L’auriculothérapie


Rédigé par Florence D-L. et publié le 27 avril 2023

image d'une oreille

Comme son nom l’indique, l’auriculothérapie est une thérapie centrée sur l’oreille. Plus précisément, elle consiste à stimuler une ou plusieurs zones précises, appelées points, du pavillon de l’oreille, en vue de soulager des symptômes variés : douleurs, troubles du sommeil, bouffées de chaleur, addictions, etc. A mi-chemin entre l’acupuncture, la réflexologie et la médecine traditionnelle, l’auriculothérapie est peu connue du grand public et des professionnels de santé. Pourtant, c’est une technique intéressante à plus d’un titre, ouverte à tous, compatible et même complémentaire avec les traitements conventionnels, sans effets secondaires.

Définition

Pour rappel, le pavillon de l’oreille correspond à la partie visible de l’oreille. Les scientifiques parlent également d’auricule, d’où le terme d’auriculothérapie.

Qu’est-ce que l’auriculothérapie ?

C’est une forme de médecine douce qui consiste à stimuler des points présents au niveau du pavillon de l’oreille.

La stimulation des points se fait de différentes manières. Le plus souvent, l’auriculothérapeute applique de fines aiguilles. Il s’agit :

  • D’aiguilles dites extemporanées lorsqu’elles sont retirées à la fin de la séance ;
  • D’aiguilles dites semi-permanentes lorsqu’elles sont laissées en place à la fin de la séance. Elles finissent par tomber d’elles-mêmes au bout de quelques jours.

L’auriculothérapeute peut également utiliser ses mains pour masser l’oreille, mais aussi un laser ou une source de froid pour obtenir le même effet que les aiguilles. Ceci est particulièrement intéressant pour toutes les personnes qui ont peur des piqûres et ne souhaitent pas qu’on les traite avec des aiguilles.

À savoir ! l’auriculothérapie est aussi appelée acupuncture auriculaire ou auriculopuncture.

Un peu d’histoire…

L’auriculothérapie existe sans doute depuis la nuit des temps, mais elle a été en quelque sorte développée et théorisée en 1951 par le Docteur Paul Nogier, un médecin lyonnais.

Depuis 1987, l’auriculothérapie est officiellement reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme une médecine alternative et complémentaire.

On reproche souvent aux médecines douces comme l’auriculothérapie l’absence de preuves scientifiques de leur efficacité. En 2013, l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) publie un rapport intitulé “Evaluation de l’efficacité de la pratique de l’auriculothérapie” dans lequel sont citées plusieurs études qui suggèrent un intérêt de l’auriculothérapie en cas d’opération chirurgicale, dans la gestion de l’anxiété d’une part et des douleurs d’autre part.

image montrant la technique de l'auriculothérapie

Sur quels principes reposent l’auriculothérapie ?

Sur le plan anatomique et physiologique, les auriculothérapeutes rappellent que le pavillon de l’oreille est très innervé. Chaque partie de l’oreille appelée point est en lien direct avec une zone bien précise du système nerveux, qui elle-même est reliée à une partie du corps. Ainsi, en stimulant tel ou tel point de l’oreille, l’auriculothérapeute parvient à soulager tel ou tel symptôme.

À savoir ! Il existe une véritable cartographie de l’oreille, où les différents organes sont représentés sur le pavillon de l’oreille. Le Docteur Paul Nogier utilise même l’image d’un “fœtus inversé”.

Quelles sont les indications de l’auriculothérapie ?

L’auriculothérapie peut être utilisée dans de très nombreux cas. Elle s’emploie seule ou en association à d’autres traitements, conventionnels ou alternatifs.

La douleur

La lutte contre la douleur est l’une des grandes indications de l’auriculothérapie. En stimulant tel ou tel point situé sur le pavillon de l’oreille, l’auriculothérapeute contribue à la libération d’endorphines, des hormones qui jouent le rôle d’antalgiques naturels.

L’auriculothérapie peut s’utiliser face à tout type de douleur : migraines, lombalgies, cervicalgies, mais aussi sciatiques, douleurs liées à la pratique d’une activité professionnelle ou sportive, douleurs péri-opératoires, douleurs de règles, etc.

