La photobiomodulation, quel intérêt en cancérologie ?

Qu’est-ce que la photobiomodulation ? Quelles sont ses indications et quel est son intérêt ? Initialement développée pour des applications esthétiques puis dans la récupération sportive, elle trouve un intérêt récent mais croissant dans de nombreux champs thérapeutiques, dont la cancérologie. Explications.

Qu’est-ce que la photobiomodulation ?

La photobiomodulation, encore appelée thérapie par laser/LED de faible énergie (LLLT pour Low Level Laser Therapy en anglais), est une technique utilisant le laser, qui a été développée il y a plus de 30 ans. Utilisée initialement et encore largement aujourd’hui dans le domaine de l’esthétique et du rajeunissement, elle contribuerait à :

• Raffermir la peau ;
• Réduire les douleurs ;
• Favoriser la circulation du sang.

À savoir ! Les pouvoirs cicatrisants de la photobiomodulation ont été démontrés grâce à la conquête spatiale, cette technique ayant été utilisée dans l’espace pour compenser une cicatrisation ralentie des plaies en apesanteur.

Avec de tels effets, la photobiomodulation a rapidement été utilisée également dans la récupération sportive après l’effort, notamment chez les sportifs de haut niveau, à l’instar d’autres approches, comme la cryothérapie. Son intérêt dans le domaine médical est plus récent, mais la photobiomodulation s’avère potentiellement bénéfique dans différentes circonstances, en dermatologie, dans les maladies neurodégénératives et dans les cancers.

La photobiomodulation, un soin de support oncologique en plein essor

En cancérologie, la photobiomodulation présente plusieurs atouts importants. En effet, elle exerce des effets antalgiques (contre les douleurs), antiinflammatoires et cicatrisants. De plus, cette technique est non invasive, totalement indolore et sans aucun effet secondaire. Elle est donc de plus en plus utilisée dans le cadre des soins de support, pour favoriser la tolérance aux traitements de chimiothérapie et de radiothérapie. En pratique, la photobiomodulation consiste à exposer des cellules ou des tissus à une lumière spécifique (longueur d’onde particulière) pour stimuler l’activité des cellules ou des tissus (en quelque sorte comme la lumière du soleil stimule la photosynthèse des cellules végétales).

Actuellement, elle est indiquée dans plusieurs contextes :

• Favoriser la cicatrisation des tissus endommagés par des traitements anticancéreux, par exemple les radiodermites, ces brûlures de la peau faisant suite à des séances de radiothérapie ;
• Améliorer la réponse immunitaire et donc renforcer l’action des traitements anticancéreux ;
• Réduire l’inflammation, par exemple en prévenant les mucites, qui résultent d’une inflammation des muqueuses buccales ;
• Prévenir ou traiter certains effets secondaires de la chimiothérapie ou de la radiothérapie.

L’intérêt de la photobiomodulation dans de nombreux cancers

Et d’autres situations pourraient bientôt faire l’objet de séances de photobiomodulation. Des essais cliniques sont en cours pour évaluer son intérêt dans la prise en charge des neuropathies périphériques induites par certaines chimiothérapies, des fibroses cutanées, des lymphœdèmes (gonflement des membres inférieurs et/ou supérieurs), ou encore de la sécheresse buccale. Progressivement, les centres de prise en charge des cancers s’équipent des appareils de photobiomodulation pour en faire bénéficier un maximum de patients.

La photobiomodulation peut être utilisée chez des patients atteints de différents cancers, comme :

• Le cancer du sein ;
• Les cancers de la sphère ORL ;
• Le cancer de l’anus ;
• Les cancers gynécologiques ;
• Les cancers dont les traitements provoquent des neuropathies périphériques et/ou des alopécies (perte de cheveux).

Estelle B., Docteur en Pharmacie