L’impact des traitements anticancéreux sur la qualité de vie des femmes

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Rédigé par Estelle B. et publié le 18 novembre 2019

La perspective de la chimiothérapie suscite généralement une vive inquiétude des patients, qui craignent les effets secondaires et leurs conséquences sur la qualité de vie. De manière surprenante, une récente étude française suggère que l’hormonothérapie pourrait un avoir impact plus négatif sur la qualité de vie que la chimiothérapie chez les femmes atteintes d’un cancer du sein.

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Cancer du sein, chimiothérapie et qualité de vie

Le cancer du sein est le plus fréquent des cancers féminins en France. En fonction de la gravité et de la nature de la tumeur, plusieurs traitements anticancéreux peuvent être nécessaires :

  • La chirurgie (mastectomie, avec ablation partielle ou totale du sein) ;
  • La chimiothérapie;
  • La radiothérapie ;
  • L’hormonothérapie.

Pour les patientes atteintes d’un cancer du sein, la chimiothérapie est souvent redoutée en raison de ses effets secondaires, qui peuvent considérablement altérer la qualité de vie. Pourtant, d’autres thérapies anticancéreuses pourraient nuire de manière plus importante à la qualité de vie. C’est en tout cas que suggère une récente étude, publiée dans la revue scientifique Annals of Oncology.

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L’hormonothérapie altère toujours la qualité de vie deux ans après le diagnostic

Des chercheurs français de l’Université de Paris-Sud, de l’INSERM et de l’Institut Gustave Roussy ont analysé la qualité de vie de 4 262 patientes atteintes d’un cancer du sein localisé (stades I à III), à différents moments :

  • Lors du diagnostic ;
  • Un an après le diagnostic ;
  • Deux ans après le diagnostic.

Le traitement des patientes avait comporté une intervention chirurgicale, complétée parfois par des séances de chimiothérapie et/ou de radiothérapie. Suite à cette prise en charge, 75 à 80 % des patientes avaient suivi une hormonothérapie sur une durée minimale de 5 ans. La qualité de vie des patients a été évaluée par deux outils de mesure, l’un spécifique du cancer du sein et l’autre commun à tous les cancers.

Les résultats de cette étude ont montré que l’ensemble des patientes de l’étude montraient une dégradation globale de leur qualité de vie 2 ans après le diagnostic du cancer. Cette altération de la qualité de vie était plus importante chez les femmes sous hormonothérapie, en particulier pour les femmes post-ménopausées.

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La chimiothérapie associée à une dégradation transitoire de la qualité de vie

A l’opposé, la chimiothérapie semblait surtout impacter la qualité de vie des femmes non ménopausées. Les patientes présentaient en particulier une altération de leurs capacités cognitives.

Ces résultats montrent pour la première fois, que contrairement aux idées reçues, l’hormonothérapie n’a pas systématiquement un impact moindre sur la qualité de vie que la chimiothérapie. Si la chimiothérapie impacte fortement et négativement la qualité de vie à court terme, ses conséquences sont fortement amoindries deux ans après le diagnostic. A l’inverse, les conséquences de l’hormonothérapie perdurent plusieurs années après le diagnostic.

Actuellement, les recommandations préconisent une hormonothérapie entre 5 et 10 ans après le diagnostic du cancer du sein. Suite à cette étude, il serait nécessaire de mieux identifier les femmes susceptibles de présenter des effets secondaires importants des hormones, pour mieux prendre en charge et accompagner ces femmes. De même, il faudrait pouvoir mieux identifier les femmes à risque de rechute du cancer du sein, l’hormonothérapie restant capitale pour réduire le risque de rechute chez les femmes à haut risque.

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Estelle B., Docteur en Pharmacie

– L’hormonothérapie a un impact plus important que la chimiothérapie sur la qualité de vie des femmes. Communiqué de Presse. INSERM. Consulté le 17 novembre 2019.