Soins du cordon ombilical : que faire (et ne pas faire) ?

Le cordon ombilical permet l’échange d’oxygène, de nutriments et de déchets entre la mère et l’enfant grâce à deux artères et une veine. À la naissance, il est clampé puis coupé, laissant un moignon qui va sécher puis tomber. Pendant cette période, des soins sont nécessaires pour prévenir les infections et favoriser une bonne cicatrisation. Faut-il utiliser un antiseptique ? À quelle fréquence nettoyer ? Que faire en cas d’écoulement ? Face à la diversité des conseils reçus, il est parfois difficile de s’y retrouver. Cet article fait le point sur les dernières recommandations conjointes de la Société française de néonatologie et de la Société française d’hygiène hospitalière.

Pourquoi faut-il prendre soin du cordon ombilical ?

Le cordon : un tissu vulnérable après la naissance

Le cordon ombilical est composé de deux artères et d’une veine, entourées d’un tissu conjonctif. Une fois coupé, il entre rapidement dans un processus naturel de dessèchement, aboutissant à sa chute entre 5 et 15 jours après la naissance. Mais durant cette phase, la zone ombilicale reste exposée à une potentielle colonisation bactérienne. Le moignon constitue alors une porte d’entrée possible pour les infections.

Qu’est-ce que l’omphalite ?

L’omphalite est une infection localisée ou étendue du cordon ombilical. Elle peut se manifester par une rougeur (érythème), un écoulement purulent ou un gonflement autour du nombril. Dans les cas les plus graves, l’infection peut progresser aux tissus profonds, voire se généraliser. Les complications sont rares dans les pays à haut niveau de ressources où les bébés naissent majoritairement dans des maternités, contrairement aux pays à faibles revenus où les bébés naissent le plus souvent à domicile, dans des conditions d’hygiène mal maîtrisées.

Quelles sont les recommandations actuelles pour les soins du cordon ?

Des pratiques longtemps discordantes

En France, les conseils donnés aux jeunes parents sur les soins du cordon ont pu varier selon les interlocuteurs : professionnels de maternité, médecin traitant, entourage familial… L’usage systématique d’un antiseptique (éosine, Biseptine®, Dakin®) a longtemps été de mise. Cette discordance peut générer confusion et inquiétude pour les familles.

Le soin « sec » la référence actuelle

Depuis 2023, les recommandations conjointes de la SF2H et de la Société française de néonatologie ont clarifié les pratiques. Le soin dit « sec », consistant en un nettoyage à l’eau tiède et au savon doux suivi d’un séchage minutieux, est jugé aussi sûr que l’usage d’antiseptiques pour les nouveau-nés à terme nés en milieu hospitalier. L’étude NEOCORD, menée sur près de 8 700 nourrissons, n’a montré aucune différence significative d’incidence des infections entre les deux techniques.

À retenir

Comment bien surveiller la cicatrisation du cordon ?

La surveillance du cordon doit être quotidienne. L’apparition d’un des signes d’alerte suivant nécessite un avis médical le jour même (en PMI, en cabinet médical ou à la maternité) :

• Aspect inhabituel du cordon ou de la région péri-ombilicale ;
• Cordon malodorant ;
• Sécrétions purulentes ;
• Rougeur autour de l’ombilic.

La persistance du cordon au-delà de 3 semaines doit également conduire à consulter un professionnel de santé.

Il est habituel qu’un suintement jaunâtre ou brunâtre apparaisse au moment de la chute. Cela ne doit pas inquiéter tant qu’il n’y a pas d’autre symptôme associé. Une fois le cordon tombé, il est recommandé de continuer les soins et le séchage durant quelques jours, le temps que la cicatrisation soit complète. 

Lorsqu’un accouchement a lieu dans des conditions d’hygiène optimales, l’utilisation d’un antiseptique pour les soins du cordon n’est pas nécessaire. Un nettoyage soigneux et une surveillance quotidienne suffisent pour prévenir les infections graves. Bien informer les parents, harmoniser les pratiques et rester attentif aux signes d’alerte sont essentiels pour garantir une bonne cicatrisation de l’ombilic.