La grossesse représente une période particulière durant laquelle la future mère doit veiller à sa santé et à son alimentation. Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a récemment actualisé les repères alimentaires du Programme national nutrition santé pour les femmes enceintes et allaitantes. Zoom sur ces nouvelles recommandations.
De l’importance d’une alimentation saine pendant la grossesse
La grossesse représente une période de la vie où la « prise de conscience nutritionnelle » de nombreuses femmes s’accroît. Souhaitant le meilleur pour leur bébé, les futures mères vont veiller à leur alimentation. Cette attention est portée pendant près de neuf mois, et au-delà, si elles choisissent d’allaiter. Ainsi, la grossesse est propice à l’adoption d’un mode de vie sain et pérenne. Elle induit une modification des habitudes alimentaires et plus globalement du mode de vie.
C’est dire combien la qualité de l’alimentation s’avère importante durant cette tranche de vie courte et longue à la fois. Le HCSP vient d’actualiser les repères alimentaires du Programme national nutrition santé destinés aux femmes enceintes et allaitantes.
À savoir ! Ces nouveaux repères alimentaires s’adressent aux femmes enceintes en l’absence de régime alimentaire particulier (régimes pour raisons de santé ou régimes d’exclusion), de pathologies préexistantes (obésité, chirurgie bariatrique) ou de pathologies propres à la grossesse (comme le diabète gestationnel).
Des repères alimentaires actualisés pour les femmes enceintes et allaitantes
Dans ce nouvel avis de l’HCSP, les conseils nutritionnels généraux et spécifiques ont été mis à jour. Les repères nutritionnels généraux pour la femme enceinte et allaitante sont très similaires à ceux de la population générale adulte. Ils comptent la consommation de 5 fruits et légumes par jour, réduction de la consommation de viande rouge, de produits sucrés et salés etc. Le HSCP délivre également des recommandations nutritionnelles spécifiques.
C’est ainsi que la femme enceinte devra particulièrement surveiller sa prise de poids afin d’éviter d’éventuelles complications ultérieures. Mais attention, les régimes amaigrissants sont à proscrire durant la grossesse ! Il faut également stopper la consommation d’alcool en raison de son caractère tératogène. En effet, elle est susceptible de provoquer des malformations chez les enfants exposés in utero. Quant à l’information sur la contamination par certains agents microbiens durant la grossesse, elle devra être renforcée auprès de toute femme en âge de procréer. Par ailleurs, la grossesse s’accompagne d’une hausse des besoins en nutriments. Ainsi, la femme enceinte se trouve parfois exposée à des carences en vitamines et minéraux. Ces éléments devront faire l’objet d’un suivi médical spécifique voire de prescriptions individualisées.
Si les repères nutritionnels présentés dans cet avis s’adressent spécifiquement aux femmes enceintes et allaitantes, le HSCP tient néanmoins à souligner l’importance de la continuité entre la période pré-conceptionnelle, la grossesse et l’allaitement. Dès lors, il délivre un message fondamental en préconisant «une alimentation équilibrée dès avant la grossesse pour prévenir un certain nombre de pathologies fœtales et maternelles, dont certaines peuvent se développer en début de grossesse, et avant même la connaissance de la grossesse ». L’instance recommande ainsi de débuter une supplémentation en folates avant même la conception de l’enfant et de la prolonger pendant 3 mois après la conception (à raison de 0,4 mg/jour et jusqu’à 5 mg/jour en cas d’antécédent de déficit en vitamine B9 et B12).
Des informations dosées et vérifiées
Ces nouveaux repères alimentaires du HSCP serviront de support à l’élaboration de messages de communication destinés au grand public. L’objectif étant de délivrer aux femmes une information claire et lisible.
Mais dans le contexte épidémique actuel, il faut doser les informations et recommandations délivrées aux femmes enceintes et allaitantes. Le but étant de ne pas les angoisser outre mesure. De même, la fiabilité et la cohérence de ces messages s’avèrent essentielles. Pour avoir accès à des informations vérifiées, les femmes enceintes et allaitantes pourront s’adresser aux différents professionnels de santé qui les accompagnent ou consulter des sites de référence officiels mis en place par Santé publique France tels que https://www.1000-premiers-jours.fr/fr et https://www.mangerbouger.fr/.
Déborah L., Docteur en Pharmacie