Dostarlimab, un nouveau traitement dans le cancer de l’endomètre

Le cancer de l’endomètre est le cancer le plus fréquent de l’appareil reproducteur féminin et la quatrième cause de cancer chez les femmes en France. Pour les stades avancés ou récidivants, les options thérapeutiques restent peu nombreuses. Depuis le 23 octobre 2023, les patientes peuvent bénéficier d’un nouveau traitement d’immunothérapie, le dostarlimab, qui vient d’obtenir une décision d’accès précoce en France.

Cancer de l’endomètre, 4^ème cause de cancer chez les femmes

Le cancer de l’endomètre, également appelé le cancer du corps de l’utérus – par opposition au cancer du col de l’utérus (lien vers fiche : https://www.sante-sur-le-net.com/maladies/cancer/cancers-feminins/cancer-col-uterus/) – touche le plus souvent les femmes après la ménopause. Selon l’European Society for Medical Oncology, 1 à 2 femmes sur 100 en Europe développeront un cancer de l’endomètre au cours de leur vie. Plusieurs facteurs de risque de développer un cancer de l’endomètre ont été identifiés :

• L’âge ;
• Le surpoids et l’obésité ;
• Des troubles métaboliques, notamment glucidiques (diabète) ;
• La nulliparité (le fait de ne pas avoir eu d’enfant) ;
• La prise d’un traitement hormonal de substitution (THS) ;
• La puberté précoce ou la ménopause tardive, induisant une exposition prolongée aux oestrogènes ;
• Un traitement par le tamoxifène (hormonothérapie contre le cancer du sein) ;
• Des antécédents familiaux de cancer de l’endomètre.

Le plus souvent, le traitement du cancer de l’endomètre repose sur la chirurgie avec une ablation de l’utérus et parfois d’autres organes génitaux. D’autres traitements peuvent être utilisés, comme la radiothérapie, la chimiothérapie, l’hormonothérapie et plus récemment l’immunothérapie.

Le dostarlimab, nouvelle option thérapeutique dans le cancer de l’endomètre

Récemment, la Haute Autorité de Santé a octroyé une décision d’accès précoce à un nouveau médicament contre le cancer de l’endomètre, le dostarlimab. Ce médicament d’immunothérapie est un anticorps monoclonal qui cible un récepteur de mort cellulaire. Depuis le 23 octobre 2023, les patientes françaises peuvent bénéficier de ce nouveau traitement dans le cadre d’un accès précoce. L’indication thérapeutique du dostarlimab est le traitement des patientes adultes atteintes d’un cancer de l’endomètre avancé nouvellement diagnostiqué ou récidivant. Le médicament n’est pas administré seul, mais en combinaison avec une chimiothérapie à base de sels de platine.

Cette décision d’accès précoce a été accordée pour une durée de 12 mois, dans l’attente de l’octroi d’une autorisation de mise sur le marché (AMM). En pratique, le dostarlimab est administré à l’hôpital en perfusion de 30 minutes, selon le schéma suivant :

• 500 mg de dostarlimab en combinaison avec la chimiothérapie toutes les 3 semaines pour les 6 premières doses ;
• Pour les doses suivantes, 1 000 mg de dostarlimab seul toutes les 6 semaines.

Améliorer le pronostic et la qualité de vie des femmes

Le plus souvent, le cancer de l’endomètre est diagnostiqué à un stade localisé, associé à un bon pronostic, avec un taux de guérison de 75 %. En revanche, chez une femme sur 4, le cancer est diagnostiqué à un stade avancé, avec un pronostic plus réservé (survie moyenne de 10 mois). Le dostarlimab constitue ainsi une option de traitement particulièrement intéressante pour ces femmes.

Dans les essais cliniques, ce nouveau traitement a démontré son efficacité. Dans une étude menée sur 494 patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre avancé ou récidivant, le traitement par dostarlimab permettait d’améliorer significativement la survie sans progression de la maladie et de réduire le risque de progression du cancer ou de décès. Les effets indésirables observés étaient essentiellement des troubles gastro-intestinaux, des troubles hématologiques et immunologiques. La décision d’accès précoce pour le dostarlimab dans le cancer de l’endomètre constitue une avancée prometteuse pour toutes les patientes.

Estelle B., Docteur en Pharmacie