Raisonner, décider, rechercher des informations et les mémoriser, comprendre des textes… notre mémoire de travail, ou mémoire à court terme, est mise à rude épreuve. Mais, comment le sommeil et l’état d’esprit influencent-ils la performance de cette mémoire ? Réponses grâce à deux études récentes publiées dans la revue de la Société internationale de neuropsychologie.
Décrire les aspects qualitatifs et quantitatifs de la mémoire à court terme
Au fur et à mesure que l’on vieillit, la mémoire de travail a tendance à décliner. Cependant, d’autres facteurs, comme la dépression et la mauvaise qualité du sommeil, peuvent aussi impacter négativement cette fonction cognitive sur le court terme et le long terme.
À savoir ! La mémoire de travail ou mémoire à court terme permet à une personne de disposer d’un espace de travail mental afin de maintenir des informations pendant une période de plusieurs secondes. Dans le jargon du psychologue, cette mémoire à court terme est dite « de travail » pour faire référence à son aspect actif. Elle permet de stocker et de manipuler des informations pendant un laps de temps très court et lors de la réalisation d’une activité.
Une équipe de chercheurs supervisée par Weiwei Zhang du département de psychologie de l’université de Californie à Riverside a réalisé deux études pour déterminer si l’humeur et le sommeil ont une incidence sur la mémoire de travail.
Ici, les chercheurs se sont attachés, de manière inédite, à décrire deux aspects de la mémoire de travail qui pouvaient être impactés : la qualité (précision et force de la mémoire) et la quantité (capacité de stockage de la mémoire).
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Sommeil et humeur : deux composantes clefs pour renforcer sa mémoire de travail
Dans la première étude, les chercheurs ont rassemblé 110 étudiants et ils leur ont demandé de fournir des informations sur leur qualité de sommeil et leur niveau d’humeur .
Dans la deuxième étude, les chercheurs ont rassemblé 31 participants âgés de 21 à 77 ans. Cette répartition plus large des classes d’âge a permis aux psychologues d’étudier le lien entre le vieillissement et le fonctionnement de la mémoire de travail.
Dans les deux études, la mémoire a été évaluée à l’aide d’une tâche de rappel à court terme.
Les résultats des deux études indiquent que :
- L’âge d’une personne est inversement proportionnel à la précision de sa mémoire de travail ;
- La dépression et le mauvais sommeil (insomnies, réveils pendant la nuit, temps de sommeil court etc…) induisent une défaillance dans l’enregistrement des souvenirs à court terme (la capacité de stockage des informations est faible). Ces deux facteurs ne perturbent cependant pas la précision du souvenir à restituer ;
- L’âge, l’humeur et le sommeil agissent le plus souvent de manière autonome sur la mémoire à court terme.
Reste à comprendre, dans quelles mesures une bonne humeur et un sommeil quasi-parfait peuvent compenser les effets de l’âge sur la mémoire de travail.
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Julie P., Journaliste scientifique
– Poor Sleep Quality and Compromised Visual Working Memory Capacity. Journal of the international neuropsychological society. W Xie et al. Consulté le 21 mai 2019.