La dorsalgie englobe toutes les formes de douleurs siégeant au niveau de la région dorsale et donc touchant une zone ou l’autre de la colonne vertébrale. Les formes et les causes des dorsalgies sont multiples, mais entraînent toutes une gêne importante dans la vie quotidienne. Les traitements sont adaptés à chaque type de dorsalgie et quelques conseils sont importants à suivre pour prévenir au maximum la survenue de dorsalgie.
Définitions et symptômes de la dorsalgie
Qu’est-ce que la dorsalgie ?
La dorsalgie, ou plutôt les dorsalgies, regroupent l’ensemble des douleurs (algies) qui affectent la région dorsale (le dos). Elles concernent donc toutes les douleurs survenant de manière aiguë ou chronique le long de la colonne vertébrale.
Les dorsalgies regroupent notamment deux grands types de douleurs dorsales, relativement fréquentes :
- Les cervicalgies, qui affectent la zone du cou et donc des vertèbres cervicales ;
- Les lombalgies, qui affectent la région du bas du dos et donc les vertèbres lombaires.
Mais toutes les zones du dos, par exemple la région des vertèbres thoraciques, entre les omoplates, peuvent être concernées par une dorsalgie, soit de manière isolée, soit simultanément.
Les dorsalgies sont des affections très fréquentes dans la population et peuvent survenir à tous les âges de la vie, même si elles sont généralement plus rares chez l’enfant. Néanmoins, il existe des facteurs de prédisposition aux dorsalgies :
- Le surpoids et l’obésité ;
- La sédentarité ou le manque d’activité physique ;
- Les immobilisations prolongées liées à une intervention chirurgicale ou à une hospitalisation ;
- La grossesse ;
- Le vieillissement.
Les causes des dorsalgies sont nombreuses et variées, parfois provoquées par une simple mauvaise posture ou faisant suite à une pathologie chronique :
- Une chute, un traumatisme, un effort brutal ou encore une mauvaise posture prolongée (par exemple en milieu professionnel) ;
- Une fatigue ou un stress important;
- Une affection de la colonne vertébrale, par exemple :
- La scoliose de l’enfant ou de l’adolescent ;
- La maladie de Scheuermann (anomalie lors de la croissance de la colonne vertébrale chez l’enfant, conduisant à des dorsalgies à l’âge adulte) ;
- Une hernie discale ;
- Une maladie chronique ayant une composante douloureuse au niveau du dos, comme :
- L’arthrose ;
- L’ostéoporose ;
- Les rhumatismes inflammatoires, tels que la polyarthrite rhumatoïde ou la spondylarthrite ankylosante ;
- La fibromyalgie.
Quels symptômes ?
Les dorsalgies se manifestent en premier par des douleurs dorsales, comme leur nom l’indique. Ces douleurs peuvent être localisées en un point donné, ou diffuser dans toute la région dorsale, voire plus largement dans l’organisme (par exemple douleurs articulaires à d’autres endroits). Les douleurs peuvent être modérées ou au contraire très intenses. Elles peuvent être ponctuelles ou persister dans le temps.
En dehors des douleurs, les dorsalgies peuvent entraîner selon leurs causes d’autres signes cliniques :
- Des sensations anormales dans la zone douloureuse (fourmillements, picotements, brûlures) ;
- Des tensions musculaires ;
- Une raideur de la colonne vertébrale ;
- Une gêne fonctionnelle, avec l’impression d’être bloqué au niveau du dos.
Dans le cas des dorsalgies associées à des maladies chroniques, les patients présentent également les symptômes caractéristiques des pathologies entraînant les dorsalgies, par exemple des douleurs articulaires ou musculaires.
Diagnostic et traitements de la dorsalgie
Quel diagnostic ?
Un grand nombre de dorsalgies sont totalement bénignes et disparaissent spontanément en quelques jours. Par exemple, le lumbago aigu, lié à un faux mouvement ou à une mauvaise posture prolongée, guérit après quelques jours d’activité modérée et la prise de médicaments antalgiques pour soulager les douleurs. En revanche, certaines dorsalgies doivent alerter et nécessitent une consultation médicale et une prise en charge adaptée.
Certains symptômes correspondent à des signes de gravité qui doivent amener à consulter rapidement un médecin :
- Une douleur dans la poitrine ou la mâchoire (signes évocateurs d’un accident cardiovasculaire) ;
- Un malaise, des sueurs froides ou des extrémités bleutées ;
- Une fièvre élevée, des frissons et une dégradation de l’état général ;
- Des douleurs dorsales répétées et sans cause identifiée ;
- En cas d’association avec des sensations anormales dans les membres (jambes, bras).
Lors de la consultation, le médecin interroge le patient sur ses antécédents médicaux et son état de santé, puis l’ausculte. Il doit en premier lieu écarter toute cause grave pouvant donner lieu à une dorsalgie, en particulier :
- Une origine respiratoire (tumeur, infection, pneumothorax, …) ;
- Une origine cardiovasculaire (infarctus du myocarde, infection, crise cardiaque, …) ;
- Une origine digestive (ulcère de l’estomac, pancréatite, atteinte hépatique, …) ;
- Une origine tumorale (développement d’une tumeur médiastinale par exemple) ;
Pour s’assurer que les douleurs proviennent bien de la colonne vertébrale et ne résultent pas d’une cause plus grave, le médecin peut avoir recours à des examens complémentaires :
- Des bilans sanguins : numération formule sanguine (NFS), bilan hépatique, ;
- Des examens d’imagerie : radiographie, échographie, scanner, IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) ;
- Des analyses microbiologiques.
Le médecin doit préciser le type de dorsalgie, et notamment :
- Sa localisation (quelle région de la colonne vertébrale est touchée) ;
- Son caractère aigu, récidivant ou chronique ;
- Son origine (musculaire, articulaire, fonctionnelle, pathologique, …).
Ce diagnostic est essentiel pour déterminer la prise en charge adaptée au cas du patient.
Quels traitements ?
Les dorsalgies ayant de multiples causes, les traitements sont également très différents selon les circonstances. Généralement, le repos est une composante importante de la prise en charge, mais ce repos ne doit le plus souvent pas signifier une immobilisation complète, car cette dernière a tendance à accentuer les douleurs.
Pour les dorsalgies bénignes et passagères, plusieurs modalités sont possibles :
- L’application de chaleur sur les zones douloureuses ;
- Des séances de kinésithérapie pour relâcher les muscles ;
- Des médicaments antalgiques (paracétamol et anti-inflammatoires non stéroïdiens) ;
- Des décontractants musculaires, réservés à certaines formes de dorsalgies et de moins en moins utilisés.
Pour les dorsalgies chroniques, liées à des pathologies rhumatismales, la prise en charge s’effectue sur le long terme, avec plusieurs composantes :
- Un programme de rééducation et de pratique sportive (pilates) conduit par le kinésithérapeute ;
- Des techniques de relaxation (yoga, sophrologie, hypnose) ;
- Une prise en charge adaptée de la douleur, si possible dans un centre de la douleur (traitements pharmacologiques et non pharmacologiques de la douleur) ;
- La correction des facteurs de prédisposition (surpoids, inactivité, gestion du stress).
Dans certaines situations, un recours à la chirurgie peut être nécessaire pour traiter la cause des dorsalgies, par exemple dans le cas de la scoliose ou de la hernie discale.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– QUE FAIRE EN CAS DE DORSALGIE ? vidal.fr. Consulté le 26 avril 2021.
– Item 215 : Rachialgies. campus.cerimes.fr. Consulté le 26 avril 2021.