Mal des transports


Rédigé par Charline D. et publié le 17 août 2015

Le mal des transports (cinétose ou cinépathie), est un trouble fréquent survenant lors de déplacements réalisés dans un véhicule, par exemple en bateau (le plus fréquemment), en voiture, en bus, ou encore en avion. Cette sensation, très désagréable, touche principalement les enfants et les femmes. Les individus les plus exposés au mal des transports sont les enfants âgés de deux à douze ans et les femmes. Totalement bénin, ce trouble se manifeste principalement par des nausées, vertiges, maux de tête.

Conseils pratiques pour le mal des transports

Définition et symptômes du mal des transports

Qu’est-ce que le mal des transports ?

Le malaise lié au mal des transports est le résultat d’une réponse inadaptée du cerveau, liée à une contradiction entre la perception visuelle (information fournie par les yeux) et le centre de l’équilibre (information donnée par le vestibule, organe de l’équilibre situé dans l’oreille interne).
Lors d’un déplacement prolongé, il y a une stimulation inhabituelle du vestibule : l’oreille interne perçoit rapidement les balancements, les ralentissements, les accélérations du moyen de transport. Tandis que les yeux transmettent ces informations plus lentement. Ce déséquilibre de transmission de l’information explique les difficultés pour le cerveau à analyser les informations exactes sur la position du corps. D’où l’apparition des symptômes du mal des transports.

Certaines personnes sont plus à risque de développer ce trouble : les enfants, les femmes (surtout pendant leurs règles ou la grossesse), les individus sujets aux migraines ou aux troubles de l’équilibre.

Quels symptômes

Les troubles les plus fréquemment ressentis en cas de mal des transports sont :

  1. Une sensation de malaise général ;
  2. Une sensation d’inconfort dans la partie haute du ventre ;
  3. Une sensation de fatigue générale ;
  4. Des nausées ;
  5. Un dégoût des aliments.

Mal des transports

D’autres symptômes peuvent être associés :

  1. une pâleur ;
  2. des sueurs froides ;
  3. une anxiété importante ;
  4. une hypersalivation ;
  5. des vomissements ;
  6. des vertiges ;
  7. une accélération de la respiration ;
  8. des maux de tête ;
  9. etc.

Le mal de transport ne comporte aucune complication grave. Les symptômes du mal de transport s’atténuent le plus souvent dès l’arrêt du mouvement. Parfois, les symptômes peuvent prendre jusqu’à quelques jours pour complètement disparaître.

A noter ! Le mal des transports peut s’atténuer avec la répétition des voyages.

Diagnostic et traitement du mal des transports

Quel diagnostic ?

Généralement, devant l’évidence des symptômes, le mal des transports ne nécessite pas de consultation médicale dans la majorité des cas.

Il est cependant conseillé de consulter un médecin lorsque :

  • Les mesures prises ne permettent pas de soulager les symptômes :
  • Le trouble résiste aux médicaments disponibles sans ordonnance ;
  • Les symptômes surviennent à chaque voyage en voiture ou presque ;
  • L’affection entraîne des difficultés importantes ;
  • D’autres symptômes sont associés, comme par exemple de la fièvre.

Quel traitement ?

Avant de recourir aux médicaments, ou lorsque les troubles associés au mal des transports sont légers, certaines mesures peuvent être utiles :

