Une alvéolite dentaire est une inflammation de l’alvéole dentaire, une complication possible de l’extraction dentaire. Cette infection post-opératoire survient lorsque la cicatrisation n’a pas encore commencé et que les chairs sont à vifs. Un brossage dentaire trop énergique ou l’utilisation d’un bain de bouche dans les 24 heures qui suivent l’intervention peuvent en être à l’origine. Elle se manifeste par des douleurs lancinantes, une difficulté pour mastiquer les aliments et pour ouvrir la bouche. L’alvéolite se manifeste plusieurs jours après l’extraction dentaire. Elle est, en effet, à différencier de la douleur post-opératoire. La prise en charge de l’affection dépend de son type. Elle peut consister à simplement soulager la douleur avec des antalgiques plus forts le temps de la guérison, ou bien elle peut nécessiter des soins locaux et une antibiothérapie.
Définition et symptômes d’une Alvéolite dentaire
Qu’est-ce qu’une alvéolite dentaire ?
Une alvéole (ou une dent) est un tissu vivant irrigué par des vaisseaux sanguins et nerveux, en son centre via le canal dentaire. Ces derniers constituent la « pulpe » localisée au centre de la dent. On parle de « couronne » pour qualifier la zone visible de la dent qui est recouverte d’émail et de « racine » pour la partie implantée dans l’os maxillaire (os de la mâchoire).
À savoir ! L’alvéole dentaire est la cavité occupée par la dent dans l’os de la mâchoire. La dent est ancrée dans l’alvéole.
Une alvéolite dentaire, aussi appelée ostéite alvéolaire, correspond à une complication qui survient après une extraction dentaire. C’est une inflammation de l’alvéole dentaire dans laquelle la dent retirée était implantée La douleur ressentie est intense et pulsatile.
En effet, suite à une extraction dentaire, il se produit toujours un saignement au niveau de l’alvéole. Cela entraîne la formation d’un caillot de sang de façon à isoler et protéger les tissus pour garantir une bonne cicatrisation.
Si ce caillot ne se forme pas, ou se détache ou se désagrège trop tôt, les nerfs et l’os sont alors exposés à la flore buccale et aux agents pathogènes. Le processus de guérison est par conséquent entravé. Plusieurs facteurs peuvent en être à l’origine, par exemple, en cas de brossage de dent trop énergique, d’utilisation trop précoce du bain de bouche prescrit ou de mastication au niveau de la zone d’intervention, dans les heures qui suivent l’extraction.
Il existe trois types d’alvéolite :
- Sèche. Elle représente la forme d’alvéolite la plus fréquente ;
- Suppurée en cas de surinfection de l’alvéole ou du caillot ;
- Ostéique parcellaire lorsque le tissu de granulation (nouveau tissu produit suite à la cicatrisation) est infecté. Elle se manifeste surtout dans la troisième semaine suivant l’extraction dentaire.
Une alvéolite dentaire survient dans 2 à 5 % des cas d’extraction simple, et jusqu’à 35% des cas pour les interventions plus complexes (nécessitant une intervention chirurgicale). Bien que tout individu puisse y être exposés, certains facteurs sont clairement prédisposant :
- Le tabac qui retarde la cicatrisation et peut contaminer la plaie ;
- Les contraceptifs oraux qui augmentent les taux d’estrogènes, ce qui perturbe les processus classiques de guérison ;
- Une mauvaise hygiène dentaire ou une mauvaise observance des soins recommandés par le dentiste ;
- Une infection dentaire ou gingivale.
Quels symptômes ?
Une alvéolite dure, en moyenne, une quinzaine de jours, et survient dans les quelques jours qui suivent l’intervention.
À noter ! L’alvéolite suppurée se manifeste plus tardivement, parfois jusqu’à plusieurs semaines après l’extraction.
