Cruralgie


Rédigé par Charline D. et publié le 27 avril 2021

homme atteint de cruralgieCruralgie est le terme médical permettant de décrire une douleur qui part du bas du dos et se propage à la cuisse, voire au genou. Selon la région du nerf compressé, la localisation de cette douleur peut varier. Une perte de sensibilité et une diminution de la force musculaire peuvent être associées. Cette affection résulte de l’inflammation du nerf crural (ou nerf fémoral) majoritairement causée par une hernie discale. Le diagnostic d’une cruralgie est clinique. Il peut être confirmé par des examens d’imagerie comme la radiographie ou le scanner. La prise en charge repose sur le soulagement des symptômes : antalgiques, anti-inflammatoires, kinésithérapie, etc.

Définition et symptômes d’une cruralgie

Qu’est-ce que c’est ?

Une cruralgie correspond à une douleur dans la cuisse, en lien avec une inflammation du nerf crural. Ce dernier est impliqué dans la mobilité et la sensibilité de la cuisse.

À noter ! Cette affection est souvent confondue avec la sciatique.

Une cruralgie correspond à l’écrasement des nerfs L2, L3 et L4, tandis que la sciatique concerne les nerfs L4, L5 et S1. Chacun des nerfs innerve une zone cutanée spécifique, on parle de dermatome :

  • Le nerf L2 va du dos vers le pli de l’aine ;
  • Le nerf L3 part du dos jusqu’à la face avant de la cuisse et du genou ;
  • Le nerf L4 va du dos en direction de la face externe de la cuisse et du genou, et la face interne du tibia.

Une cruralgie est majoritairement causée par une compression du nerf crural. Plusieurs pathologies peuvent être responsables de la compression : hernie discale, arthrose, tumeur, hématome, abcès, etc.

La hernie discale représente la cause majoritaire de cruralgie. Une hernie est une excroissance de l’un des disques intervertébraux qui fait pression sur les racines du nerf crural.

En effet, la colonne vertébrale est constituée d’une série de vertèbres entre lesquelles s’intercalent des disques amortisseurs souples. Ils sont soumis au vieillissement qui est responsable d’une diminution de leur élasticité, et les fragilisent. Avec le temps, leur noyau peut finir par fissurer et migrer en périphérie : c’est la hernie discale.

Certains facteurs sont connus pour accélérer le vieillissement des disques intervertébraux et causer des douleurs :

  • L’âge. Une cruralgie survient plus volontiers entre 50 et 60 ans.;
  • Les microtraumatismes causés par la pratique sportive (rugby, ski, course à pied, etc.) ;
  • Le sexe. Les hommes sont plus affectés ;
  • Le surpoids et l’obésité;
  • Le port de charges, particulièrement dans le milieu professionnel ;
  • Le stress.

Les personnes les plus à risque de développer une cruralgie sont :

  • Celles qui pratiquent des métiers ou loisirs intenses physiquement ;
  • Celles qui souffrent d’arthrose lombaire ;
  • Les femmes enceintes ;
  • Celles qui ont un proche atteint d’une hernie discale ;
  • Celles qui souffrent de stress ou d’anxiété chronique.

Quels symptômes ?

symptômes sur le corps humain de la cruralgie Une cruralgie se traduit par de vives douleurs qui s’étendent de la fesse à la cuisse en suivant le trajet du nerf crural. Parfois, la douleur est présente jusqu’au pied, lorsque l’inflammation est importante.