  1. Éviter autant que possible les facteurs favorisant le mal des transports comme les mauvaises odeurs (tabac, café, alcool), le confinement, les bruits agressifs, la fatigue, l’anxiété, la chaleur, etc ;
  2. Ne pas voyager avec l’estomac vide. Il est préférable de manger léger avant le départ. Éviter de manger trop gras ou de façon trop copieuse. Privilégier les sucres lents tels que le riz, les pâtes, etc ;
  3. Voyager dans un endroit frais ou penser à mettre la ventilation au niveau du visage : se placer près d’une fenêtre, ou si le temps le permet aller sur le pont du bateau par exemple ;
  4. En avion ou en bateau, se placer au milieu : les sensations de turbulence sont moindres. En voiture, se placer devant ; 
  5. Éviter de lire, de jouer aux jeux vidéo : cela requiert une importante attention visuelle ;
  6. Se placer et regarder dans le sens de la marche : par exemple en voiture, regarder par la vitre avant du véhicule (pare-brise) et fixer un point à l’horizon ;
  7. S’occuper l’esprit : par exemple en voiture, prendre le volant. Le conducteur n’a pas le mal des transports. Il est conseillé d’écouter de la musique, se détendre, etc ;
  8. Boire de l’eau, boissons sucrées ou salées par petites gorgées. Ceci est primordial en cas de vomissements, afin d’éviter la déshydratation ;
  9. Maintenir sa tête fixe pour limiter la sensation de mouvement (avec un petit coussin, ou avec l’appui-tête s’il y en a un) ;
  10. Enfin, ne pas penser au malaise. Il ne faut pas se focaliser sur le fait d’avoir déjà eu le mal des transports : l’anxiété peut générer des maux de ventre, vertiges

Si malgré cela les symptômes surviennent quand même, il est conseillé de fermer les yeux un instant, de respirer profondément et calmement, de se placer dans un endroit frais (ouvrir la fenêtre de la voiture par exemple), et lorsque cela est possible, de s’allonger quelques instants avec un linge frais et humide sur le front.

Si ces malaises surviennent régulièrement, si la gêne est très importante ou bien si elle est accompagnée de fièvre ou de douleurs particulières, il est nécessaire de consulter un médecin. Ce dernier pourra prescrire un traitement adéquat

Des médicaments délivrés avec ou sans ordonnance permettent de soulager les symptômes du mal des transports.

Ils doivent, dans la plupart des cas, être administrés une demi-heure à une heure avant le départ, voire la veille. Certains s’utilisent également durant le voyage.

Il est déconseillé d’associer plusieurs de ces médicaments. Tout comme, il est important de bien lire la notice, ainsi que les précautions d’emploi, pour utiliser les médicaments convenablement. Pour les femmes enceintes, les jeunes enfants, les personnes âgées, il est fortement conseillé de consulter un médecin ou prendre conseil auprès d’un pharmacien, avant d’utiliser l’un de ses médicaments.

Les médicaments les plus employés peuvent être de deux types :

  1. Les antihistaminiques (dimenhydrinate, diphénhydramine, méclozine) : Ces médicaments sont couramment utilisés pour les trajets de quelques heures. Ils permettent de diminuer les risques de nausées.  Les antihistaminiques ont tendance à provoquer une somnolence, plus ou moins intense : il est donc déconseillé de conduire ou de réaliser toute autre activité nécessitant une importante concentration.
  2. La scopolamine : elle agit sur l’oreille interne, pour éviter la transmission d’informations « perturbantes » au cerveau. Elle se présente sous forme de patchs (réservés aux plus de 15 ans). Ces patchs sont utilisés pour les voyages en bateau ou tout autre voyage relativement long. Les effets peuvent durer jusqu’à 72h. La scopolamine est disponible uniquement sur ordonnance.

Les médicaments homéopathiques ou des dérivées d’huiles essentielles (par exemple, la menthe poivrée qui peut contrer les nausées et apaiser les maux de tête) peuvent également être utilisés pour faire face aux symptômes du mal des transports. Il convient cependant de rester très vigilants sur leur utilisation. En effet, les huiles essentielles utilisées pures peuvent se révéler dangereuses si la concentration utilisée est trop importante. Là encore, il est préférable de demander conseils à un médecin ou pharmacien.

Enfin, depuis quelques années, sont apparus des bracelets pour lutter contre le mal des transports. Leur fonctionnement repose sur l’acupression, autrement dit sur la stimulation des points d’acupuncture. Toutefois, leur efficacité n’a pas été scientifiquement prouvée.

Publié le 15  août 2015. Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie, le 15 septembre 2021.

Sources
– Mal des transports : symptômes et causes. ameli.fr.

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