.

Définition et symptômes

Rappels anatomiques

oligospermie-definitionUn spermatozoïde est une cellule reproductrice (ou gamète) mâle produit au niveau des testicules. Il est constitué d’une tête et d’un flagelle. Il contient un noyau dans lequel l’ensemble de l’information génétique du père est localisé. Lors des rapports sexuels, les spermatozoïdes sont propulsés dans le vagin après l’éjaculation du sperme. Ils doivent ensuite se déplacer grâce à leur flagelle afin de rejoindre l’ovocyte qui se trouve près des ovaires et le féconder.

Ainsi, la fécondation de l’ovocyte nécessite la migration des spermatozoïdes du vagin vers l’utérus puis vers les trompes utérines. Pour ce faire, les spermatozoïdes doivent traverser la glaire cervicale (sécrétion utérine) ce qui exige une certaine vigueur qui peut faire défaut en cas d’asthénospermie.

On parle d’infertilité dans un couple lorsque après 12 à 24 mois de rapports sexuels réguliers (2 voire 3 fois par semaine), complets et sans contraception, une grossesse ne survient toujours pas. Un couple sur sept consulte pour un problème d’infertilité et un sur dix-huit à recours à un traitement pour y remédier. On estime que l’infertilité est due dans 35% des cas à un problème féminin (trouble de l’ovulation, problème au niveau des trompes) et à un problème masculin (anomalie de nombre ou/et de mobilité des spermatozoïdes) dans 35% des cas aussi.

Qu’est-ce que l’oligospermie ?

L’oligospermie, aussi appelée oligozoospermie, est une anomalie spermatique qui se traduit par une concentration insuffisante de spermatozoïdes dans un éjaculat. Cette condition impacte la fécondité masculine et peut diminuer les possibilités pour un couple d’obtenir une grossesse.

L’anomalie de nombre peut être isolée, ou associée à d’autres anomalies du sperme comme :

  • Une asthénospermie (mobilité insuffisante des spermatozoïdes) ;
  • Une tératozoospermie (spermatozoïdes anormaux présents en grande quantité).

Lorsque ces trois anomalies sont réunies, on peut parler d’oligo-asthéno-tératozoospermie ou OATS. A noter que lorsque l’oligospermie est associée à d’autres altérations spermatiques, l’impact sur la fécondité sera plus important.

Quels sont les symptômes ?

L’oligospermie est totalement asymptomatique, autrement dit elle n’entraîne aucun symptôme. La seule manifestation possible de l’anomalie est la difficulté à concevoir un enfant.

Quelles sont les causes ?

Les causes d’oligospermie peuvent être diverses :

  • Lésion testiculaire (infection, chirurgie) ;
  • Varicocèle (dilatation d’une veine au niveau du cordon spermatique) ;
  • Infections (inflammation des vésicules séminales, obstruction des canaux déférents) ;
  • Anomalie génétique ;
  • Insuffisance hormonale ;
  • Exposition à des toxiques (alcool, tabac, drogue) ;
  • Pathologie affectant l’état général ;
  • Exposition des testicules à des températures élevée (Exposition professionnelle) ;
  • Certains traitements (chimiothérapie par exemple).

Diagnostic et traitement

Quel diagnostic ?

Le diagnostic d’une oligospermie nécessite une analyse biologique du sperme appelée « spermogramme ».

À savoir ! Un spermogramme nécessite un recueil de sperme. La majorité des laboratoires demandent à ce que le recueil de sperme soit effectué directement au laboratoire afin d’éviter la dégradation des spermatozoïdes entre le prélèvement et l’analyse.

Ce type d’examen est réalisé dans un contexte de bilan de fertilité de couple. Ainsi, plusieurs paramètres sont évalués dont le nombre de spermatozoïdes viables, capables de progresser du vagin jusqu’aux trompes utérines où à lieu la fécondation avec l’ovocyte. Ce paramètre est apprécié grâce à l’analyse, dans une goutte de sperme au microscope, de la quantité de spermatozoïdes présents.

L’analyse du sperme permet alors de différencier différents degrés d’oligospermie :

  • Oligospermie légère, lorsque le nombre de spermatozoïdes est compris entre 5 et 14 millions par millilitres.
  • Oligospermie modérée, quand il y a entre 1 et 5 millions de spermatozoïdes dans un millilitre de sperme.
  • Oligospermie sévère lorsque la concentration en spermatozoïde est inférieure à 1 million par millilitre.

Les résultats obtenus sont comparés avec les valeurs de référence définies par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Lorsque la concentration en spermatozoïdes est inférieure à 15 millions par millilitre d’éjaculat ou 39 millions de spermatozoïdes par éjaculat, une oligospermie est évoquée.

Le diagnostic doit être confirmé par un second spermogramme, à 3 mois d’intervalle minimum car beaucoup de facteurs (durée d’abstinence, fatigue, stress, infection, exposition à des substances toxiques, etc.) peuvent influencer la qualité du sperme. En effet, dans certains cas l’oligospermie ne peut être que transitoire.

D’autres examens peuvent compléter le diagnostic :

  • Un bilan hormonal pour mettre en évidence une éventuelle insuffisance hormonale ;
  • Une spermoculture pour mettre en évidence une éventuelle infection ;
  • Une échographie des testicules.

Quels traitements ?

oligospermie-diagnostic

La prise en charge d’une oligospermie dépend directement de la cause de l’anomalie. Si elle est connue, il faut la traiter.

De manière générale, il existe peu de traitement capable de traiter une infertilité masculine

En cas de varicocèle, une intervention chirurgicale peut permettre de restaurer la fertilité du patient.

Dans les cas où les traitements proposés ne suffisent pas, ou que la cause de l’oligospermie n’est pas traitable, il convient d’envisager des techniques d’Assistance Médicale à la Procréation (AMP).

La FIV-ICSI (fécondation in vitro avec micro-injection) est une des techniques de PMA les plus fréquemment réalisées. Elle est particulièrement indiquée dans l’infertilité masculine et donc pour palier à l’oligospermie en introduisant les spermatozoïdes manuellement au sein de l’ovocyte. En effet, seuls quelques spermatozoïdes mobiles suffisent au bon déroulement de l’intervention.  Cette dernière offre les plus grandes chances de succès. Elle est proposée en cas d’échec de la FIV, d’anomalies importantes des spermatozoïdes ou de la présence d’anticorps anti-spermatozoïdes responsables de leur destruction.

À savoir ! Les spermatozoïdes utilisés en AMP sont sélectionnés pour être les plus « vaillants possible ». Le test de migration-survie (TMS) consiste à sélectionner les spermatozoïdes (environ 1 million)  de meilleure qualité

Enfin, lorsque les traitements de l’infertilité masculine ont échoué, le recours à une insémination artificielle est toujours possible avec un don de sperme auprès des CECOS (Centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains).

Charline D., Docteur en pharmacie

– Les traitements des troubles de la fertilité masculine. EurekaSanté.Consulté le 12 août 2019.
– Spermogramme : déroulement, délais, infos… Spermogramme.net. Consulté le 12 août 2019.
– Spermogramme. Larousse. Consulté le 12 août 2019.
– Les causes masculines d’infertilité. FIV. Consulté le 12 août 2019.
– Oligospermie. Larousse. Consulté le 12 août 2019.