Botox : quels sont les risques des injections illégales ?
Depuis le mois de février, trois nouveaux cas graves de botulisme, une maladie neurologique grave, ont été déclarés en France dans un contexte d’injections de botox réalisées par des personnes non habilitées. Focus sur la mise en garde de l’Agence nationale de sécurité du médicament ou ANSM.

Injections illégales : quelles sont les mises en danger ?
Les trois patients concernés ont présenté « des symptômes sévères de botulisme avec en particulier des difficultés respiratoires nécessitant une hospitalisation en soins intensifs » souligne l’autorité sanitaire dans sa recommandation publiée le 23 octobre.
En effet, la toxine botulinique est un médicament qui provoque un relâchement de muscles en bloquant la transmission nerveuse au niveau de la jonction neuromusculaire. Elle est utilisée pour traiter certains troubles musculaires (dystonie) ou neurologiques (hyperactivité de la vessie, migraine chronique), mais aussi en médecine esthétique pour améliorer transitoirement l’apparence des rides.
La molécule peut provoquer le botulisme dans certaines conditions.
Plusieurs cas de figure sont observés dans la survenue de botulisme liée aux injections illégales :
- La molécule est issue d’un produit non autorisé (pas d’autorisation de mise sur le marché) ;
- La molécule est mal administrée ;
- La molécule est délivrée avec des doses non contrôlées.
Reconnaitre les symptômes du botulisme
Une intoxication à la neurotoxine botulinique peut provoquer le botulisme qualifié notamment d’affection neurologique aiguë.
Les symptômes du botulisme sont :
- Atteinte oculaire : vision troublée ou double ;
- Affaissement anormal de la paupière supérieure ;
- Faiblesse musculaire avec difficultés à marcher ;
- Paralysie descendante des membres tout en conservant la conscience et la sensibilité nerveuse ;
- Difficultés à parler ou à avaler ;
- Troubles digestifs ;
- Difficultés respiratoires.
Si l’évolution de l’état de santé est défavorable, des soins respiratoires intensifs avec ventilation assistée peuvent être nécessaires. Dans les formes avancées, c’est cette insuffisance respiratoire qui entraîne le décès.
Recours au botox : les situations à fuir et celle à privilégier
Les produits injectés par des personnes non habilitées et vendus sur Internet sont contrefaits. Ils échappent aux obligations du circuit pharmaceutique légal. Ces produits sont à fuir, ils ne répondant pas aux exigences de qualité, de sécurité et d’efficacité.
Le recours à des injections de botox en dehors d’un cadre médical présente des risques majeurs, tels que : survenue de botulisme, infection, nécrose cutanée, réaction allergique voire décès.
Les signes qui doivent interroger et alerter sont :
- Des injections proposées par des personnes sans qualification médicale ;
- Des lieux d’injection non médicaux, comme des domiciles privés ou des instituts de beauté ;
- Des promesses irréalistes avec l’assurance d’aucun effet secondaire ni aucune douleur ;
- De la promotion sur les réseaux sociaux ou des offres d’achat de botox sur internet : la publicité pour un médicament soumis à prescription médicale obligatoire auprès du grand public est interdite en France tout comme sa vente en ligne ;
- Des tarifs défiants toutes concurrences.
Alors, vers qui s’orienter pour faire des injections de botox en toute sécurité ?
Ce qu’il faut savoir, c’est que grâce à leur formation initiale, les dermatologues, chirurgiens plasticiens, médecins esthétiques, ophtalmologues, ORL et chirurgiens maxillo-faciaux sont habilités à injecter du Botox en France à visée esthétique. D’autres professions, comme les neurologues, urologues ou ophtalmologues peuvent aussi utiliser les injections de toxine botulique à visée médicale.
Les autres médecins doivent justifier en revanche d’une formation complémentaire avant de faire des injections à visée esthétique, type DIU de médecine esthétique (Diplôme Inter Universitaire).
Aussi, aucune profession paramédicale n’a le droit de faire en France des injections de Botox à visée esthétique.
– Soulager les douleurs neuropathiques grâce au Botox. www.inserm.fr. Consulté le 28 octobre 2025.
Cet article vous a-t-il été utile ?