Trois grands types de douleur peuvent survenir :

  • Les paresthésies qui se traduisent par des picotements, des décharges électriques ou des fourmillements au niveau de la cuisse ou de la jambe entière ;
  • Les hypoesthésies qui associent douleurs au niveau de l’aine et perte de sensation dans la jambe.
    Quelques fois, en plus de la douleur, les patients peuvent éprouver des difficultés pour mobiliser certaines zones corporelles. Le risque de chuter est alors important. La paralysie peut être complète ou partielle. Dans tous les cas, elle représente une urgence chirurgicale. En effet, la pression exercée par la hernie discale contre le nerf peut causer des lésions irréversibles, et rendre la paralysie définitive.
    Généralement, les patients ont moins de séquelles lorsqu’ils sont jeunes, pris en charge précocement, que la paralysie est incomplète et que les symptômes sont apparus progressivement.
    Lorsque la hernie discale comprime les nerfs du périnée (la queue de cheval), des troubles vésico-sphinctériens (fuite d’urine et de selles, difficulté à retenir les gaz) peuvent en découler. On parle du syndrome de la queue de cheval, une urgence chirurgicale également. Il génère fréquemment des lésions irréversibles et invalidantes.
  • Les dyesthésies qui sont des zones douloureuses dans la jambe, lors de la palpation.

La douleur est généralement intermittente. En effet, l’inflammation s’apaise spontanément au bout de quelques jours. Néanmoins, si aucun traitement n’est mis en place, la fréquence de l’inflammation augmente jusqu’à éventuellement devenir permanente, et invalidante.

La douleur est augmentée dans différentes situations, par exemple en cas de toux, de défécation ou en position assise.

Diagnostic et traitement d’une cruralgie

Quel diagnostic ?

Le diagnostic d’une cruralgie repose dans un premier temps sur l’examen clinique du patient : interrogatoire du patient et divers tests cliniques comme par exemple le test du réflexe rotulien. Un traitement médicamenteux est instauré immédiatement, sans autres examens.

Des examens complémentaires peuvent être prescrits en complément lorsque la cruralgie est persistante et non soulagée par un traitement médical simple : IRM, scanner.

La radiographie permet d’éliminer d’autres causes de cruralgie comme une fracture ou une scoliose, par exemple.

Le scanner ou l’IRM de la colonne vertébrale sont prescrits en complément de la radiographie. Ils permettent de mettre en évidence une hernie discale ou une arthrose, par exemple.

À noter ! Le scanner reste l’examen de première intention.

Quel traitement ?

médecin qui pose des questionsLe traitement des symptômes d’une cruralgie repose sur une prescription d’antalgiques, d’infiltrations, d’anti-inflammatoires ou de séances d’ostéopathie ou de kinésithérapie.

Un traitement médicamenteux bien suivi permet de soulager plus de 90% des douleurs liées à une cruralgie. C’est la raison pour laquelle, il est systématiquement instauré par le médecin traitant pour les cas de cruralgie typique, en l’absence d’examen d’imagerie.

La prescription médicale associe les médicaments (antalgiques, anti-inflammatoires, décontractant musculaire) et le repos (environ 15 jours).

À noter ! Le repos doit être total dans les premiers jours, puis une fois la crise passée, le patient doit reprendre petit à petit ses activités habituelles. Des corticoïdes peuvent être nécessaires en complément lorsque les douleurs sont trop intenses ou persistantes.

Il est également conseillé au patient de :

  • Suivre des séances de kinésithérapie afin de remuscler le dos et les muscles de la ceinture abdominale ;
  • Perdre du poids en cas de surpoids ;
  • Suivre des cours à l’École du Dos pour prévenir une nouvelle crise ;
  • Attendre que la hernie discale se résorbe.

Lorsque le traitement médicamenteux ne suffit pas à soulager le patient (après 6 semaines de prescription) ou en cas de risque important de lésions irréversibles, la chirurgie est proposée.

Les situations à risque qui justifient une intervention chirurgicale sont : une paralysie, le syndrome de la queue de cheval ou la présence de douleurs insoutenables avec impossibilité de marcher ou de se lever.

L’intervention chirurgicale peut consister en l’agrandissement d’un canal lombaire trop étroit, la réduction d’une hernie discale ou l’arthrodèse (fixation de la colonne vertébrale).

Sources
– Cruralgie ou névralgie crurale. concilio.com. Consulté le 23 avril 2021.
– Cruralgie. institut-parisien-du-dos.fr. Consulté le 23 avril 2021.
– Cruralgie. cfdos.com. Consulté le 23 avril 2021.

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