Il y a trois siècles, les marins partis en mer pendant de nombreux mois redoutaient le scorbut, une carence en vitamine C entrainant fatigue, hémorragies et perte de cheveux et de dents. Aujourd’hui, et malgré la forte abondance de fruits et légumes frais dans les pays développés, la maladie réapparait peu à peu. Eclairage.
Deux phénomènes expliqueraient la résurgence du scorbut
Actuellement, des pays développés comme les Etats-Unis, le Canada, l’Australie ou encore, la France, témoignent de la présence sur leurs territoires de personnes touchées par le scorbut. Même si le nombre de cas reste encore très limité, les autorités sanitaires s’alarment de la réapparition de cette maladie. Pour les médecins et sociologues, cette résurgence vient prouver, une fois de plus, l’existence d’une malnutrition dans les pays les plus développés en dépit de la présence de produits alimentaires abondants.
À savoir ! La vitamine C (acide ascorbique), apportée essentiellement par l’alimentation (le corps ne peut pas la fabriquer) joue un rôle clef dans l’équilibre de la synthèse du collagène. Cette protéine de soutien structure les vaisseaux sanguins. Une carence en vitamine C entraîne une perte de cohésion de ces tissus et la survenue de saignements et hémorragies.Selon la Haute Autorité de la Santé : « Le scorbut est une pathologie résultant d’une carence profonde et prolongée en vitamine C, qui peut se manifester notamment par un syndrome hémorragique, des troubles de la cicatrisation, des signes rhumatismaux ou encore des atteintes gingivales. L’évolution peut être létale en l’absence de traitement consistant à apporter de la vitamine C ».
Selon les médecins qui sont confrontés sur le terrain à cette pathologie, la pauvreté grandissante dans les pays riches serait responsable de la réapparition du scorbut. Les personnes confrontées à un « budget alimentation » très restreint sont obligées de consommer des aliments riches en calories et très peu nourrissants au détriment d’un apport en fruits et légumes.
En parallèle, le corps médical s’est également aperçu que certaines populations ont un manque de connaissance concernant la préservation des nutriments et notamment, les vitamines. Ainsi, ils ne savent pas qu’il ne faut pas trop cuire les légumes (choux de Bruxelles, chou-fleur, poivrons, brocolis) car cela détruit la vitamine C. D’autres personnes pensent aussi consommer des vitamines en prenant des jus à base de fruits (cassis, orange, citron, kiwis fraise) qui, finalement, ne contiennent pas ou très peu de vitamines C.
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Les profils exposés à des carences en vitamine C
Avant d’atteindre cette carence totale et prolongée de vitamine C qu’est le scorbut, il est établi que certaines personnes sont plus sujettes à développer une carence partielle en vitamine C (hypovitaminose C).
Les populations les plus à risque sont :
- Les hommes seuls ;
- Les personnes âgées ;
- Les personnes dépendantes à l’alcool ;
- Les individus souffrant de troubles psychiatriques ou d’autres maladies comme le diabète ;
- Les fumeurs (la nicotine diminue l’absorption et dégrade la vitamine C).
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Traitement et prévention de la carence en vitamine C
En cas de scorbut, le traitement consiste à administrer au patient, par voie orale, un gramme par jour de vitamine C (en plusieurs doses) pendant une quinzaine de jours mais les symptômes hémorragiques disparaissent en seulement deux jours.
La prévention de la carence en vitamine C passe par une alimentation équilibrée et riche en fruits et légumes.
À savoir ! Une ascorbémie (teneur en vitamine C dans le plasma) inférieure à 2,5 mg/L est la caractéristique biologique majeure du scorbut. Les déplétions en vitamine C correspondent à une ascorbémie de 2 à 5 mg/L.
Les apports quotidiens recommandés en vitamine C sont de 110 mg par jour pour un adulte en bonne santé.
D’après l’étude INCA2 de 2007 sur les habitudes alimentaires des français, les apports moyens en vitamine C sont de 93 mg/j chez les adultes de 18 ans-79 ans.
Enfin, et pour assurer la couverture des besoins quotidiens en vitamine C, il est recommandé de consommer environ 500 grammes de fruits et légumes par jour.
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Julie P., Journaliste scientifique
– Scorbut : pauvreté et ignorance entraînent son retour dans les pays développés Sciences et Avenir. Consulté le 28 août 2018.
– Carence en vitamine C et scorbut. Revue Médecine Thérapeutique. JLE.Consulté le 28 août 2018.
Bonjour
Je vous remercie pour tout ce que je viens de lire car je suis susceptible d avoir le scorbut ,mon taux est de 3 alors que la référence est de 26-85 je mange tous les jours des fruits car actuellement j ai une perte du goût depuis presque 3 mois.
Merci à vous .
Cdlt
Jeanmarc Levy.
Bonjour,
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