Une alvéolite dentaire se traduit par divers symptômes comme :
- Une douleur dentaire importante dans les jours qui suivent l’intervention. La douleur peut irradier jusqu’aux oreilles, aux yeux, à la tempe ou au cou ;
- Une disparition partielle ou totale du caillot de sang au niveau de la dent extraite ;
- Une difficulté à ouvrir la bouche ;
- Un goût désagréable dans la bouche.
À noter ! Suite à une extraction dentaire, il est tout à fait normal de ressentir une gêne, voire des douleurs. Le dentiste prescrit généralement un traitement antalgique de façon à la soulager. La douleur diminue avec le temps. Il faut donc consulter si la douleur persiste, s’aggrave ou lorsque des symptômes supplémentaires apparaissent. Les douleurs de l’alvéolite ne sont pas soulagées avec les antalgiques classiques.
Bien qu’elle soit très douloureuse, l’alvéolite dentaire n’entraîne généralement pas de complications graves.
Diagnostic et traitement d’une Alvéolite dentaire
Quel diagnostic ?
Le diagnostic d’une alvéolite dentaire est clinique. Il repose sur la présence des symptômes caractéristiques (douleurs intenses, difficultés à ouvrir la bouche et à mâcher, etc.) de l’affection associée à un historique récent d’intervention dentaire.
Dans tous les cas, la présence de toute douleur paraissant anormale, c’est-à-dire en termes d’intensité ou si elle est associée à d’autres symptômes, doit conduire à consulter.
Le dentiste procède à un examen buccal afin d’exclure toute autre pathologie possible comme :
- La présence d’un corps étranger au point d’extraction ;
- Une infection post-opératoire ;
- Une ostéomyélite.
Quel traitement ?
Correctement prise en charge, une alvéolite guérit en une dizaine de jours.
Si, malgré les mesures préventives prises pour limiter la survenue d’une alvéolite dentaire, celle-ci survient quand même, son traitement dépend de son type.
Pour patienter jusqu’à la consultation, il est recommandé d’appliquer des compresses de glace pendant une vingtaine de minutes, plusieurs fois dans la journée. Certains analgésiques locaux sont également disponibles sans ordonnance en pharmacie. Enfin, deux gouttes d’huile de clou de girofle diluées dans de l’huile d’olive s’avèrent efficaces pour soulager les douleurs.
La prise en charge d’une alvéolite sèche repose surtout sur la gestion de la douleur par des antalgiques adaptés, en attendant la guérison spontanée qui survient en quelques jours. Le dentiste procède également à un nettoyage de la cavité alvéolaire pour retirer d’éventuels débris alimentaires, parfois associé à un curetage afin de relancer le saignement et la formation du caillot.
Le traitement des alvéolites suppurées et ostéitiques implique une antibiothérapie par voie orale, associée à des soins locaux. Ces derniers comprennent des rinçages avec une solution saline ou antiseptique et des pansements intra-alvéolaires imprégnés d’eugénol pour les douleurs.
À noter ! En cas d’alvéolite suppurée prise en charge précocement par des soins locaux (pansement d’antibiotique par exemple), l’antibiothérapie par voie orale n’est pas nécessaire.
Une alvéolite dentaire peut être prévenue en adoptant une bonne hygiène bucco-dentaire avant l’extraction et lorsque l’asepsie est correctement réalisée durant l’intervention.
Une fois l’extraction réalisée, le dentiste recommande de :
- Conserver une compresse sur l’alvéole en la changeant toutes les 2 à 3 heures pour aider la formation du caillot ;
- Ne pas effectuer de bain de bouche dans les premières 24 heures ;
- Avoir une alimentation molle dans les premiers jours pour éviter de mâcher ;
- Appliquer de la glace sur la joue douloureuse durant les deux premiers jours ;
- Éviter de cracher ;
- Faire un brossage très doux des dents en évitant de s’approcher trop près de la zone concernée ;
- Mastiquer à distance du lieu de l’extraction ;
- Éviter de fumer pendant la période de cicatrisation.
Charline D., Docteur en pharmacie
– Gare à l’alvéolite dentaire. centre-dentaire-saint-ouen.com. Consulté le 21 août 2021.