Traitement et Covid-19 : nouvelles données pour contrer le coronavirus

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Rédigé par Stéphanie LG. et publié le 15 février 2021

De nouvelles données sont disponibles dans le traitement du coronavirus SARS-CoV-2. Deux études ont publié leurs résultats le 11 février. Elles font le point sur le remdesivir, l’hydroxychloroquine, le lopinavir, l’interferon beta-1a et le tocilizumab.

Le tocilizumab dans le traitement du coronavirus

Un espoir dans le traitement du coronavirus : le tocilizumab

Le tocilizumab est un médicament anti-inflammatoire, habituellement utilisé dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde. Dans la maladie à Covid-19, le tocilizumab freine l’emballement de la réponse immunitaire, souvent responsable des formes graves de la maladie.

Les résultats publiés sont extrêmement encourageants, notamment dans les formes graves de la maladie. Cette molécule :

  • réduit le risque de décès des personnes hospitalisées
  • diminue le besoin de ventilation mécanique
  • diminue le temps d’hospitalisation des patients

Jusqu’à présent, la dexaméthasone, de la famille des corticostéroïdes, était la seule molécule ayant fait la preuve de son efficacité dans la réduction de la mortalité. Néanmoins, le tocilizumab est 100 fois plus cher que la dexaméthasone. Ce qui pose la question de l’accès aux traitements.

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Le remdesivir, l’hydroxychloroquine, le lopinavir et l’interferon beta-1a sont inefficaces

Depuis presque un an, de nombreuses molécules ont été testées pour lutter contre ce nouveau virus. Parmi celles-ci, 4 ont retenu l’attention des médecins :

  • Le remdesivir, qui a été initialement développé en 2015 pour lutter contre le virus Ebola, mais dont les essais n’ont pas été concluants.
  • L’hydroxychloroquine, qui est utilisée dans le traitement de certains rhumatismes inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde de l’adulte ou l’arthrite juvénile idiopathique de l’enfant. Elle peut également être utilisée dans le lupus érythémateux disséminé.
  • Le lopinavir, qui est indiqué dans le traitement du VIH.
  • L’interferon beta-1a, qui est utilisé dans le traitement de la sclérose en plaques.

Un essai, nommé WHO solidarity trial, incluant 11 330 adultes sur 30 pays fait le point sur ces 4 molécules au 11 février 2021. Aucune d’entre elles n’a d’effet sur les patients hospitalisés positifs au coronavirus :

  • pas de diminution de la mortalité
  • pas de diminution de la ventilation mécanique
  • pas de diminution du temps d’hospitalisation

Ces données ont été publiées dans le prestigieux New England Journal of Medecine. Cet essai a été initié par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) en mars 2020. Depuis, des anticorps monoclonaux ont été ajoutés dans l’essai, mais les résultats pour ceux-ci ne sont pas encore disponibles.

Un essai européen, nommé Discovery, a également étudié ces 4 molécules. Cet essai conclut lui aussi à l’inefficacité des 4 molécules dans le traitement du coronavirus. Les données de l’essai Discovery ont été inclues dans l’essai Solidarity pour augmenter sa puissance statistique.

La recherche avance à une vitesse prodigieuse à la fois sur les traitements curatifs et à la fois sur les traitements préventifs (vaccins). Néanmoins, les gestes barrières et la distanciation sociale sont encore nécessaires.

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Stéphanie LG, docteur en pharmacie

Sources
– World’s largest COVID-19 drug trial identifies second compound that cuts risk of death. sciencemag.org. Consulté le 15 février 2021.
– Repurposed Antiviral Drugs for Covid-19 — Interim WHO Solidarity Trial Results. nejm.org. Consulté le 15 février 2021.