Spéciale Journée Nationale de l’Audition : quand le travail rend sourd

Actualités ORL (Oto-Rhino-Laryngologie)

Rédigé par Isabelle V. et publié le 9 mars 2017

Sur un chantier ou en open-space, 60 à 90 % des salariés se déclarent gênés par le bruit. Pour les plus touchés, cette exposition peut déboucher sur des troubles auditifs : surdité ou acouphènes. Pourtant, lutter contre le bruit au travail est possible, la Journée Nationale de l’Audition met en ligne un site destiné aux entreprises : « santé auditive au travail ».

Santé auditive travail

 

 

Tous les salariés sont touchés ou presque

L’exposition prolongée au bruit est responsable de fatigue auditive et peut déboucher, à la longue, sur une détérioration de l’ouïe. Des traumatismes sonores aigus (bruits ponctuels très intenses) peuvent déclencher des acouphènes et des pertes d’audition.

A savoir ! Un acouphène est un bruit entendu dans l’oreille en l’absence de toute source sonore. Il se caractérise par un sifflement, un grésillement ou un bourdonnement.

De nombreux salariés sont touchés. Sans surprise, ce sont les personnes qui travaillent dans l’industrie qui sont les plus concernées. Cependant, les salariés du secteur des services ne sont pas épargnés. Le bruit impacte la santé auditive au travail de 91 % des ouvriers et 74 % des employés, mais aussi 82 % des professions intermédiaires et 76 % des cadres supérieurs.

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Open-space, mon amour

L’open-space est par définition un lieu ouvert. Certes, cela peut s’avérer convivial, mais le bruit est un facteur de stress et de déconcentration pour les salariés. À long terme, il diminue leur rendement. Au-delà de 50 dB en continu (l’équivalent du bruit d’une machine à laver), la fatigue auditive s’installe. Il n’y a pas que les conversations : imprimantes, ordinateurs, téléphones, portes sont aussi responsables d’une pollution sonore constante.

Avec un peu de bon sens, et de matériel, on peut réduire ces nuisances :

  • Parler à voix basse ;
  • Ne pas claquer les portes, mettre des protections sous les pieds des chaises ;
  • Régler les sonneries au minimum ;
  • Porter un casque anti-bruit qui annule les bruits de fond ;
  • Poser des cloisons acoustiques entre les postes de travail ;
  • Veiller à l’insonorisation des locaux.

A savoir ! On retrouve le même type de nuisance sonore de groupe à l’école. Les enfants et le personnel peuvent y être exposés à des niveaux sonores très importants. Dans les cantines, le bruit peut atteindre 120 dB (niveau le plus élevé d’un concert de rock).

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Echelle bruit décibels

La loi protège les salariés les plus exposés au bruit

Depuis le 1er janvier 2016, le bruit est reconnu facteur de pénibilité au travail. L’entreprise doit prendre des mesures pour protéger ses salariés lorsqu’ils sont exposés à plus de 80 dB pendant 8 heures ou à plus de 135 dB ponctuellement 120 fois par an. Dans certains cas, la surdité peut être reconnue maladie professionnelle.

A savoir ! Une étude a été menée sur l’aéroport du Caire confirmant la relation entre bruit et dégradation de la santé. 200 salariés de l’aéroport exposés au bruit (100 dB en moyenne) et un groupe témoin non exposé ont été comparés. Le personnel de l’aéroport soumis au bruit présentait de façon plus importante des symptômes comme : une perte auditive, des maux de tête, de l’anxiété, des insomnies et une pression artérielle augmentée.

L’entreprise a tout à gagner à préserver la santé auditive de ses employés. La Journée Nationale de l’Audition organise des campagnes de sensibilisation à l’attention des dirigeants et des salariés. Pour que le travail ne rende plus sourd.

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Isabelle V., Journaliste scientifique


Sources :
Les coûts et les risques du bruit au travail, Santé Auditive au Travail, consulté 7 mars 2016
Effets sur la santé du bruit dans l’aviation notamment en lien avec le travail posté, Rizk S and al, INRS biblio, juin 2016
Bruit – Nuisances sonores à l’école, AFPSSU, 5 avril 2016

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