Vagues de chaleur : un impact sur le neurodéveloppement des jeunes enfants ?

Par |Publié le : 2 juin 2025|Dernière mise à jour : 2 juin 2025|3 min de lecture|

A l’heure où les épisodes de chaleur deviennent de plus en plus familiers et bousculent les saisonnalités, pourraient-ils avoir un impact sur notre capital santé ? C’est ce que suggèrent une récente étude selon laquelle l’exposition à de hautes températures pendant la grossesse et en post-partum aurait un impact sur le neurodéveloppement des jeunes enfants.

Vagues de chaleur et canicule : des risques pour la santé

On le sait, les vagues de chaleur et les épisodes caniculaires mettent la santé des populations à rude épreuve, particulièrement celle des personnes les plus fragiles. Parmi elles, citons les femmes enceintes et les nourrissons dont les mécanismes de régulation thermique ne sont pas d’une efficacité optimale.

Les épisodes de chaleur pendant la grossesse sont d’ailleurs associés à un risque accru de mortinatalité, de prématurité ou de faible poids à la naissance. Et des études précédemment menées ont démontré un lien entre ces évènements périnataux et des conséquences à long terme sur le neurodéveloppement de l’enfant. Par ailleurs, selon des études menées chez l’animal, les températures extrêmes perturberaient le neurodéveloppement des rongeurs et des poissons.

Dans ce contexte, des scientifiques de l’Inserm, en partenariat avec des chercheurs israéliens, ont souhaité faire la lumière sur les effets de pics de température sur le neurodéveloppement de l’être humain.

Pics de températures : quel impact sur l’acquisition du langage ?

L’objectif d’une telle étude ? Identifier l’impact des températures extrêmes sur le développement du langage à l’âge de deux ans.

À savoir !Le langage représente l’un des premiers marqueurs d’apprentissage que l’on puisse quantifier.

Pour mener à bien leurs travaux, les scientifiques se sont appuyés sur les données de la cohorte nationale Elfe consacrée au suivi de plus de 18 000 enfants de la naissance à l’âge adulte. 12 000 couples mère-enfant ont ainsi été inclus dans ces recherches. Les scientifiques ont ensuite combiné ces données à des modèles d’exposition à la température. C’est ainsi que semaine par semaine, tout au long de la grossesse et des premiers mois de vie des enfants, ils ont pu estimer de façon fine :

  • Les températures ressenties.
  • Ainsi que les effets de ces températures sur le langage des enfants à l’âge de deux ans.

Chaleur : des conséquences négatives sur le neurodéveloppement

Après analyse des résultats, les chercheurs ont pu constater :

  • Une baisse des capacités de langage de l’enfant allant jusqu’à 15 % et associée à des vagues de chaleur au cours de deux périodes clés : le début du deuxième trimestre de grossesse (de la 14e à la 19e semaine de grossesse) et durant les sept premiers mois de vie de l’enfant.
  • A l’inverse, une amélioration des scores d’acquisition du langage associée à des températures froides pendant la période prénatale.

Publiés dans Environmental Health, ces résultats démontrent de façon inédite un lien entre une exposition à des températures élevées pendant la grossesse et les premiers mois de vie et ses conséquences négatives sur le neurodéveloppement des jeunes enfants.

Si les chercheurs conviennent que ces conclusions nécessitent d’être approfondies, ils alertent néanmoins sur les dangers que représente le réchauffement climatique pour le développement cognitif humain à long terme.

Sources
– L’exposition à des températures élevées au début de la vie pourrait être à l’origine de troubles linguistiques et neurodéveloppementaux chez les jeunes enfants. Inserm. . presse.inserm.fr. Consulté le 26 mai 2025.

Cet article vous a-t-il été utile ?

Merci pour votre avis !
Deborah L.
Pharmacienne. Spécialisée dans les domaines de la santé, de la nutrition et de la cosmétologie. Passionnée par l'écriture, elle sait allier la rigueur scientifique à la beauté de notre langue. Rédige un contenu scientifique fiable avec des sources vérifiées en respect de notre charte HIC.