La sphère psychologique

Les indications de l’auriculothérapie au sein de la sphère psychologique sont très nombreuses :

Les addictions

L’auriculothérapie est une forme de médecine douce intéressante en cas d’addiction au tabac. Elle contribue au sevrage tabagique, parfois en une seule séance !

D’autres types d’addictions sont ciblées par l’auriculothérapie, comme par exemple l’addiction à l’alcool ou aux substances sucrées.

Les autres indications

La ménopause s’accompagne souvent de symptômes gênants et notamment de bouffées de chaleur. Une femme ménopausée peut tout à fait envisager une ou plusieurs séances d’auriculothérapie pour tenter de limiter ses bouffées de chaleur et retrouver ainsi un quotidien apaisé.

Plus étonnant, l’auriculothérapie a également une action bénéfique sur d’autres pathologies comme la constipation ou encore les allergies.

Si un traitement conventionnel a été prescrit par un médecin, l’auriculothérapie peut tout à fait s’envisager comme une méthode complémentaire, soit pour renforcer l’efficacité du traitement et contribuer à mieux soulager les symptômes, soit pour aider à mieux tolérer le traitement prescrit et pourquoi pas éviter certains effets secondaires. Certains patients atteints de cancer font ainsi appel à l’auriculothérapie pour mieux supporter la chimiothérapie.

À savoir ! Attention, l’auriculothérapie ne remplace pas le traitement prescrit par le médecin. D’ailleurs, en cas de maladie chronique ou de traitement au long cours, il est essentiel de demander l’avis du médecin traitant avant d’entamer un parcours d’auriculothérapie.

auriculothérapie et sciatique

L’auriculothérapie en pratique

Pour bénéficier de tous les bienfaits de l’auriculothérapie, voici quelques informations essentielles.

Qui pratique l’auriculothérapie ?

Dès sa création en 1951, l’auriculothérapie est une discipline réservée au corps médical. Elle est enseignée en faculté de médecine, pratiquée par des médecins, et dans une moindre mesure par des chirurgiens-dentistes et des sage-femmes. Cette notion est importante car c’est un gage de qualité et de sécurité pour toutes les personnes souhaitant s’engager dans un parcours d’auriculothérapie. Cependant, de plus en plus de praticiens n’appartenant pas au corps médical se déclarent auriculothérapeutes, ce qui peut entretenir la confusion des patients.

La Société Française d’Auriculothérapie (SOFA) propose une liste de médecins formés sur son site, à la rubrique “annuaire des praticiens”.

Comment se déroule une séance ?

La première séance est souvent plus longue que les autres et dure parfois près d’une heure, car l’auriculothérapeute a besoin de mieux connaître son patient : ses antécédents, ses pathologies, ses traitements passés, en cours ou à venir.

Au cours de l’auriculothérapie proprement dite, le patient est généralement allongé, tandis que l’auriculothérapeute est debout ou assis auprès de lui. Au cours d’une première phase, l’auriculothérapeute utilise ses mains afin de repérer les zones sur lesquelles il va ensuite agir. En fonction de la technique d’auriculothérapie sélectionnée, le praticien appose des aiguilles, utilise un laser ou du froid au niveau des points de l’oreille qui sont intéressants pour le patient et sa problématique.

À savoir ! Les aiguilles utilisées sont obligatoirement stériles et à usage unique. Ceci permet de limiter au maximum le risque infectieux. Une légère douleur ou de petits saignements sont néanmoins possibles.

À savoir ! Le prix d’une séance d’auriculothérapie est variable selon les praticiens, de même que la prise en charge. Avant de s’engager, mieux vaut d’abord prendre contact avec l’auriculothérapeute d’une part, la complémentaire santé d’autre part.

La prévention avant tout

Comme la plupart des médecines douces, l’auriculothérapie doit s’envisager dans une prise en charge plus globale et en particulier une amélioration de l’hygiène de vie : alimentation saine, hydratation suffisante, activité physique régulière, sommeil suffisant et de qualité, gestion du stress, etc.

Rédigé par Florence D.-L., Docteur en pharmacie

Sources
– Fiche du Ministère de la Santé : sante.gouv.fr. Consulté le 23 avril 2023
– Site de l’INSERM : www.inserm.fr. Consulté le 23 avril 2023

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