Le sommeil de l’enfant, un enjeu de santé maternel et infantile

Le sommeil de la mère et de l’enfant n’est pas toujours simple et ses désordres peuvent avoir de multiples répercussions sur la vie quotidienne et le bien-être familial. A l’occasion de la prochaine journée nationale du sommeil, qui aura lieu le 18 mars 2022, Santé Sur le Net s’est penché sur les résultats d’une récente étude menée sur le sommeil maternel et infantile.

Le sommeil de l’enfant est souvent compliqué

Les troubles du sommeil sont fréquents chez le nourrisson et le jeune enfant, avec des effets négatifs à la fois sur l’enfant et sa mère. Chez l’enfant, les problèmes de sommeil peuvent affecter négativement :

• Le comportement, en particulier une hyperactivité;
• Le développement de l’enfant, notamment sur le plan cognitif ;
• Le risque d’obésité au cours de l’enfance et l’âge adulte.

Ces troubles du sommeil sont notamment caractérisés par des réveils nocturnes fréquents, qui surviennent chez 75 % des enfants de moins de quatre ans, avec des conséquences parfois durables sur le sommeil de l’enfant. Et les mères, souvent celles qui se lèvent la nuit en cas de réveil nocturne, subissent aussi les conséquences de ces troubles du sommeil, avec un impact sur leur santé physique et mentale (diminution de la durée du sommeil, fatigue, stress, dépression…).

Les mères touchées par les troubles du sommeil de leur enfant

La préservation du sommeil de la mère et de l’enfant constitue donc un enjeu de santé publique pour la santé maternelle et infantile. Parmi les thérapies qui peuvent être proposées aux familles, figurent notamment les interventions comportementales du sommeil. Par exemple, la thérapie cognitivo-comportementale a démontré son intérêt dans la prise en charge de certains troubles du sommeil, comme l’insomnie. Elle est également efficace pour réduire le risque de dépression du post-partum et de l’anxiété chez la femme enceinte.

Dans le cas du sommeil de la mère et de l’enfant, ces interventions ont pour objectif d’établir un rythme circadien stable au cours de la première année de vie de l’enfant, grâce à une modification ou une adaptation des comportements au sein de la famille. Récemment, des chercheurs ont réalisé une revue systématique de littérature et une méta-analyse sur l’ensemble des études menées sur le sommeil de la mère et de l’enfant jusqu’en avril 2021, afin de déterminer l’efficacité des interventions comportementales du sommeil sur plusieurs paramètres :

• Le nombre de réveils nocturnes de l’enfant ;
• La qualité du sommeil maternel ;
• La dépression chez la mère.

Le sommeil, un enjeu capital dès la naissance

Au total, les chercheurs ont retenu dans leurs critères dix études, parmi les 1 628 études recensées. A partir de l’analyse de l’ensemble des données, ils ont mis en évidence que les interventions comportementales du sommeil réduisaient significativement les troubles du sommeil chez l’enfant et amélioraient significativement la qualité du sommeil maternel. En revanche, aucune différence significative n’a été observée concernant :

Le nombre de réveils nocturnes de l’enfant ;

Le niveau de dépression maternelle.

Les chercheurs concluent sur la nécessité d’études complémentaires sur l’efficacité des interventions comportementales du sommeil. Elles devront prendre en compte certains paramètres, comme l’âge des enfants, la durée des interventions et les critères d’efficacité retenus. Pour la 22ème journée du sommeil, les experts du sommeil souhaitent retenir l’attention des professionnels comme du grand public sur l’importance de la durée et de la qualité du sommeil dès la naissance. Car le sommeil de l’enfant peut impacter durablement sa santé et celle de ses parents. A cette occasion, retrouvez partout en France des rencontres organisées avec professionnels de santé spécialisés dans le sommeil et chercheurs.

Estelle B., Docteur en Pharmacie